

Jacques Colette, professeur émérite de philosophie Date : 11/07/2013 Lieu : CCIC Cerisy la Salle Durée : 1:08:08 | ![]() |
Cette conférence a été donnée dans le cadre du colloque intitulé "Søren Kierkegaard : l'œuvre de l'accomplissement" qui s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 8 au 15 juillet 2013, sous la direction de Flemming FLEINERT-JENSEN et Jacques MESSAGE.
Actes du colloque
Kierkegaard, l'œuvre de l'accomplissement
Flemming Fleinert-Jensen, Jacques Message (dir.)
Éditions Classiques Garnier — 2017
ISBN : 978-2-406-07454-0
Présentation du colloque
Afin d'orienter de façon cohérente l'étude sans fermer la perspective, et faisant écho à un mot de Kierkegaard, c'est sous le titre de "L'œuvre de l'accomplissement" que nous plaçons ce colloque proposé par la Société Søren Kierkegaard à l'occasion du bicentenaire de la naissance du philosophe.
Il s'agit de montrer comment, après la publication en 1846 du Post-scriptum définitif et non scientifique aux Miettes philosophiques, le travail d'écriture de Kierkegaard est entré dans une phase réalisant des orientations antérieures d'une œuvre déjà dense, ou marquant des inflexions notables à partir de certaines thèses déjà développées. En poursuivant une stratégie sans égal, Kierkegaard s'est engagé dans un déploiement intellectuel inédit, générateur de plusieurs nouveaux chefs d'œuvre comme de publications courtes mais précieuses, et d'un massif de "Papiers" où se livre sur une multitude de plans ce qui éclaire toute l'œuvre.
Présentation de l'intervenant
Jacques Colette, professeur émérite à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, est président d'honneur de la Société Kierkegaard.
Résumé de la communication
Dans les écrits jusqu'en 1847, notamment ceux signés du pseudonyme Johannes Climacus, Kierkegaard philosophe traite d'abord de l'idée de Dieu, de Dieu non pas comme nom mais comme concept, d'où la confrontation avec Spinoza et Leibniz. Se développe ensuite la problématique existentielle: éternel, Dieu n'existe pas, mais n'est cependant pas sans rapport avec l'existence. A la différence du paganisme, pour le christianisme pas de rapport direct avec le Dieu inconnu, révélé mais secret. L'intériorité cachée n'a de rapport qu'indirect avec un Dieu invisible mais omniprésent. Avec les œuvres d'Anti-climacus, le thème de la foi et du "devant Dieu" prend d'autres accents moyennant les analyses du désespoir et de la possibilité du scandale. On s'attachera principalement ici aux textes du Journal de 1854, au sens non hégélien de la formule, reprise à Hegel, de Dieu comme "subjectivité infinie".