

Date : 04/07/2019 Lieu : CCIC Cerisy Durée : 1:23:39 | ![]() |
Cette communication a été prononcée dans le cadre du colloque intitulé "Spectres de Mallarmé" qui s’est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 3 au 10 juillet 2019, sous la direction de Bertrand MARCHAL, Thierry ROGER et Jean-Luc STEINMETZ.
Actes du colloque
Bertrand MARCHAL, Thierry ROGER, Jean-Luc STEINMETZ (dir.)
Hermann Éditeurs — 2001
ISBN : 979-1-0370-0546-5
Présentation du colloque
Depuis sa mort, c'est-à-dire depuis sa vie posthume particulièrement polymorphe, Mallarmé ne cesse de nous hanter : revenant, survenant. Plus de cent vingt ans de lectures, de relectures, de réécritures, de recréations, conduisent à réinterroger l'œuvre, comme la relation critique à cette même œuvre...
Présentation de l'intervenant
Quentin Meillassoux est Maître de conférences en philosophie à Paris-1 (Panthéon-Sorbonne).
Résumé de la communication
Dans son étude de 1953 sur Mallarmé, Sartre écrit, à propos de l'auteur du Coup de dés : "Plus et mieux que Nietzsche il a vécu la mort de Dieu". Nous soutiendrons une thèse opposée : car, contrairement à ce que l'on a pu avancer, on ne peut faire de la fameuse lettre de Mallarmé sur le Néant du 28 avril 1866, dont procèdent toutes ses recherches ultérieures, une découverte d'un tel topos. L'expérience du Dieu mort avait en effet déjà nourri son écriture avant cette date, et conduit celle-ci à une forme d'impasse. L'originalité profonde de la crise de 1866 consiste bien plutôt en une épreuve du Néant qui constitue une rupture avec ce thème de jeunesse. [Par l'instauration d'une nouvelle écriture, centrée sur cette découverte, Mallarmé évitera à la fois le retour à la transcendance religieuse, et la reconduction de la mort de Dieu comme lieu commun poétiquement épuisé.]