

Cette communication a été filmée lors du colloque international "Le droit à Lefebvre" qui s'est déroulé du 29 au 31 mai 2018 à Caen.
En France, l’œuvre d’Henri Lefebvre n’a pas eu le plus grand des succès, contrairement au continent Américain où ses travaux ont fortement résonnés. Henri Lefebvre est aussi considéré comme un personnage influent de mai 1968 pour avoir promu l’autonomisation de ses étudiants au sein de la très hiérarchisée université de l’époque, et aussi pour avoir démontré les excès de la mondialisation capitaliste et de l’urbanisation. A 50 ans de ces révoltes étudiantes et de la publication du livre Le Droit à La Ville, par cet appel à colloque international et pluridisciplinaire, nous travaillerons donc à l’actualisation de la pensée lefebvrienne pour célébrer une œuvre à la croisée de la philosophie, de la géographie et de la sociologie, attachée à révéler les possibles déjà-là de l’émancipation ainsi qu’à l’analyse du capitalisme contemporain. Nous questionnerons la validité et l’actualité des outils conceptuels, méthodologiques et analytiques que l’auteur a légués dans la continuité des travaux amorcés à l’UNAM (Mexico) en 2016.
Juanita Ochoa est professeure à l'Université Autonome de la Ville de México (UACM).
Suite aux deux tremblements de terres qu’a connus le Mexique en septembre 2017, l’auteure rapporte et analyse les « mouvements » des masses populaires qui se sont dirigées spontanément vers les espaces de désastres, et se sont auto-organisés pour sauver des vies coincées sous les édifices écroulés. Beaucoup de ces efforts citoyens ont été interceptés, stoppés ou sabotés par la police et les militaires, ce qui ici est interprété comme une négation du droit à la ville. Pourtant, les citoyens, à travers des initiatives ponctuelle ou plus durable, comme celle des scientifiques engagés avec la société, se sont organisés non seulement pour sauver des vies, mais pour dénoncer l’action de l’Etat qui visait plus à protéger la propriété privée que d’organiser la reconstruction et exiger de reloger ceux qui ont tout perdu.