

Rosana Orihuela, doctorante en littérature Structure de recherche associée à la MRSH : ERLIS Date : 13/02/2018 Lieu : MRSH Caen Durée : 51:44 | ![]() |
Cette manifestation a été enregistrée dans le cadre du séminaire Dire l'événement - regards croisés, organisé par l'équipe ERLIS, dont la thématique en 2017-2018 porte sur les Amériques
Rosana Orihuela prépare une thèse intitulée Les langues de José Maria Arguedas : une écriture du monstrueux sous la direction de Franck Bauer et de Ina Salazar.
Résumé de la communication
La migration est une des dynamiques sociales qui a bouleversé la société péruvienne à partir de la seconde moitié du XXe siècle. Cette migration massive des populations andines qui s’installent dans les villes de la côte et, particulièrement à Lima, a été saisie et décrite par artistes et écrivains. « Un mundo nuevo requiere de un estilo nuevo1 » déclarait José María Arguedas : pour dire une réalité nouvelle, un style inédit doit surgir.
L’écriture arguédienne, pour dire l’expérience de la migrance, devient ainsi, à son tour migrante. Elle invente une façon de dire l’événement qu’elle décrit en l’incarnant formellement.
Nous nous proposons d’analyser les ressorts de cette poétique migrante en arpentant les territoires de la marginalité qu’elle déploie. Pour cela, nous nous appuierons sur la distinction établie par Alexis Nouss entre « migration » et « migrance », qui postule que « [l]a migration rend compte d’un parcours, abouti ou non mais jugé en fonction de l’arrivée, tandis que la migrance veut témoigner d’une expérience de déplacement et de sa transmissibilité2.»
1« Un narrador para un nuevo mundo », El Comercio, 1 de octubre de 1961, Lima.
2« Le grain des littératures migrantes », Littératures migrantes et traduction, (dir.) Alexis Nouss, Crystel Pinçonnat, Fridrun Rinner, Presses universitaires de Provence, 2017.