

Auteur : Roseli Alves dos Santos Date : septembre 2016 Structure de recherche associée à la MRSH : ESO-Caen |
Cette photographie de Raquel Meira, géographe brésilienne, a été prise dans une unité de production agro-écologique d’une famille de la municipalité d’Itapejara d’Oeste, dans l’état du Paraná au Brésil. Elle illustre l’une des multiples formes d’organisation de l’agriculture familiale brésilienne. On y observe plusieurs générations de personnes qui travaillent à transformer la canne en sucre en sucre cassonade puis ses produits dérivés. Il s’agit d’un moment de réunion familiale et d’entre-aide mutuelle pour ce travail physiquement difficile. C’est également un temps d’échange d’informations et de transmission de savoirs traditionnels.
Le Brésil produit depuis la colonisation du sucre roux pour l’exportation mais également pour le marché interne en forte progression, celui-ci étant lié au développement industriel et à l’urbanisation du pays. En parallèle à l’augmentation des zones de monoculture de canne à sucre, on constate une dégradation environnementale mais aussi des conditions sociales locales, surtout dans les lieux où l’agriculture familiale est importante.
Dans cette famille, la production de sucre cassonade, de canne organique, se fait dans une logique agro-écologique, c’est-à-dire associée à d’autres cultures végétales, à l’élevage d’animaux, dans des petites exploitations, et dans le but de préserver des savoirs traditionnels. Une partie de la production est destinée à la consommation de la famille et une autre partie est commercialisée afin de créer une source de revenus supplémentaires. Ces revenus permettent d’améliorer les conditions de vie et stimulent le développement local tout en préservant une pratique culturelle locale. Cette recherche vise à mieux comprendre les conditions de production du sucre roux et le fonctionnement de ses circuits commerciaux, et en particulier des marchés spécifiques à ce type de produits.
Roseli Alves dos Santos est professeur de géographie à l’Universidade Estadual do Oeste do Paraná. Elle effectue actuellement un Post-doctorat à ESO-Caen financé par le gouvernement brésilien et s’intéresse à l’agriculture biologique en Normandie.