

Mariella Colin, professeur de littérature et culture italiennes Structure de recherche associée à la MRSH : ERLIS Date : 17/01/2017 Lieu : MRSH Caen Durée : 39:34 | ![]() |
Cette manifestation a été enregistrée dans le cadre du séminaire "Dire l'événement - regards croisés", organisé par l'équipe ERLIS, dont la thématique de l'année 2016-2017 porte sur les circulations, influences et réceptions.
Professeur émérite de Littérature et Culture italiennes à l’Université de Caen, Mariella Colin est spécialiste de littérature d’enfance et de jeunesse. Elle a publié un grand nombre d’articles sur des auteurs italiens pour la jeunesse ainsi que des ouvrages. Parmi ceux-ci, on signale L’âge d’or de la littérature d’enfance et de jeunesse italienne. Des origines au fascisme (2005), « Les enfants de Mussolini ». Littérature, livres, lectures d’enfance et de jeunesse sous le fascisme. De la Grande Guerre à la chute du régime (2010), La littérature d’enfance et de jeunesse italienne en France au XIXe siècle : édition, traduction, lecture (2011), et le n° 14 de la revue Transalpina, dédié à La Littérature italienne pour l’enfance du XXe siècle (2011).
Résumé de la communication
La Grande Guerre fut pour les pays européens une expérience collective sans précédent pour les enfants, qui se trouvèrent plongés dans l’univers d’un conflit, et dont la mobilisation symbolique devint un élément important dans la construction du discours idéologique. En Italie, la littérature d’enfance et de jeunesse se trouva inféodée à la propagande patriotique et belliciste pour inciter les enfants à participer à l’effort national et aux sacrifices, et la guerre en cours fut expliquée, représentée, racontée par le biais de la fiction romanesque et de la presse.
Dès 1915, journaux et livres s’adaptèrent à l’actualité ; la presse illustrée commença par faire de la guerre un sujet burlesque pour amuser les plus petits, tandis que les autres publications, dues à des écrivains nationalistes, furent inspirées par la propagande interventionniste. Dans un deuxième temps, lorsque la durée et la dureté de conflit s’imposèrent à la nation, la guerre s’inscrivit sous la forme plus dramatique du « roman » ou du « conte de guerre », suscitant l’identification aux personnages et provoquant une participation affective. Cette production, abondante et variée, allait se poursuivre dans l’après-guerre, en donnant lieu à une « littérature de guerre » asservie à la pédagogie de l’héroïsme.