

Arthur Guichoux, doctorant en philosophie politique Structure de recherche associée à la MRSH : CERREV Date : 08/06/2016 Lieu : IMEC Durée : 27:15 | ![]() |
Cette communication a été enregistrée dans le cadre du colloque intitulé Avec Lefort, après Lefort : Prendre en charge l’expérience de notre temps qui s'est déroulé à l'IMEC et à l'Université de caen Normandie du 7 au 9juin 2016, sous la direction de Sylvain Pasquier & Clément Poutot.
En 1966, Claude Lefort fut nommé à l’université de Caen afin d’y créer le Département de sociologie. Cinquante ans après, ce département, entouré de la revue du MAUSS, d’Anamnèse et des laboratoires du CERReV (EA 3918) et Identité et subjectivité (EA 2129), entend fêter sa naissance en interrogeant à nouveau l’œuvre de son fondateur. À la suite des quelques manifestations organisées autour de lui de son vivant ou après, l’hommage que nous voulons lui rendre ne peut valoir s’il ne consiste dans une nouvelle interrogation de la pertinence de son œuvre et de sa démarche aujourd’hui et demain. Si l’héritage est assez bien connu, la question de savoir qu’en faire maintenant reste ouverte. Dans quelle mesure une pensée qui a tant apporté à la compréhension de la modernité et du XXe siècle peut encore éclairer « les ténèbres » du monde qui lui succèdent ?
Arthur Guichoux est diplômé en sciences politiques des universités de Rennes I et de Paris VII. Il prépare actuellement une thèse, sous la direction d'Etienne Tassin, intitulée L'esprit de la démocratie « sauvage ».
Résumé de la communication
L'objet de cette communication consiste à saisir les enjeux philosophiques et la portée politique de la démocratie « sauvage », inventée par Claude Lefort. Mon point de départ est cette conceptualisation lefortienne de l'expérience démocratique : peu explicitée par l'auteur, elle a donné lieu à une réception vivace et contrastée, entre la démocratie « insurgeante » de Miguel Abensour et le prolongement des luttes pour les droits d'Etienne Balibar. « L'ensauvagement» démocratique soulève des questions philosophiques et politiques essentielles, qui se retrouvent dans les foyers contemporains de contestation et d'expérimentation collectives. Mon hypothèse est que la démocratie « sauvage » peut contribuer au déchiffrement des brèches qui fissurent l'ordre existant, tout en soulignant les tensions et les ambiguïtés de ces « sauvageries » à la fois instituantes et symboliques, qu'il s'agisse des luttes écologiques dans les Zones à Défendre en France ou de la « révolution » au Rojava.