

Auteur : Djamel Telaidjia Date : mai 2016 Structure de recherche associée à la MRSH : ESO-Caen |
Cette photo (prise sur le piémont du Djébel L’Harch, au sud de la cité Ain Touila dans la commune de Besbes, Wilaya d’El Tarf) montre un tronçon de la fameuse autoroute est-ouest algérienne, construit en 2009 et abandonné peu de temps après. Le pont devait servir d’échangeur pour relier l’autoroute réseau routier local. Programmé dans le Schéma national d’aménagement du territoire 2030, il s’agit d’un projet ambitieux pour l’économie nationale et le développement du pays. Un conflit est né sur le choix du tracé car ce tronçon traverse le Parc National d’El Kala et le divise en deux, ce qui est interdit dans l'article 4 du statut des parcs nationaux algériens (décret présidentiel n°83-458). Le Ministre des transports de l’époque ordonne alors l’arrêt des travaux et le transfert de tous les moyens humains et matériels vers le tunnel de Djébel el Wahch à Constantine. Au-delà du gaspillage de temps et d’argent, des menaces de glissements de terrain sont apparues pour les populations locales à cause des problèmes d’érosion éolienne et hydrique et un risque sur la stabilité de la chaine montagneuse en amont. Se posent alors les règles qui régissent le fonctionnement des institutions publiques en charge du développement en Algérie et leur niveau d’intégration à un mode de gouvernance plus performant. Il faut noter que le système de commandement en Algérie demeure très centralisé et n’offre aucune alternative à une gouvernance locale et crédible susceptible de créer une véritable dynamique sociétale à même d’impliquer davantage la population dans la gestion des affaires publiques.
Intitulée « Gouvernance des territoires et développement local. Le cas de la Wilaya d'Annaba (extrême Nord-est algérien) », la thèse de Djamel Telaidjia a été soutenue en janvier 2016 dans le cadre d’une cotutelle Algérie-France. Elle tente d’analyser les modes de gouvernance locale en Algérie à travers l’exemple des territoires d’une Wilaya du nord-est (Annaba), avec à sa tête la quatrième ville du pays. À partir d’une approche pluridisciplinaire des mécanismes de gouvernance territoriale et l’examen des procédures de décentralisation/déconcentration en vigueur, elle vise à expliquer les modalités de pilotage des projets de développement et leurs échelles de commandement. L’objectif est de mettre en relief les déficits fonctionnels en matière de gestion des affaires publiques et leurs impacts sur la qualité des réponses aux attentes des populations et du développement local.