

Auteur : Khalilou Lahi Diagana Date : mars 2016 Structure de recherche associée à la MRSH : ESO-Caen |
Cette photo a été prise le 1er mars 2016 dans le quartier Socogim PS à Nouakchott en Mauritanie. A gauche se trouvent des maisons qui ont été inondées et abandonnées par leurs propriétaires au cours de l’hiver 2015. On observe derrière le mur la prolifération du typha, une plante originaire du fleuve Sénégal situé à 250 km, qui complique tout réaménagement. Au centre de la photo apparaît un canal de drainage creusé en 2014 en urgence par les autorités (Office National de l’Assainissement, Société Nationale D’Eau, Communauté Urbaine de Nouakchott). En position basse dans la ville, ce quartier est victime des inondations pluviales depuis quelques années pendant les périodes de pluie, de juillet à septembre. Ces dernières années, ces inondations se sont accentuées du fait de la mise en place d’un vaste projet, dénommé Aftout Es-Saheli, censé combler la pénurie d’eau potable de la ville. En effet, l’augmentation massive des quantités d’eau dans le réseau a exercé une pression supplémentaire sur celui-ci, ce qui a fait céder les anciennes conduites de distribution d’eau, et a contribué à saturer le sous-sol en eau potable. En conséquence, la plus grande partie des eaux de pluie stagnent désormais provoquant des inondations.
La photo n°2 montre une pompe mise en place par les autorités afin que l’eau non évacuée puisse être refoulée vers la mer. Au-delà de ce quartier, la problématique des inondations à Nouakchott est devenue très importante depuis quelques années. Elle devient même plus importante que la question de l’approvisionnement en eau, ce qui constitue un énorme paradoxe pour une ville située en plein désert et sans ressources locales en eau.
La thèse de doctorat de Khalilou Lahi DIAGANA est intitulée : Croissance urbaine, accès à l'eau et à l'assainissement en Mauritanie. Des ressources limitées à une distribution inégalitaire. L'exemple de Nouakchott. Elle montre que le manque d’eau est lié à des problèmes de gestion et de répartition, qui interfèrent avec les questions sociales, économiques, culturelles et politiques, plus qu’à de simples problèmes de gestion technique de ressources.