

Date : 04/08/2015 Lieu : CCIC Cerisy Durée : 40:58 | ![]() |
Cette communication a été donnée dans le cadre du colloque intitulé Deleuze : virtuel, machines et lignes de fuite qui s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 1er au 11 août 2015, sous la direction d'Anne QUERRIEN, Anne SAUVAGNARGUES et Arnaud VILLANI.
Actes du colloque
Agencer les multiplicités avec Deleuze
Anne Querrien, Anne Sauvagnargues, Arnaud Villani (dir.)
Hermann Éditeurs — 2019
ISBN : 978-2-7056-9577-4
Présentation du colloque
Dans les années 1970 et 1980, philosophes, artistes, militants découvraient à l’Université Paris 8 la pensée de Deleuze se faisant. Les nouvelles générations lisent aujourd’hui ses livres et ceux qu’il a écrits avec Félix Guattari, à l’affût de concepts opératoires pour aborder les formalismes par leurs devenirs, leur capacité à faire la différence. Vingt ans après, Deleuze reste à découvrir. Son travail recompose les structuralismes et souligne ce qui échappe à leur tendance à la reproduction. Il cesse d’unifier l’expérience comme un donné originaire et bifurque hors des apories de la phénoménologie. Expérimentez, n’interprétez pas! Explorez de nouvelles subjectivités mutantes, développez les devenirs minoritaires! Analysez les modalités de contrôle émergentes! Ce nouveau statut des constructions sémiotiques branche philosophie et théories sur leurs pratiques, les sciences humaines sur leurs critiques en situations, sur leurs cliniques, accroche les arts sur le réel comme machines créatrices de blocs nouveaux de sensation. Avec Guattari, Deleuze transforme l’image de la pensée.
Présentation de l'intervenant
Raymond Bellour est un écrivain français, critique et théoricien, principalement connu pour ses essais sur le cinéma. Après des études de lettres, il écrit des critiques de cinéma pour de nombreux organes de presse quotidienne ou hebdomadaire. En 1963, il fonde la revue Artsept. L'année suivante, il entre au CNRS. En 1979, il est docteur d'État. À partir de 1986, il donne des cours à l'université Sorbonne Nouvelle - Paris 3. Il participe à l'exposition Passages de l'image (1989). En 1991, avec Serge Daney, il participe à la création de la revue Trafic.
Résumé de la communication
Cette phrase fameuse de Gilles Deleuze, adressée aux étudiants de la FEMIS dans sa conférence "Qu'est-ce que l'acte de création?", unit dans l'acte de résistance "l'œuvre d'art" et "la lutte des hommes". Étrangement, la philosophie ne figure pas dans ce destin de la résistance, alors qu'en permettant de les penser elle sert tant l'art que la lutte des hommes. Deleuze cite aussi ce qu'il appelle "un beau concept philosophique" de Malraux affirmant que l'art est "la seule chose qui résiste à la mort." Là encore, l'art ferait ce que ne fait pas la philosophie. Peut-être est-ce là l'indice d'un rapport indécis entre l'art et la philosophie, dont l'œuvre de Deleuze semble souvent témoigner, pour le bien mutuel de l'un et de l'autre. C'est cette indécision productive qu'on voudrait tenter sinon d'éclairer, au moins de cerner.