

Auteur : Javier Herrera Date : octobre 2014 Structure de recherche associée à la MRSH : ESO-Caen |
Début d’après-midi.
À Bucaramanga (Colombie), des vendeurs ambulants accueillent leurs premiers clients sur leur lieu de travail : l’avenue calle 56. Ils viennent d’arriver et prennent leur temps pour descendre de leur voiture (rouge) leur marchandise et leur matériel : des casseroles, des tables, des chaises, etc. Aux passants, chauffeurs de taxi mais aussi aux propriétaires et clients du centre commercial juste en face, ils proposent des plats préparés : de la viande grillée, du poulet accompagné de pomme de terre cuite ou du riz. Ils portent des casquettes et des uniformes blancs pour montrer à leurs clients qu’ils respectent les normes sanitaires et d’hygiène. Au total, une dizaine de vendeurs ambulants (vente de bonbons, de brochettes, fleurs, journaux, etc.) occupent illégalement une partie de la chaussée et du trottoir de cette avenue du lundi au samedi entre 10 heures du matin et 22 heures le soir. L´emplacement est stratégique car l’avenue calle 56 relie le secteur résidentiel Ciudadela Real de Minas à la zone commerciale Cabecera. Ici passent toutes les 15 minutes plusieurs lignes de bus. A l’arrière-plan à gauche se situe un immeuble de quatre étages qui occupe un hectare. Il s’agit du centre commercial San Andresito la Isla construit dans les années 1990 par d’anciens vendeurs ambulants qui occupaient toute une place de la ville : le parque Centenario. Ici, la vente ambulante peut se révéler très lucrative.
La thèse de Javier Herrera cherche à comprendre les rapports de force et conflits qui s’exercent entre, d’une part, les commerçants dits informels qui revendiquent leur droit au travail et à la ville, et d’autre part, les résidents qui expriment leur droit à un environnement sain et qui se plaignent des nuisances : perturbation du trafic routier, production de déchets, mauvaise image du quartier, sans oublier le bruit la nuit venue et parfois même des accidents et piétons blessés. Différents acteurs interviennent dans ces rapports de pouvoir : l’État, la police, les fonctionnaires des administrations, les élus, les associations de voisinage, les juges des tribunaux saisis....