

Auteur : Ronald Minot Date : avril 2015 |
Parmi les carnavals de villes étudiantes, celui de Caen apparaît actuellement comme le plus emblématique, de par l'ampleur prise au fil des années. Créé dans sa version moderne en 1996 à l'initiative d'une association d'étudiants en arts du spectacle (qui géra l'événement jusqu'en 2006) et n'ayant aujourd'hui plus rien à voir avec les racines religieuses de l'événement1, le nombre de participants a considérablement gonflé lors des dernières éditions. En 2012, la radio étudiante de Caen (Radio Phenix), qui assurait le relais depuis six années, réussit à porter le nombre de participants à 12.000. En 2013, sous l'égide cette fois de la Fédération Campus Basse-Normandie, on recensait 15.000 participants ; en 2014, ce nombre s'éleva à 23.000 pour atteindre 30.000 en 2015. À ce jour, la fête caennaise, baptisée le plus important carnaval de France et d'Europe, est devenue un moment incontournable dans le calendrier de la ville et n'est pas sans poser de multiples problèmes, notamment en matière de financement et de sécurité. À tel point que l'organisateur actuel – s'avouant dépassé par l'ampleur de la manifestation – s'en émeut et envisage de jeter l'éponge pour l'édition 2016.
Avis aux repreneurs !
1. En 1549, le mot « carnaval » apparaît pour la première fois sous une forme francisée, venant de l'italien carnevale ou carnevalo, élaboré à partir du latin carne (viande) levare (enlever), signifiant littéralement « entrée en carême ». Originellement lié à la tradition chrétienne (la fête de mardi gras), le carnaval marque la dernière occasion qu'on a de manger des aliments riches — et plus généralement de festoyer — avant les quarante jours du Carême, que viendra interrompre Pâques. La tradition de cette consommation importante d'aliments avant le début du Carême serait à l'origine du carnaval.
En savoir plus