

Cette conférence a été donnée dans le cadre de la première Semaine de la mémoire, organisée par l'Observatoire B2V des Mémoires, le GIP Cyceron, Relais d'sciences et la MRSH, en partenariat avec la fête de la Science, qui s'est déroulée en Basse−Normandie du 15 au 20 septembre 2014.
Présenté par Stéphane Adam, professeur de psychologie du vieillissement à l'Université de Liège (Belgique)
Au cours de ces cinquante dernières années, la retraite est devenue une période de la vie de plus en plus longue. Alors qu’elle s’élevait en moyenne à huit ans durant les années 60, elle atteint plus de vingt ans aujourd’hui. Cet allongement s’explique essentiellement par deux phénomènes : d’une part, l’espérance de vie s’est considérablement accrue ; d’autre part, l’âge effectif de départ à la retraite a continuellement diminué. La crise des années 70 et l’apparition du chômage de masse ont en effet conduit plusieurs pays européens à favoriser les départs précoces à la retraite afin d’absorber l’excès d’offre de travail des plus jeunes générations.
Si la retraite est actuellement essentiellement abordée d’un point de vue économique (le « problème » du paiement des retraites), nous avons également considéré dans une série d’études récentes l’impact d’un départ à la retraite sur la santé mentale de nos aînés. Plus spécifiquement, existe-t-il un lien entre un départ à la retraite et le fonctionnement de la mémoire? Ces travaux s’inscrivent dans le contexte de la notion de « réserve cognitive » qui établit un lien entre l’activité et le fonctionnement cognitif de la personne âgée: plus une personne est active, meilleur est son fonctionnement cognitif.