

Sandra Babcock est professeure auprès de la clinique de droit international des droits de l’homme à la Faculté de droit de l’Université Cornell à Itahca, Etats-Unis. Elle a consacré sa carrière à la promotion des droits de l’homme aux Etats-Unis et à travers le monde. De 2006 à 2011, le Professeur Babcock a dirigé la Human Rights Advocacy Clinic de l’Université Northwestern de Chicago. Durant ces années, elle a supervisé des étudiants sur une grande variété de projets en rapport avec les droits de l’homme. Au nombre de ces projets figurent la représentation d’un prisonnier Saoudien détenu à Guantánamo, une enquête factuelle pour la Commission Vérité et Réconciliation du Libéria, un plaidoyer au nom de prisonniers à qui on a refusé l’accès à la justice au Malawi et la présentation de rapports alternatifs devant la Comité des droits de l’homme, le Conseil des droits de l’homme et le Comité contre la torture. Depuis 1991, le Professeur Babcock a représenté des dizaines de prisonniers condamnés à mort aux Etats-Unis. Elle est reconnue comme une autorité de premier plan sur l’intersection du droit international et de la peine de mort.
En novembre 2014, Sandra Babcock séjourne à l'Université de Caen au titre de la prestigieuse Chaire Fulbright-Tocqueville pour y enseigner les droits des femmes et apporter son expertise à la Clinique juridique des droits fondamentaux sur l'enseignement clinique. C'est dans ce cadre qu'elle a donné une leçon inaugurale ce jour, en présence de Madame la Consule des États-Unis d'Amérique en France.
Résumé de la conférence
Au cours du temps, le mouvement pour l’éducation clinique juridique est devenu bien enraciné aux États-Unis. Les cliniques juridiques promeuvent un modèle d’enseignement du droit qui permet aux étudiants de développer des compétences pratiques nécessaires au métier d’avocat. En même temps, elles cherchent à sensibiliser les étudiants aux défauts du système de justice auquel ils participent en fournissant de l’aide juridique aux communautés défavorisées. Actuellement, le mouvement pour l’éducation clinique juridique s'est étendu dans le monde entier. Mais en France, il n’y a qu’une poignée de cliniques juridiques, et elles sont loin d’être acceptées par la majorité des universitaires et des barreaux. Pourquoi les facultés de droit en France devraient-elles considérer l’intégration des cliniques juridiques dans le cursus universitaire ? Quelles sont les avantages de la méthodologie de l’enseignement clinique ? Et quelle importance les facultés de droit devraient-elles accorder au concept de « justice sociale » dans le développement des cliniques juridiques ?