

Cette conférence a été donnée dans le cadre de la première Semaine de la mémoire, organisée par l'Observatoire B2V des Mémoires, le GIP Cyceron, Relais d'sciences et la MRSH, en partenariat avec la fête de la Science, qui s'est déroulée en Basse−Normandie du 15 au 20 septembre 2014.
Camille Varnier est doctorante en géographie (ESO-Caen, UMR 6590, Université de Caen).
Les cimetières sont des objets spatiaux qui matérialisent la mémoire des morts. Ces espaces particuliers, riches de marquages sociaux et culturels, représentent des empreintes matérielles de la mémoire individuelle et collective qui existent dans tous les pays. En Amérique latine, l’étude des cimetières reflète en grande partie le monde des vivants : les rapports à la mort et au temps, les inégalités sociales très importantes, la grande diversité des rites et des croyances religieuses. Loin de se limiter à l’appréhension des cimetières comme miroir des sociétés, cette communication vise à mettre en lumière des mécanismes et processus inhérents aux sociétés étudiées : jeux de pouvoir, logiques de domination, ségrégation, exclusion, etc. Pour cela, l’accent est mis sur les groupes indigènes qui restent aujourd’hui largement marginalisés et exclus. Par le biais des mobilités, on étudie les changements entre les rapports à la mort dans des espaces ruraux et dans les villes. En effet, en plus des identités culturelles, les modes d’appropriation de l’espace du cimetière varient en fonction des espaces géographiques dans lesquels les individus et les groupes sociaux s’inscrivent. L’analyse des cimetières montre comment la mémoire des morts est socialement sélective.