

Christian Bernard, Directeur du MAMCO (Genève) Musée d'art moderne et contemporain (MAMCO) - Genève Date : 13/06/2014 Lieu : CCIC Cerisy la Salle Durée : 39:48 | ![]() |
Cette conférence a été donnée dans le cadre du colloque intitulé "Le musée, demain" qui s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 12 au 19 juin 2014, sous la direction d'Emmanuelle AMSELLEM et Isabelle LIMOUSIN.
Actes du coloque
Emmanuelle Amsellem, Isabelle Limousin (dir.)
Éditions L'Harmattan — 2017
ISBN : 978-2-343-12951-8
Présentation du colloque
En ce début de XXIe siècle, le musée connaît une profonde mutation touchant tous les aspects de son activité sous l'influence de l'accroissement des collections, des politiques de développement, d’extension et d’internationalisation, de la mondialisation, de nouvelles modalités de gestion et de l’emploi des technologies les plus récentes. Le musée est devenu une institution culturelle très active jouissant d’une importante visibilité.
Si le musée est en mouvement, se développe et se renouvelle, il ne cesse de s’interroger sur lui-même. Quels sont les nouveaux territoires de son essor? Quelles voies inédites les établissements pionniers commencent-ils d’emprunter? Quels nouveaux modèles de musées sont en passe d’émerger? Quelles typologies de collection de se développer? Avec quels outils de gestion, de valorisation et de médiation? Et pour quels publics et quels nouveaux usages?
Présentation de l'intervenant
Christian Bernard est né à Strasbourg en 1950. Il a enseigné les Lettres et la philosophie en Alsace (1971-1981), travaillé à Lyon pour le Ministère de la Culture (1982-1985), dirigé la Villa Arson à Nice (1986-1993) et conçu le Mamco (Musée d’art moderne et contemporain de Genève) qu’il dirige depuis 1994.
Résumé de la communication
Nous vivons l’âge des musées: rien n’échappe désormais à la muséification. Mais peut-être le musée est-il déjà une forme usée. Paupérisation, marchandisation, privatisation progressive, perte d’influence au sein du monde de l’art au bénéfice des nouveaux acteurs du marché, architectures dispendieuses, inappropriées et qui tendent à ne valoir que pour elles-mêmes, révolution numérique qui accélère le devenir-image du réel, rupture anthropologique en cours dans le nouveau monde numérique, autant de facteurs qui affaiblissent le musée. S’y ajoutent la globalisation, la multipolarisation du monde et, pour les musées d’art contemporain, la multiplication exponentielle des artistes et des lieux de production et de monstration de l’art.
Dans ce contexte de crise généralisée, le Mamco (Musée d’art moderne et contemporain de Genève), fait le pari, à l’ère de l’art exposé, de pratiquer le musée comme une fabrique de situations expositionnelles, un processus de production d’une ontophanie de l’œuvre dans l’unique apparaître de ses expériences concrètes, continûment renouvelée. En pensant la collection comme l’ensemble des items disponibles pour l’exposition et des anamnèses qui nourrissent l’imaginaire de ses visiteurs récurrents, le Mamco développe une économie institutionnelle et artistique visant à nouer un lien incarné, profane et démocratique avec ceux-ci - et la cité.