

Joël July, PRAG à l'Université de Provence Centre interdisciplinaire d'étude des littératures (CIELAM) Structure de recherche associée à la MRSH : LASLAR Date : 11/02/2011 Lieu : Université Caen Durée : 28:15 | ![]() |
Cette communication a été enregistrée dans le cadre d'une journée d'étude du LASLAR, consacrée à la notion de nouveauté. On a coutume d'associer la notion de rupture à l'ère moderne, qui se serait enfin dégagée de la voie tracée par les générations antérieures, en dénonçant le principe d'imitation au nom de l'attention à l'actualité, et qui aurait ainsi renouvelé tant les contenus que les formes. Pourtant, si loin que l'on remonte dans les textes et les époques, la sensibilité au moment est présente, et génère des thématiques comme des formes d'écriture spécifiques. Cette journée fut également l'occasion de s'interroger sur le rapport entre le « nouveau » et le « moderne », de réfléchir à cette relation partielle de synonymie qui met en jeu des notions d'histoire littéraire et demande une contextualisation précise.
Joël JULY est spécialiste de stylistique et travaille sur la chanson française (notamment la chanson contemporaine) et les procédés popularistes des textes (discours rapportés, néologie, défigement, détachement, ellipses). Ses recherches portent également sur la narratologie, notamment dans le roman XXe-XXIe (Marguerite Duras, Colette, Jean Giono, Georges Perec, Claude Pujade-Renaud, Michel Houellebecq, Christophe Honoré, Martin Winckler, Tanguy Viel, etc.). Il a publié dernièrement Les mots de Barbara (PUP, coll. « Textuels », 2004, Aix-en-Provence) et Esthétique de la chanson française contemporaine (L'Harmattan, coll. « univers musical », 2007, Paris).
Résumé
Un barrage contre le pacifique de Duras et La Jalousie de Robbe-Grillet, deux romans des années 50, offrent à leurs lecteurs une mise en intrigue particulière : comment le narrateur répartit-il les informations pour dégager l'élément perturbateur qui sera capable d'instaurer une linéarité ? En effet, nous constatons un traitement différent de la temporalité.
L'espace colonial n'est pas non plus clairement annoncé et exploité. Duras et Robbe-Grillet, contrairement par exemple à Romain Gary dans Les Racines du ciel (1956), ne profitent pas de la dimension exotique, de la même manière qu'ils ne condamnent pas frontalement dans leur début de roman le système colonialiste.