Garten(T)räume - Jardins: lieux de vie, espaces de rêve
Cette journée d’étude a pour objectif d’instaurer un dialogue entre l’Institut Européen des Jardins et Paysages (Bénouville) fondé en 2013 – qui a pour vocation de collecter, d’archiver et de numériser le savoir sur les jardins européens – et des chercheurs de l’Université de Caen Normandie intéressés par l’objet de recherche que constitue « le jardin ». Pour ancrer ce dialogue sur de solides bases nous avons invité deux chercheurs renommés en sciences humaines et sociales : le germaniste Günther Oesterle (Université de Giessen) et l’ingénieur, architecte, historien et écrivain Jean-Pierre Le Dantec qui ont tous deux consacré d’importants travaux à cet « espace autre » (M. Foucault) qu’est le jardin. Ils nous aideront à comprendre pourquoi le jardin est, dans toutes les aires culturelles, un objet de recherche d’une grande richesse et d’une grande actualité. Cette journée d’étude est ouverte à toute personne intéressée.
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Programme
14h00 : Présentation / introduction
Corona Schmiele /Hildegard Haberl
14h15-15h15 : Didier Wirth (Président de l’Institut Européen des Jardins et Paysages)
Présentation de l'Institut Européen des Jardins et Paysages, histoire et missions.
Ecouter M. Wirth sur la forge numérique
15h15-16h15 : Günter Oesterle
Se mouvoir et voir : promenades littéraires dans jardins et parcs
Günter Oesterle a proposé une typologie des différentes façons de se déplacer dans un jardin ou un parc, dans une perspective historique. La première distinction introduite est celle qui s’opère entre les marcheurs professionnels (par ex. les messagers) et ceux qui pratiquent la déambulation oisive. Ensuite, Günter Oesterle a distingué quatre façons d’évoluer dans un jardin auxquelles correspondent quatre conceptions différentes du jardin :
- la promenade méditative et imaginative (pour laquelle le modèle correspondant est le jardin de cloître),
- la démarche scrutatrice (le modèle qui y correspond le mieux est le jardin botanique),
- la déambulation qui a comme finalité sociale d’être vu et de voir (son modèle est le jardin à la française),
- la promenade privée pratiquée notamment dans le jardin anglais.
La suite de la communication a mis en relief l’intérêt méthodologique de cette perspective d’anthropologie culturelle. Car elle permet de différencier fonctionnellement l’opposition idéologique affirmée depuis le XVIIIe siècle entre le jardin à la française et le jardin paysager anglais. On peut ainsi mettre en évidence une continuité entre la déambulation dans le jardin à la française et la flânerie dans les grandes villes, ou encore thématiser l’évolution de la promenade dans le jardin paysager anglais vers la randonnée esthético-thérapeutique pratiquée de nos jours.
Pause-café
16h45-17h45 : Jean Pierre Le Dantec
Jardinisme et urbanisme
Les processus conjoints de l’industrialisation, de l’urbanisation et de la démocratisation des sociétés au XIXème siècle entrainent la naissance de l’espace public urbain moderne, dont le traitement devient un enjeu majeur en matière d’hygiène et de loisir. Du même coup, l’art des jardins - le jardinisme -, jusque là réservé aux grands domaines aristocratiques de campagne, déplace son centre de gravité : c’est l’ « embellissement » de l’espace public urbain, par sa végétalisation raisonnée, qui devient son terrain d’expression majeur, au point qu’aujourd’hui, dans les conditions nouvelles des sociétés post-industrielles, le paysagisme, en tant que version élargie du jardinisme, constitue une dimension essentielle de l’urbanisme. C’est à décrire la genèse et l’accomplissement de ce mariage de plus en plus étroit entre ces deux disciplines qu’est consacré cet exposé.
Ecouter M. Le Dantec sur la forge numérique
17h45 - 18h00 : Discussion de clôture