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DES IMAGES QVI SE FORMENT SUR LE FONDS DE L’ŒIL.
Discours Cinquiesme.

Vous voyés donc assés que pour sentir, l’ame n’a pas besoin de contempler aucunes images, qui soyent semblables aux choses qu’elle sent. Mais cela n’empesche pas qu’il ne soit vray, que les obiets que nous regardons, en impriment d’assés parfaites dans le fonds de nos yeux ; ainsi que quelques vns ont desia tres-ingenieusement expliqué, par la cõparaison de celles qui paroissent dans vne chambre, lors que l’ayant toute fermée, reserué vn seul trou, et ayant mis au deuant de ce trou vn verre en forme de lentille, AT VI, 115 on estend derriere, à certaine distance, vn linge blanc, sur qui la lumiere, qui vient des obiets de dehors, forme ces images. Car ils disent que cette chambre represente l’œil ; ce trou, la prunelle ; ce verre, l’humeur cristaline, ou plustost toutes celles des parties de l’œil qui causent quelque refraction ; et ce linge, la peau interieure, qui est composée des extremités du nerf optique.

Mais vous en pourrés estre encores plus certain, si prenant l’œil d’vn homme fraischement mort, ou au defaut, celuy d’vn bœuf, ou de quelqu’autre gros animal, vous coupés dextrement vers le fonds les trois peaux qui l’enuelopent, en sorte qu’vne grande partie de l’humeur M, qui y est, demeure decouuerte, sans qu’il Maire, p. 36
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y ait rien d’elle pour cela qui se respende. Puis l’ayant recouuerte de quelque cors blanc, qui soit si delié, que le iour passe au trauers, comme par exemple d’vn morceau de papier ou de la coquille d’vn œuf, RST, que vous mettiés cet œil dans le trou d’vne fenestre fait exprés, comme Z, en sorte qu’il ait le deuant, BCD, tourné vers quelque lieu où il y ait diuers obiets, comme VXY, esclairés par le soleil ; et le derriere où est le cors blanc, RST, vers le dedans de la chambre, P, où vous serés, et en laquelle il ne doit entrer aucune lumiere, que celle qui pourra penetrer au trauers de cet œil, dont vous sçaués que toutes les parties, depuis C iusques à S, sont transparentes. Car cela fait, si vous regardés sur ce cors blanc RST, vous y verrés non peut-estre sans admiration, et plaisir, vne peinture, qui representera fort naïuement en perspectiue tous les obiets, qui seront au dehors vers AT VI, 116 VXY. Au moins si vous faites en sorte que cet œil retiene sa figure naturelle, proportionnée à la distance AT VI, 117 de ces obiets : car pour peu que vous le pressiés plus ou moins que de raison, ceste peinture en deuiendra moins distincte. Et il est à remarquer, qu’on doit le presser vn peu d’auantage, et rendre sa figure vn peu plus longue, lors que les obiets sont fort proches, que lors qu’ils sont plus esloignés. Mais il est besoin que i’explique icy plus au long, comment se forme ceste peinture, car ie pourray par mesme moyen vous faire entendre plusieurs choses qui apartienent à la vision.

Considerés donc premierement, que de chasque point des obiets VXY, il entre en cet œil autant de Maire, p. 38
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rayons, qui penetrent iusques au cors blanc RST, que l’ouuerture de la prunelle FF en peut comprendre, et que suiuant ce qui a esté dit icy dessus, tant de la nature de la refraction, que de celle des trois humeurs K, L, M, tous ceux de ces rayons, qui vienent d’vn mesme point, se courbent en trauersant les trois superficies BCD, 1 2 3, et 4 5 6, en la façon qui est requise pour se rassembler derechef enuiron vers vn mesme point. Et il faut remarquer, qu’afin que la peinture, dont il est icy question, soit la plus parfaite qu’il est possible, les figures de ces trois superficies doiuent estre telles, que tous les rayons, qui vienent de l’vn des points des obiets, se rassemblent exactement en l’vn des points du cors blanc RST. Comme vous voyés icy que ceux du point X, s’assemblent au point S ; en suite de quoy ceux qui vienent du point V, s’assemblent aussi à peu prés au point R ; et ceux du point Y, au point T. Et que reciproquement, il ne viene aucun rayon vers S, que du point X ; ny quasi AT VI, 118 aucun vers R, que du point V ; ny vers T, que du point Y, et ainsi des autres. Or cela posé, si vous vous souuenés de ce qui a esté dit cydessus, de la lumiere et des couleurs en general, et en particulier des cors blancs, il vous sera facile à entendre, qu’estant enfermé dans la chambre P, et iettant vos yeux sur le cors blanc RST, vous y deués voir la resemblance des obiets VXY. Car premierement la lumiere, c’est à dire, le mouuement ou l’action dont le soleil ou quelqu’autre des cors qu’on nomme lumineux, pousse vne certaine matiere fort subtile, qui se trouue en tous les cors transparents, Maire, p. 39
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estant repoussée vers R, par l’obiet V, que ie suppose par exemple, estre rouge, c’est à dire, estre disposé, à faire que les petites parties de cette matiere subtile, qui ont esté seulement poussées en lignes droites, par les cors lumineux, se meuuent aussi en rond autour de leurs centres, aprés les auoir rencontrées, et que leurs deux mouuemens ayent entre eux la proportion, qui est requise pour faire sentir la couleur rouge ; il est certain, que l’action de ces deux mouuemens ayant rencontré au point R, vn cors blanc ; c’est à dire, vn cors disposé à la renuoyer vers tout autre costé sans la changer, doit de là se refleschir vers vos yeux par les pores de ce cors, que i’ay supposé à cet effect fort delié, et comme percé à iour de tous costés, et ainsi vous faire voir le point R, de couleur rouge. Puis la lumiere estant aussi repoussée de l’obiet X, que ie suppose iaune, vers S ; et d’Y, que ie suppose bleu, vers T, d’où elle est portée vers vos yeux ; elle vous doit faire paroistre S de couleur iaune, et T de couleur bleuë. Et ainsi les trois poins R, S, T, paroissans des AT VI, 119 mesmes couleurs, et gardans entre eux le mesme ordre, que les trois V, X, Y, en ont manifestement la AT VI, 120 resemblance. Et la perfection de cette peinture depend principalement de trois choses, à sçauoir, de ce que la prunelle de l’œil ayant quelque grandeur, il y entre plusieurs rayons de chasque point de l’obiet, comme icy XB 14 S, XC 25 S, XD 36 S, et tout autant d’autres qu’on en puisse imaginer entre ces trois, y vienent du seul point X. Et de ce que ces rayons souffrent dans l’œil de telles refractions, que ceux qui vienent de diuers Maire, p. 41
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poins, se rassemblent à peu prés en autant d’autres diuers points sur le cors blanc RST. Et enfin de ce que tant les petits filets EN, que le dedans de la peau EF, estant de couleur noire, et la chambre P, toute fermée et obscure, il ne vient d’ailleurs que des obiets VXY, aucune lumiere qui trouble l’action de ces rayons. Car si la prunelle estoit si estroite, qu’il ne passast qu’vn seul rayon de chasque point de l’obiet, vers chasque point du cors RST, il n’auroit pas assés de force pour se refleschir de là, dans la chambre P, vers vos yeux. Et la prunelle estant vn peu grande, s’il ne se faisoit dans l’œil aucune refraction, les rayons qui viendroient de chasque point des obiets, s’espandroyent ça et là en tout l’espace RST, en sorte que, par exemple, les trois points VXY, enuoyeroient trois rayons vers R, qui se refleschissans de là tous ensemble vers vos yeux, vous feroient paroistre ce point R, d’vne couleur moyenne entre le rouge, le iaune, et le bleu, et tout semblable aux points S et T, vers lesquels les mesmes points VXY, enuoyeroient aussi chacun vn de leurs rayons. Et il arriueroit aussi quasi le mesme, si la refraction qui se fait en l’œil, estoit plus ou moins grande qu’elle ne doit, à raison AT VI, 121 de la grandeur de cet œil. car estant trop grande, les rayons qui viendroient, par exemple du point X, s’assembleroient auant que d’estre paruenus iusques à S, comme vers M. Et au contraire estant trop petite, ils ne s’assembleroient qu’au delà, comme vers P ; si bien qu’ils toucheroient le cors blanc RST, en plusieurs points, vers lesquels il viendroit aussi d’autres rayons des autres parties de Maire, p. 42
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l’obiet. Enfin ; si les cors EN, EF, n’estoyent noirs, c’est à dire, disposés à faire que la lumiere qui donne de contre, s’y amortisse, les rayons qui viendroient vers eux du cors blanc RST, pourroient de là retourner ceux de T vers S, et vers R ; ceux de R, vers T, et vers S ; et ceux de S, vers R, et vers T : au moyen de quoy, ils troubleroient l’action les vns des autres, et le mesme feroient aussy les rayons qui viendroient de la chambre P, vers RST, s’il y auoit quelque autre lumiere en cette chambre, que celle qu’y enuoyent les obiets VXY.

Mais apres vous auoir parlé des perfections de cette peinture, il faut aussi que ie vous face considerer ses defauts. dont le premier et le principal est, que quelques figures que puissent auoir les parties de l’œil, il est impossibilele, qu’elles facent que les rayons qui vienent de diuers poins, s’assemblent tous en autant d’autres diuers points, et que tout le mieux qu’elles puissent faire, c’est seulement que tous ceux qui vienent de quelque point, comme d’X, s’assemblent en vn autre point, comme S, dans le milieu du fonds de l’œil ; en quel cas il n’y en peut auoir que quelques vns de ceux du point V, qui s’assemblent iustement au point R, ou du point Y, qui s’assemblent AT VI, 122 iustement au point T ; et les autres s’en doiuent escarter quelque peu, tout à l’entour, ainsi que i’expliqueray AT VI, 123 cy aprés. Et cecy est cause que cette peinture n’est iamais si distincte vers ses extremités qu’au milieu, comme il a esté assés remarqué par ceux qui ont escrit de l’Optique. Car c’est pour cela qu’ils ont dit, que la vision se fait principalement suiuant la ligne droite, qui passe par les centres de l’humeur cristaline Maire, p. 44
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et de la prunelle, telle qu’est icy la ligne XKLS, qu’ils nomment l’aissieu de la vision. Et notés, que les rayons, par exemple, ceux qui vienent du point V, s’escartent autour du point R, d’autant plus que l’ouuerture de la prunelle est plus grande : et ainsi que si sa grandeur sert à rendre les couleurs de cette peinture plus viues et plus fortes, elle empesche en reuanche que ses figures ne soyent si distinctes, d’où vient qu’elle ne doit estre que mediocre. Notés aussi que ses rayons s’escarteroient encores plus autour du point R, qu’ils ne font, si le point V, d’où ils vienent, estoit beaucoup plus proche de l’œil, comme vers 10, ou beaucoup plus esloigné, comme vers 11, que n’est X, à la distance duquel ie suppose, que la figure de l’œil est proportionnée ; de sorte qu’ils rendroyent la partie R, de cette peinture encores moins distincte qu’ils ne font. Et vous entendrés facilement les demonstrations de tout cecy, lors que vous aurés vû cy aprés, quelles figures doiuent auoir les cors transparents, pour faire que les rayons qui vienent d’vn point, s’assemblent en quelqu’autre point, aprés les auoisr trauersés. Pour les autres defauts de cette peinture, ils consistent en ce que ses parties sont renuersées, c’est à dire, en position toute contraire à celle des obiets ; et en ce qu’elles sont apetissées et racourcies, AT VI, 124 les vnes plus, les autres moins, à raison de la diuerse distance, et situation des choses qu’elles representent, quasi en mesme façon que dans vn tableau de perspectiue. Comme vous voyés icy clairement, que T, qui est vers le costé gauche, represente Y, qui est vers le droit, et que R, qui est vers le droit, represente V, qui est vers Maire, p. 45
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le gauche. Et de plus que la figure de l’obiet V, ne doit pas occuper plus d’espace vers R, que celle de l’obiet 10, qui est plus petit, mais plus proche ; ny moins que celle de l’obiet 11, qui est plus grand, mais à proportion plus esloigné, si non en tant qu’elle est vn peu plus distincte. Et enfin que la ligne droite VXY, est representée par la courbe RST.

Or ayant ainsi vû ceste peinture dans l’œil d’vn animal mort, et en ayant consideré les raisons, on ne peut douter qu’il ne s’en forme vne toute semblable en celuy d’vn homme vif, sur la peau interieure, en la place de laquelle, nous auions substitué le cors blanc RST, et mesme qu’elle ne s’y forme beaucoup mieux, à cause que ses humeurs estant plaines d’esprits sont plus transparentes, et ont plus exactement la figure qui est requise à cet effect. Et, peut-estre aussi, qu’en l’œil d’vn bœuf, la figure de la prunelle, qui n’est pas ronde, empesche que cette peinture n’y soit si parfaite.

On ne peut douter non plus que les images qu’on fait paroistre sur vn linge blanc dans vne chambre obscure, ne s’y forment tout de mesme, et pour la mesme raison qu’au fonds de l’œil. mesmes à cause qu’elles y sont ordinairement beaucoup plus grandes, et s’y forment en plus de façons, on y peut plus commodement AT VI, 125 remarquer diuerses particularités, dont ie desire icy vous auertir, afin que vous en faciés l’experience, AT VI, 126 si vous ne l’aués encores iamais faite. Voyés donc premierement, que si on ne met aucun verre audeuant du trou qu’on aura fait en cette chambre, il paroistra bien quelques images sur le linge, pouruû que le trou soit fort estroit, Maire, p. 47
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mais qui seront fort confuses et imparfaites, et qui le seront d’autant plus, que ce trou sera moins estroit. Et qu’elles seront aussi d’autant plus grandes, qu’il y aura plus de distance entre luy et le linge. en sorte que leur grandeur doit auoir à peu prés, mesme proportion auec cette distance, que la grandeur des obiets, qui les causent, auec la distance qui est entre eux et ce mesme trou. Comme il est euident que si ACB est l’obiet, D le trou, et EGF l’image ; EG est à FD, comme AB est à CD. Puis ayant mis vn verre en forme de lentille au deuant de ce trou, considerés qu’il y a certaine distance determinée à laquelle tenant le linge, les images paroissent fort distinctes, et que pour peu qu’on l’esloigne, ou qu’on l’aproche d’auantage du verre, elles commencent à l’estre moins ; Et que cette distance doit estre mesurée par l’espace qui est, non pas entre le linge et le trou, mais entre le linge et le verre : en sorte que si l’on met le verre vn peu au delà du trou de part ou d’autre, le linge en doit aussi estre d’autant aproché ou reculé ; Et qu’elle depend en partie de la figure de ce verre, et en partie aussy de l’esloignement des obiets : Car en laissant l’obiet en mesme lieu, moins les superficies AT VI, 127 du verre sont courbées, plus le linge en doit estre esloigné, et en se seruant du mesme verre, si les obiets en sont fort Maire, p. 48
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proches, il en faut tenir le linge vnvn peu plus loin, que s’ils en sont plus esloignés ; Et que de ceste distance depend la grandeur des images, quasi en mesme façon que lors qu’il n’y a point de verre au deuant du trou. Et que ce trou peut estre beaucoup plus grand, lors qu’on y met vn verre, que lors qu’on le laisse tout vuide, sans que les images en soyent pour cela de beaucoup moins distinctes. Et que plus il est grand, plus elles paroissent claires et illuminées : en sorte que si on couure vne partie de ce verre, elles paroistront bien plus obscures qu’auparauant, mais qu’elles ne lairront pas pour cela d’occuper autant d’espace sur le linge. Et que plus ces images sont grandes et claires, plus elles se voyent parfaitement : en sorte que si on pouuoit aussi faire vn œil, dont la profondeur fust fort grande, et la prunelle fort large, et que les figures de celles de ses superficies qui causent quelque refraction, fussent proportionées à cette grandeur, les images s’y formeroient d’autant plus visibles. Et que si ayant deux ou plusieurs verres en forme de lentilles, mais assés plats, on les ioint l’vn contre l’autre, ils auront à peu prés le mesme effect, qu’auroit vn seul, qui seroit autant vouté ou conuexe qu’eux deux ensemble car le nombre des superficies où se font les refractions n’y fait pas grand chose. Mais que si on esloigne ces verres à certaines distances les vns des autres, le second pourra redresser l’image, que le premier aura renuersée, et le troisiesme la renuerser derechef, et ainsi de suite. Qui sont toutes choses dont AT VI, 128 les raisons sont fort aysées à deduire de ce que Maire, p. 49
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i’ay dit, et elles seront bien plus vostres, s’il vous faut vser d’vn peu de reflexion pour les conceuoir, que si vous les trouuiés icy mieux expliquées.

Au reste les images des obiets ne se forment pas seulement ainsi au fonds de l’œil, mais elles passent encores au delà iusques au cerueau, comme vous entendrés facilement, si vous pensés, que par exemple, les rayons qui Maire, p. 50
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vienent dans l’œil de l’obiet V, touchent au point R l’extremité de l’vn des petits filets AT VI, 129 du nerf optique, qui prend son origine de l’endroit 7 de la superficie interieure du cerueau 789 ; et ceux de l’obiet X, touchent au point S l’extremité d’vn autre de ces filets, dont le commencement est au point 8 ; et ceux de l’obiet Y, en touchent vn autre au point T, qui respond à l’endroit du cerueau marqué 9. Et ainsi des autres. Et que la lumiere n’estant autre chose qu’vn mouuement, ou vne action qui tend à causer quelque mouuement, ceux de ses rayons, qui vienent d’ V vers R, ont la force de mouuoir tout le filet R7, et par consequent l’endroit du cerueau marqué 7 ; et ceux qui vienent d’X vers S, de mouuoir tout le nerf S8, et mesme de le mouuoir d’autre façon que n’est meu R7, à cause que les obiets X et V sont de deux diuerses couleurs, et ainsi que ceux qui vienent d’Y, meuuent le point 9. D’où il est manifeste qu’il se forme derechef vne peinture 789, assés semblable aux obiets VXY, en la superficie interieure du cerueau qui regarde ses concauités. Et de là ie pourois encores la transporter iusques à vne certaine petite glande, qui se trouue enuiron le milieu de ces concauités, et est proprement le siege du sens commun. Mesme ie pourois encores plus outre vous monstrer cõment quelquefois, elle peut passer de là par les arteres d’vne fẽme enceinte, iusques à quelq; membre determiné de l’enfant qu’elle porte en ses entrailles, et y former ces marques d’enuie, qui causent tant d’admiration à tous les Doctes.