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AT VI, (81)

LA DIOPTRIQVE
Discours Premier
DE LA LVMIERE.

Toute la conduite de nostre vie depend de nos sens, entre lesquels celuy de la veüe estant le plus vniuersel et le plus noble, il n’y a point de doute, que les inuentions qui seruent à augmenter sa puissance, ne soyent des plus vtiles qui puissent estre. Et il est malaisé d’en trouuer aucune qui l’augmente dauantage que celle de ces merueilleuses lunettes, qui n’estant en vsage que depuis peu, nous ont desia découuert de nouueaus astres dans le ciel, et d’autres nouueaus obiets dessus la terre en plus grand nombre que ne sont ceus, que nous y auions veus auparauant : en sorte que portant nostre veüe beaucoup plus loin que n’auoit coustume d’aller l’imagination de nos peres, elles semblent nous avoir ouuert le chemin, pour parvenir à vne connoissance de la Nature beaucoup plus grande et plus parfaite, qu’ils ne l’ont eue. Mais à la honte de nos sciences, cette inuention si vtile et si admirable, n’a premierement AT VI, 82 esté trouuée que par l’experience et la fortune. Il y a enuiron trente ans, qu’vn nommé Iaques Metius de la ville d’Alcmar en Hollande, homme qui n’auoit iamais estudié, bien qu’il eust vn pere et vn frere qui ont fait profession des Maire, p. 2
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mathematiques, mais qui prenoit particulierement plaisir à faire des miroirs et verres bruslans, en composant mesme l’hyuer auec de la glace, ainsi que l’experience a monstré qu’on en peut faire ; ayant à cete occasion plusieurs verres de diuerses formes, s’auisa par bonheur de regarder au trauers de deus, dont l’un estoit vn peu plus espais au milieu qu’aux extremités, et l’autre au contraire beaucoup plus espais aus extremités qu’au milieu, et il les appliqua si heureusement aus deux bouts d’vn tuyau, que la premiere des lunettes, dont nous parlons, en fut composée. Et c’est seulement sur ce patron, que toutes les autres qu’on a veües depuis, ont esté faites, sans que personne encore, que ie sçache, ait suffisanment determiné les figures que ces verres doiuent auoir. Car, bienqu’il y ait eu depuis quantité de bons esprits, qui ont fort cultiué cete matiere, et ont trouué à son occasion plusieurs choses en l’Optique qui valent mieux, que ce que nous en auoient laissé les anciens, toutefois à cause que les inuentions vn peu malaysées n’arriuent pas à leur dernier degré de perfection du premier coup, il est encore demeuré assés de difficultéz en celle cy, pour me donner sujet d’en escrire. Et d’autant que l’execution des choses que ie diray, doit dependre de l’industrie des artisans, qui pour l’ordinaire n’ont point estudié, ie tascheray de me rendre AT VI, 83 intelligible à tout le monde, et de ne rien omettre ny supposer, qu’on doiue auoir appris des autres sciences. C’est pourquoy ie cõmenceray par l’explication de la lumiere et de ses rayons, puis ayant fait vne brieue description des parties de l’œil, ie diray particulieremẽt en quelle sorte se fait la vision ; et en suite Maire, p. 3
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ayant remarqué toutes les choses qui sont capables de la rendre plus parfaite, i’enseigneray comment elles y peuuent estre adioustées par les inuentions que ie descriray.

Or n’ayant icy autre occasion de parler de la lumiere, que pour expliquer comment ses rayons entrent dans l’œil, et comment ils peuuent estre détournés par les divers cors qu’ils rencontrẽt, il n’est pas besoin que i’entreprene de dire au vray quelle est sa nature, et ie croy qu’il suffira que ie me serue de deus ou trois comparaisons, qui aydent à la conceuoir en la façon qui me semble la plus cõmode, pour expliquer toutes celles de ses proprietés, que l’experience nous fait connoistre, et pour deduire en suite toutes les autres qui ne peuuent pas si aysémẽt estre remarquées. Imitant en cecy les Astronómes, qui, bien que leurs suppositions soyent presque toutes fausses ou incertaines, toutefois à cause qu’elles se rapportent à diuerses obseruations qu’ils ont faites, ne laissent pas d’en tirer plusieurs consequences tres vrayes et tres assurées.

Il vous est bien sans doute arrivé quelque fois en marchãt de nuit sans flambeau, par des lieux vn peu difficiles, qu’il falloit vous ayder d’vn baston pour vous conduire, et vous aués pour lors pû remarquer, AT VI, 84 que vous sentiés par l’entremise de ce baston, les divers obiects qui se rencontroyent autour de vous, et mesme que vous pouuiés distinguer s’il y auoit des arbres, ou des pierres, ou du sable, ou de l’eau, ou de l’herbe, ou de la boüe, ou quelqu’autre chose de semblable. Il est vray que cette sorte de sentiment est vn peu confuse et obscure, en ceus, qui n’en ont pas vn long vsage : mais considerés la Maire, p. 4
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en ceus, qui estant nés aueugles, s’en sont seruis toute leur vie, et vous l’y trouuerés si parfaitte, et si exacte, qu’on pourroit quasi dire qu’ils voyent des mains, ou que leur baston est l’organe de quelque sixjesme sens, qui leur a esté donné au defaut de la veuë. Et pour tirer vne comparaison de cecy, ie desire que vous pensiés, que la lumiere n’est autre chose dans les corps qu’on nomme lumineux, qu’vn certain mouuement, ou vne action fort promte, et fort viue, qui passe vers nos yeux, par l’entremise de l’air et des autres corps transparens en mesme façon que le mouuement ou la resistence des corps, que rencontre cet aueugle, passe vers sa main, par l’entremise de son baston. Ce qui vous empeschera d’abord de trouuer estrange, que ceste lumiere puisse estendre ses rayons en vn instant, depuis le soleil jusques à nous : car vous sçaués que l’action, dont on meut l’vn des bouts d’vn baston, doit ainsy passer en vn instant iusques à l’autre, et qu’elle y deuroit passer en mesme sorte, encores qu’il y auroit plus de distance qu’il n’y en a depuis la terre iusques aux cieux. Vous ne trouverés pas estrange non plus, que par son moyen nous puissions voir toutes sortes de couleurs ; Et mesme AT VI, 85 vous croyrés peut estre que ces couleurs ne sont autre chose dans les corps qu’on nomme colorés, que les diuerses façons, dont ces corps la reçoyuent et la renuoyent contre nos yeux : si vous considerés que les differences, qu’vn aueugle remarque entre des arbres, des pierres, de l’eau, et choses semblables, par l’entremise de son baston, ne luy semblent pas moindres, que nous font celles, qui sont entre le rouge, le jaune, le verd, et toutes Maire, p. 5
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les autres couleurs ; et toutefois que ces differences ne sont autre chose en tous ces corps, que les diuerses façons de mouuoir, ou de resister aux mouuemens de ce baston. En suite de quoy vous aurés occasion de iuger, qu’il n’est pas besoin de supposer qu’il passe quelque chose de materiel, depuis les obiects iusques à nos yeux, pour nous faire voir les couleurs et la lumiere, ny mesme qu’il y ayt rien en ces obiects, qui soit semblable aux idées, ou aux sentimens que nous en auons : tout de mesme qu’il ne sort rien des corps, que sent vn aueugle, qui doiue passer le long de son baston iusques à sa main, et que la resistence ou le mouuement de ces corps, qui est la seule cause des sentimens qu’il en a, n’est rien de semblable aux idées qu’il en conçoit. Et par ce moyen vostre esprit sera deliuré de toutes ces petites images voltigeantes par l’air, nommées des especes intentionnelles, qui trauaillent tant l’imagination des Philosophes. Mesme vous pourrés aysément decider la question, qui est entre eux, touchant le lieu d’ou vient l’action qui cause le sentiment de la veüe. car comme nostre aueugle peut sentir les corps qui sont autour de luy, non seulement AT VI, 86 par l’action de ces corps, lors qu’ils se meuuent contre son baston, mais aussy par celle de sa main, lors qu’ils ne font que luy resister : ainsy faut il auoüer, que les obiects de la veüe peuuent estre sentis, non seulement par le moyen de l’action, qui estant en eux, tend vers les yeux ; mais aussy par le moyen de celle, qui estant dans les yeux, tend vers eux. Toutefois pour ce que ceste action n’est autre chose que la lumiere, il faut remarquer qu’il n’y a que ceux qui peuuent voir pendant Maire, p. 6
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les tenebres de la nuit, cõme les chats, dans les yeux desquels elle se trouue : et que pour l’ordinaire des hommes, ils ne voyent que par l’action qui vient des obiects ; car l’experience nous monstre que ces obiects doiuent estre lumineux ou illuminés pour estre veus, et non point nos yeux pour les voir. Mais pour ce qu’il y a grãde differẽce entre le baston de cet aueugle, et l’air ou les autres corps transparens, par l’entremise desquels nous voyons ; il faut que je me serue encores icy d’vne autre comparaison.

Voyés vne cuue au temps de vendange, toute pleine de raisins à demi foulés, et dans le fons de laquelle on ait fait vn trou ou deux, comme A et B, par où le vin doux, qu’elle contient, puisse couler. Puis pensés que n’y ayant point de vuide en la Nature, ainsy que présque tous les Philosophes auouënt, et neantmoins y ayant plusieurs pores en tous AT VI, 87 les corps que nous apercfigeuons au tour de nous, ainsy que l’experience peut mõstrer fort clairement ; il est necessaire que ces pores soyent remplis de quelque matiere fort subtile et fort fluide, qui s’estende sans interruption depuis les Astres iusques à nous. Or ceste matiere subtile estant comparée auec le vin de ceste cuue, Maire, p. 7
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et les parties moins fluides ou plus grossieres tant de l’air, que des autres cors transparens, auec les grappes de raisins qui sont parmi : vous entendrés facilement, que comme les parties de ce vin, qui sont par exemple vers C, tendent à descendre en ligne droite par le trou A, au mesme instant qu’il est ouuert, et ensemble par le trou B, et que celles qui sont vers D, et vers E, tendent aussy en mesme tems à descendre par ces deux trous, sans qu’aucune de ces actions soit empeschée par les autres, ny aussy par la resistence des grappes qui sont en ceste cuue ; non obstant que ces grappes, estant soutenües l’vne par l’autre, ne tendent point du tout à descendre par ces trous A et B, comme le vin ; et mesme qu’elles puissent cependãt estre meües en plusieurs autres façons, par ceux qui les foulent. Ainsy toutes les parties de la matiere subtile, que touche le costé du Soleil qui nous regarde, tendent en ligne droite vers nos yeux au mesme instant qu’ils sont ouuers, sans s’empescher les vnes les autres, et mesme sans estre empeschées par les parties grossieres des cors transparẽs, qui sont entre deux : soit que ces cors se meuuent en d’autres façons, comme l’air, qui est presque tousieurs agité par quelque vent ; soit qu’ils soyent sans mouuement, comme peut estre le verre AT VI, 88 ou le cristal. Et remarqués icy qu’il faut distinguer entre le mouuement, et l’action ou inclination à se mouuoir. Car on peut fort bien conceuoir que les parties du vin, qui sont par exemple vers C, tendent vers B, et ensemble vers A, non obstant qu’elles ne puissent actuellement se mouuoir vers ces deus costés en mesme temps ; et qu’elles tendent exactement Maire, p. 8
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en ligne droite vers B et vers A, non obstant qu’elles ne se puissent mouuoir si exactement vers la en ligne droite, à cause des grapes de raisins qui sont entredeux : et ainsy pensant que ce n’est pas tant le mouuement, comme l’action des cors lumineus qu’il faut prendre pour leur lumiere, vous deués iuger que les rayons de cette lumiere ne sont autre chose, que les lignes, suiuant lesquelles tend cette action. En sorte qu’il y a vne infinité de tels rayons qui vienent de tous les poins des cors lumineus, vers tous les poins de ceus qu’ils illuminent, ainsy que vous pouués imaginer vne infinité de lignes droites, suiuant lesquelles les actions qui vienent de tous les poins de la superficie du vin CDE, tendent vers A, et vne infinité d’autres, suiuant lesquelles, les actions qui vienent de ces mesmes poins, tendent aussy vers B. sans que les unes empeschent les autres.

Au reste ces rayons doiuent bien estre ainsy tousiours imaginés exactement drois, lors qu’ils ne passent que par vn seul cors transparent, qui est par tout esgal à soymesme : mais lors qu’ils rencontrent quelques autres cors, ils sont sujets à estre détournés par eux, ou amortis, en mesme façon que l’est le mouuement d’vne balle, ou d’vne pierre iettée dans AT VI, 89 l’air, par ceux qu’elle rencontre. Car il est bien aysé à croire que l’action ou inclination à se mouuoir, que i’ay dit deuoir estre prise pour la lumiere, doit suiure en cecy les mesmes loys que le mouuement. Et afin que i’explique cette troisiesme comparaison tout au long, considerés que les corps, qui peuuent ainsy estre rencontrés par vne balle qui passe dans l’air, sont ou mous, ou durs, ou liquides ; et que s’ils Maire, p. 9
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sont mous, ils arrestẽt et amortissent tout à fait son mouuement : comme lors qu’elle donne contre des toiles, ou du sable, ou de la bouë ; au lieu que s’ils sont durs, ils la renuoyent d’vn autre costé sans l’arrester ; et ce en plusieurs diuerses façons : Car ou leur superficie est toute esgale et vnie, ou rabotteuse et inegale ; et derechef estant esgale, elle est ou platte, ou courbée : et estant inegale, ou son inégalité ne consiste, qu’en ce qu’elle est composée de plusieurs parties diuersement courbées, dont chacune est en soy assés vnie ; ou bien elle consiste outre cela, en ce qu’elle a plusieurs diuers angles ou pointes, ou des parties plus dures l’vne que l’autre, ou qui se meuuent, et ce auec des varietés qui peuuent estre imaginées en mille sortes. Et il faut remarquer que la bale, outre son mouuement simple et ordinaire, qui la porte d’vn lieu en l’autre, en peut encores auoir vn deuxiesme, qui la fait tourner autour de son centre, et que la vitesse de cestuy cy peut auoir plusieurs diuerses proportions auec celle de l’autre. Or quand plusieurs bales venant d’vn mesme costé, rencontrent vn cors, dont la superficie est toute vnie et esgale, elles se refleschissent esgalement, et en mesme AT VI, 90 ordre, en sorte que si cette superficie est toute plate, elles gardent entre elles la mesme distance, apres l’auoir rencontrée, qu’elles auoyent auparauant. Et si elle est courbée en dedans, ou en dehors, elles s’approchent, ou s’esloignẽt en mesme ordre les vnes des autres, plus ou moins, à raison de ceste courbure. Comme vous voyés icy les bales ABC, qui, apres avoir rencontré les superficies des cors DEF, se refleschissent vers GHI. Et si ces bales Maire, p. 10
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rencontrent vne superficie inesgale, comme L, ou M, elles se refleschissent vers diuers costés, chascune selon la situatiõ de l’endroit de ceste superficie qu’elle touche. Et elles ne changent rien que cela en la façon de leur mouuement, lors que son inesgalité ne consiste qu’en ce que ses parties sont courbées diuersement. Mais elle peut aussy consister en plusieurs autres choses et faire par ce moyen que si ces bales n’ont eu auparauant qu’vn simple mouuement droit, elles en perdent vne partie, et en acquerent au lieu vn circulaire, qui peut auoir diuerse proportion auec ce qu’elles retienent du droit, selon que la superficie du cors qu’elles rencontrent peut estre diuersement disposée. Ce que ceux AT VI, 91 qui iouent à la paume esprouuent assés, lors que leur bale rencontre de faux quareaux, ou bien qu’ils la touchent en biaisant de leur raquette, ce qu’ils nõment, ce me semble coupper ou friser. Enfin considerés que si vne bale qui se meut rencontre obliquement la superficie d’vn cors liquide, par lequel elle puisse passer plus ou moins facilement, que par celuy d’ou elle sort, elle se détourne et change son cours Maire, p. 11
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en y entrant : cõme par exemple, si estant en l’air au point A on la pousse vers B, elle va bien en ligne droite depuis A iusques à B, si ce n’est que sa pesanteur ou quelqu’autre cause particuliere l’en empesche, mais estant au point B où ie suppose qu’elle rencontre la superficie de l’eau CBE elle se detourne et prend son cours vers I, allãt derechef en ligne droite depuis B iusques à I, ainsy qu’il est aysé à verifier par l’experience. Or il faut penser en mesme façon, qu’il y a des cors qui estant rencontrés par les rayons de la lumiere les amortissent, et leur ostent toute leur force, à sçauoir ceux qu’on nõme noirs, lesquels n’ont point d’autre couleur que les tenebres. Et qu’il y en a d’autres qui les font refleschir, les vns au mesme ordre qu’ils les reçoiuent ; à sçauoir ceux qui ayant leur superficie toute polie peuuent seruir de miroirs tant plats que courbés, et les autres confusement vers plusieurs costés. Et que derechef AT VI, 92 entre ceux cy les vns font refleschir ces rayons sans aporter aucun autre changemẽt en leur action ; à sçauoir ceux qu’on nomme blancs : et les autres y aportent auec cela vn changement semblable à celuy que reçoit le mouuement d’une balle quand on la frize ; à sçauoir ceux qui sont rouges, ou iaunes, ou bleus, ou de quelq; autre telle couleur. Car ie pense pouuoir determiner en quoy Maire, p. 12
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consiste la Nature de chacune de ces couleurs, et le faire voir par experience ; mais cela passe les bornes de mon suiet. Et il me suffit icy de vous auertir, que les rayons, qui tombent sur les cors qui sont colorés, et non polis, se refleschissent ordinairement de tous costés, encores mesme qu’ils ne vienent que d’vn seul costé. Comme encore que ceux qui tombent sur la superficie du cors blanc AB, ne vienent que du flambeau C, ils ne laissent pas de se refleschir tellement de tous costés, qu’en quelque lieu qu’on pose l’œil, comme par exemple vers D, il s’en trouue tousiours plusieurs venans de chasque endroit de ceste superficie AB, qui tendent vers luy. Et mesme si l’on suppose ce cors fort delié comme vn papier ou vne toile, en sorte que le iour passe au trauers, encores que l’œil soit d’autre costé que le flambeau, comme vers E, il ne lairra pas de se refleschir vers luy quelques rayons de chacune des parties de ce cors. Enfin considerés que les rayons se detournent aussy, en mesme façon qu’il a esté dit d’vne bale, quand ils rencontrent obliquement la superficie d’vn cors transparant, AT VI, 93 par lequel ils penetrent plus ou moins facilement, que par celuy d’où ils vienent, et cette façon de se détourner s’apelle en eux Refraction.