Le corps n’est pas le simple support de la parole, il est lui-même témoin, à tel point qu’il peut se passer du langage articulé dans le cadre d’un témoignage sans récit, en danse de création par exemple.
Si une place centrale est traditionnellement accordée au récit dans les travaux sur le témoignage, cet ouvrage s’intéresse prioritairement à la présence du témoin et du récepteur en tant qu’êtres incorporés. Le témoignage n’opère que s’il transforme le récepteur en témoin du témoin, ce qui engage une combinatoire des corps. Il devient avant tout le résultat d’une rencontre et non l’œuvre d’une identité isolée, la combinatoire des corps et non l’expression d’un seul.