I. Louis D'ESTOUTEVILLE à Jean PEVREL, son écuyer.

De : Louis d'Estouteville, Hambye, 22 octobre [1460 ?]

À : Jean Pevrel

Il l'envoie au château de la Roche-Guyon, où doivent se trouver son fils et sa belle-fille. Orig. papier, neuf lignes d'écriture (autographe).

Pevrel, allez et vous trouvez a la Roche Guyon de mardi en viij jours ou le mercredi devers mon filz de Moion et ma fille, qui partent demain a y aller devers leurs meres pour aucunes choses neccesseres qu'ilz y ont a besoingnier. Si n'y faictes faulte, et quant ilz y auront besoingn, vous en retournerez par deça pour mes besoingnes. Escript en ce nostre chastel de Hambye le xxije jour d'octobre. Louys seigneur d'Estouteville et de Hambye. A Jehan Prevel nostre bien amé escuier et serviteur.

II. Robin TROUVÉ, maçon, à Louis D'ESTOUTEVILLE, capitaine de Rouen.

De : Robin Trouvé, Gacé, 4 mai [1462-1464]

À : Louis d'Estouteville

Travaux au château de Gacé. Orig. papier, dix-huit lignes d'écriture.

Mon tres honouré et redoubté seigneur, monseigneur de Touteville, cappitaine de Rouen, vuiellez savoir que du de Gacé qu'il ne soit la Saint Jehan, car le briquetier m'a dit que le premier fournel il y aura la moytié de maucuit, pour ce que de la brique il fault que il en face son fournel de la plus mauvesse cuite et de l'autre cuiture du fournel il sera plus de qui[n]ze jours après la Saint Jehan ens.s que nous en eusson point, et pour ce, mon tres honouré et redoubté seigneur, moy Robin Trouvé, mon intention est que l'une des tours soit bien abrogée a celui temps la, car mon prouffit ne seroit pas a atendre ce temps la ; et pour ce je vous envoye ung des quariés qui besongnoit a la quariere, lequel estoit parsormier Trotart, lequel par ce que on vous a dit que nous arion de la brique plus toust que nous ne aron, on la fayt cesser a quarrier, et n'est demouré que ledit Trotart ; et m'est avis pour vostre prouffit et pour le prouffit de la besoigne qu'il seroit bon il besongnast, pour ce que il fauit que nous fesson en deffaulte de pierre ; et pour ce ledit porteur de ceste cedulle, nomé Colin Pourtgueroult m'a dit que il fera le cent de quarel pour dix sols moins et pour moins, pour ce qu'il avoit bone chambre et lit et mesnaige, et est tout hontex qu'il faille qu'il desenpare ; et pour ce, mondit seigneur, du marché que vous ferez avecques ledit Colin, pourteurs de cestez, moy Robin Trouvé le plege et Georgez Freslon dit Franczoys, mason besongnant a vostredit chastel de Gacé, le plege anxi corps pour corps. Aultre chouse ne soy que rescripre fors que le Saint Esperit soit garde de vous et vous dont acomplissement de vos bons vouleirs. Escript a Gacé, le iiije jour du moys de moy. Le tout plus que vostre serviteur Robin Trouvé, vostre mason de Gacé. A noble et puisant seigneur Louis, sieur de Touteville, senechal de Normandie, cappitaine de Rouen et du Mont-Saint-Michel.

III. Accord entre l'amiral Jean DE MONTAUBAN, agissant au nom de son frère Arthur, et Louis D'ESTOUTEVILLE, représentant le cardinal, son frère, au sujet de la jouissance des revenus de l'abbaye de Montebourg pendant la vacance du siège abbatial.

De : Jean de Montauban, Rouen, 16 juillet 1463

À : Louis d'Estouteville

Accord sur la jouissance des revenus de l'abbaye de Montebourg pendant la vacance du siège abbatial. Orig. papier, trente lignes d'écriture.

Monsieur l'admiral promet et est content en son privé nom, en soy faisant fort quant ad ce pour monsieur de Redon son frere, que les fruis et revenues de l'abbaye de Montebourg de tous le temps passé et escheus depuis le trespas de feu Guillaume Guerin, en son vivant abbé dudit Montebourg, soient et demeurent a monsieur le cardinal d' Estouteville comme commandateur d'icelle abbaye, et fera mondit sieur l'admiral que la main du Roy, qui par son commandement avoit esté mise sur icelle abbaye de Montebourg et revenues d'icelle et sur lesdis fruis, en sera du tout levée au prouffit de mondit sieur le cardinal, sur lesquelz fruis monsieur d' Estouteville promet, pour et en nom de mondit sieur le cardinal son frere, paier ou faire paier six cens ducas es mains de Jullien Tierry en la ville de Regnes dedens le premier jour d'aoust prouchain venant en l'acquit de mondit sieur de Redon pour le vacant d'icelle abbaye de Montebourg qui demeure a mondit sieur le cardinal. Et au regard des biens meubles, soit or, argent ou aultrez choses quelconquez qu'ilz appartenoient audit abbé deffunct alors de son trespas, mondit sieur d' Estouteville, pour et en nom de mondit sieur le cardinal, est content et promet en son privé nom qu'ils soient partiz par moitié entre mondit sieur le cardinal et mondit sieur de Redon. Et pour besongnier a la recouvrance d'iceulx biens, affin d'en faire ledit partage, mondit sieur d' Estouteville, ou nom que dessus, envoiera maistre Jehan CAPREOLL vicaire, et Jehan Lesuret, aians bon povair de contraindre lez religieux et autres que mestier sera tant par sermens, censures ecclesiastiques que par toutes aultres voyes deues et raisonnables. Pour lesquelles choses entretenir, faire et acomplir de point en point chacun de sa part mesdis sieurs ont signé ceste presente cedule de leurs saingz manuelz, promettans entretenir le contenu en icelle sur leurs foy et honneur. Fait en ceste ville de Rouen, ce xvie jour de juillet l'an mil iiijc soixante et trois. Et se fera le partage desdiz biens meubles dedans le xve jour d'aoust prouchain venant. Louys d'Estouteville. J. de Montauban .

IV. Le grand juge de Bricquebec à Louis D'ESTOUTEVILLE.

De : Grand juge de Bricquebec, Montebourg, 28 août [1463]

À : Louis d'Estouteville

Il lui envoie des nouvelles du Cotentin, et l'entretient des affaires de l'abbaye de Montebourg. Orig. papier, vingt-deux lignes d'écriture.

Hault, puissant et mon tres redoubté seigneur, a vostre bonne grace humblement me recommande. Touchant les gisez de Briquebeq et de la mer nous n' laissons pas cy bien come nous voullisons, mes tout sera bien come nous pensons. Touchant de peste au pais de ceste viconté de Vallongnes, ne avoit aucunement ne ne a cy non que puix naguerez, et ne soit on dont elle est venue, se est boutée a Pourbail, qui est le hable de par decha la mare de Glatigny ; elle ne y toise fieble ne fort, et ne durent que ung jour. Le curé est desja party. Quant est de Coustances, de Cerencez, de Granville ne de tout ce paiz, elle ne fait que commencher. Nous somes bien ycy, Dieu mercy. Monsieur de Briquebeq se tient trop par della : vous lui deveniez escripre. Touchant de l'abbée de Montebourg, vous avez assés congneusse come tout est allé, quer il vous en a esté escript bien ollong. Lorens le Toussé est disposé de s'en aller par della, et l'est l'en venu querir, conbien, monseigneur, qu'il y fust enchor bien seant, quer veritablement il a tres bien besongné et estoit bien mestier de lui pour le prouffit de monsieur le Cardinal qu'il y fust, quer jour et nuit a besongné, a mon avis, plus soingnousement que ce ce est esté pour lui, et bien le savoit fere et est ung tres grant homme et bien congneussant la chose, et le monstre bien ce qu'il a fait. Monseigneur, je vous en diroye bieaucoupt voullentiers, quer sur ma foy onquez ne vous vy home entour vous touchant le fait que avions a besongner qui miels eust besongné. Messieurs les vicaires du Mont et de Montebourg, ce sont grans gens et qui ont grandement travaillé joieusement et de grant voulloyr, tellement que, se Dieu plaist, tout sera bien. Des finances, ilz sont, come gouvernez ont esté, qui y a habitté qui ne eust ossé abiter, est l'argent et tout, Lorens vous comptera mieulx que nul ne saveret escripre, duquel vous prendrez credence. Du seurplus de noz viez et come tout va, monseigneur, l'en ne l'a pas comptenté come il appartient, mez vous taxerez plus plain avis. Mon tres redoubté seigneur, a Dieu, qui vous dainst joie parfette. Escript a Montebourg ce xxviije jour de aoust. Vost humble serviteur, homme et subget, le grand juge de Briquebeq. Puissant et tres redoubté monseigneur de Estouteville, lieutenant et gouverneur general et grant seneschal de Normendie.

V. Arthur DE MONTAUBAN, abbé de Redon, à Louis D'ESTOUTEVILLE.

De : Arthur de Montauban, Angers, 14 janvier [1464 ?]

À : Louis d'Estouteville

Il intercède en faveur d'un religieux du Mont-Saint-Michel, emprisonné pour avoir accusé l'amiral de trahison. Orig. papier, dix lignes et demie d'écriture.

Mon tres honnoré seigneur. Je me recommande a vous tant que je puys, et vous plaise savoir que j'ay esté informé par moseigneur l'amiral mon frere que ung nommé Guyong Bourgoign, religieux de reverend pere en Dieu monsieur le Cardinal d'Estouteville vostre frere en son eglise du Mont, a dit aucunnes paroles redondant en l'injure de mondit frere, en l'accusant de traison, come d'avoir volu entrer en ladicte place contre vostre volonté. Pour lesquelles mondit frere a esté moult desplaisant, et moy pareillement, et a celle occasion fut ledit Bourgoign mis es prinsons de mondit sieur le Cardinal, il est encore de present, et il devroit estre plus longuement. Mais pour ce que j'ay esté requis par aucuns de mes amis ses parens, auxi qu'il ne fault pas aucunes foiz pugnir les delinquens a toute rigueur, je vous prie et requier que veilliez & livrer ledit Bourgoign en ma faveur et le faire joyr de ses beneffices et offices, ainsi que par l'avant, et je vous promeit par ma foy que mondit frere retourné aura agreable ladicte delivrance, car il m'a donné puissance de pourveoir au caz dessusdit, et me retourné par delà je vous remerciré de ce que en aurez fait, et vous prie que ainsi vous plaise le faire. Mon tres honnoré seigneur, si chose voulez que ge puisse, mandez le moy et je l'acompliray a mon povair, au plaisir nostre seigneur, qui vous doint ce que desirez. Escrit [à] Angers et signé de ma main le xiiije jour de janvier. Vostre filz Artur, abbé de Redon. A tres honnoré et doubté signeur Monsigneur d'Estouteville, capitaine du Mont-Saint-Michel. Lettres ventiez de Bretaigne.

VI. Jean DU HESTRAY, Jean PREVEL et Jean LE MARINIER à Jacques et Guyon D'ESTOUTEVILLE.

De : Jean du Hestray, Jean Prevel, Jean le Marinier, Doudeville, 20 janvier [1474]

À : Jacques d'Estouteville, Guyon d'Estouteville

Examen des comptes des receveurs du pays de Caux, ravagé par les Bourguignons. Orig, papier, quarante-trois lignes d'écriture (autographe).

Noz tres honnorez et doubtez seigneurs. Nous nous recommandons tres humblement a voz bonnes graces. Plaise vous scavoir que incontinent aprez le retour de Hambye de moy Jehan le Marinier, nous avons conféré avec Veron et Putot, voz recepveurs es terres de par deça, et leur avons déclaré que vostre plaisir estoit qu'ilz ne receussent riens de ceste Sainct Michiel ne du temps ensuyvant jusques a ce qu'ilz eussent paié les restes en quoy ilz sont demourez par la fin de leurs comptes rendus, et aussi qu'ilz eussent rendu leurs comptes, c'est assavoir ledit Putot de l'an lxxiij et ledit Veron des années lxxij et lxxiij, lesquelz leur avons chargé aprester sans aucun delay ou dissimulacion. Et en oultre les avons hastez de paier leursdits restes en toute dilligence. A quoy ilz ont respondu, c'est assavoir ledit Putot que dedens quinze jours sondit compte sera prest, et ledit Veron sera prest incontinent que aurez ordenné voz bons plaisirs sur le fait des relaches que requierent voz hommes de sa charge, car jusques aprez voz ordonnances sur ce faictes il ne scauroit faire sesdits comptes qui sont prestz jusques a la despence. Et pour ce, nous voyans que desja avez eu grans dommages en la deffaulte de ce que plustost n'avez appoincté sur les requestes de vosdits hommes et que plus actendrez a ce faire plus y perdrez, en ensuivant vostre commandement fait audit lieu de Hambye, nous nous sommes transportez sur vos dites terres mestier estoit, et illec nous sommes sur chacun en particulier informez a toute dilligence, appelez avec nous les bailli et viconte de Berneval , ledit Veron et Gilles le Petit vostre procureur, tant de la cituation et valleur des heritages, des rentes qu'ilz doivent, que des pertes et dommages que ont eues les hommes qui les tiennent pour l'an Lxxij a la cause de la guerre et des feux mis par les Bourguegnons, et tout concidéré, vosdits officiers et nous avons ensembles esté tous d'un oppinion tel qu'il ensuit, c'est assavoir que en tant que touche vostre terre et seigneurie de Berneval, pour le fait de ceulx qui ont eu leurs maisons arses, qui sont nommez en kayer que nous vous envoyons clos par ce porteur et sont en nombre xx-5ci, de voz graces il est bien requis leur faire relache et don de leurs rentes de l'an lxxij et de la moictié de l'an lxxiij, et aux autres hommes d'icelle terre de Berneval qui n'ont point eu leurs maisons arses, non declarez audit kayer, il souffiroit de leur relacher ledit an lxxij Et au regard des fermiers des fermes muables en ladite terre pour ledit an lxxij, que ce seroit bien qu'ilz feussent tenus quictes par paiant ce qui est mis en teste sur chacune ferme en particulier, car nous avons trouvé qu'ilz perdirent entierement ledit an lxxij tous leurs labours, levées et fruitages et grant partie de leurs autres biens. Et en tant que touchent voz autres hommes de voz autres seigneuries qui sont nommez et declarez en particulier dedens ledit kayer clos, les oppinions dessusdites ont esté et sont que de bonne équité relache leur doit estre faicte ainsi et par les sommes qui sont mises en teste sur chacune partie. Et nous semble veritablement et en noz consciences que c'est tout au moins que en puissez donner et relacher, et sommes derrenierement informez que les seigneurs de par deça en ont plus relaché en cas semblable. Si pourrez en surplus faire selon voz bons plaisirs. Au fait de trouver receveurs nouveaulx l'en en trouveroit bien aucuns, mais a nul que ayons ouy palier ne vouldrions conseiller que l'en s'arrestast, et sommes mieulx d'oppinion que, attendu le temps de cest an qui est fort encouru, que ce seroit le mieulx d'en laisser la charge ausdits Putot et Veron et en envoyer par deça commissions qui seroient gardées en noz mains jusques aprez leursdits comptes rendus du temps passé et qu'ilz se feussent hastez de paier leurs restes. Ledit Putot eust en son cas plus dilligence, mais a cause de la damoiselle sa femme qui puis huit jours est allée de vie a trespas il a esté grandement destourbé.

Dymence prouchain lesdits receveurs se treuvent a Rouen avec moy Hestray pour apporter argent et ont esté et seront iceulx receveurs par nous hastez de paier ce qu'ilz doivent en tout ce qui sera possible ainsi que avez ordonné et mandé. Noz tres honnorez et doubtez seigneurs, plaise vous tousjours noces mander et commander voz bons et gracieux plaisirs pour les acomplir de noz povoirs, Au plaisir de Nostre seigneur qui vous ait en sa saincte garde et doint bonnes vies et longues. Escript a Doudeville le vingt jour de janvier. Voz tres humbles serviteurs Jehan du Hestray, Jehan Prevel et Jehan le Marinier. A nos tres redoubtéz seigneurs nos seigneurs d'Estouteville et de Briquebec.

VII. Jean DE LORRAINE à Jacques D'ESTOUTEVILLE.

De : Jean de Lorraine, Nantes, 18 septembre [1470-1480]

À : Jacques d'Estouteville

Il lui offre ses services. Orig. papier, sept lignes et demie (plus la signature autographe).

Monsieur d'Estouteville, je me recommande a vous. J'ay receu voz lettres que m'avez escriptes par monsieur de Briquebec et oy tout ce qu'il m'a dit bien au long, en quoy j'ay fait ce qu'il m'a esté possible, ainsi qu'il vous dira plus a plain, et me desplest que mieulx n'ay peu fere ; au surplus, s'il est rien en quoy je vous puisse fere service ne plaisir par deça, faictes le moy savoir pour l'acomplir de tres bon ceux au plaisir Dieu, auquel je pry qu'il vous doint bonne vie et longue. Escript a Nantes ce xviije de septembre. Le tout vostre cousin, J. de Lorraine. A Mons. d'Estouteville.

VIII. Jacques D'ESTOUTEVILLE au sieur HUVAL, maître d'hôtel de Jean D'ESTOUTEVILLE, sire de Torcy.

De : Jacques d'Estouteville, Rouen, 3 décembre [vers 1480]

À : Huval

Il lui donne ses instructions au sujet d'une fille naturelle confiée aux soins du sire et de la dame de Torcy. Orig. papier, huit lignes d'écriture (sans la signature auto¬graphe).

HUVAL, je me recommande a vous. J'envoye a la bastarde deux aulnes de gris, unes templectes et une aulne de velloux et unes matines. Pourquoy baillez les cy et luy faictez faire ses habillemens. En sourplus recommandés moy a monsieur de Torcy et a Madame. Et a Dieu soyés. Escript à Rouen, ce iije jour de decembre. Le vostre Jaques d'Estouteville.

Je prie qu'elle soit bien batue, car on m'a dit que c'est une tres maulvaise garsse.

Huval, maistre d'ostel de mons. de Torcy.

IX. Jacques D'ARGENNES, serviteur de Jacques D'ESTOUTEVILLE, à son maître.

De : Jacques d'Argennes, Hambye, [avril 1480-1485]

À : Jacques d'Estouteville

Il lui rend compte de ses affaires du Cotentin. Papier, vingt-cinq lignes d'écriture (autographe).

Mon tres redoubté seigneur tant et sy tres humblement comme puis plus a vostre bonne grace me recommande. Et vous plaise scavoir que a ce soir j'ay sceu par Gieffroy Cornu, qui est venu d'Avranches, que les officiers de monsieur d'Avranches ont reffusé a bailler la collation de la cure de Saint Senier, qu'ilz avoient promise bailler ou jour de hier, ainsi que vous avoye rescript et que devez avoir esté adverty par monsieur l'archediacre. Et veu ces termes, monstrent bien lesdictz officiers qu'ilz n'ont nul bon voulloir envers vous ne mondict sieur l'arche-diacre. Pourquoy, monseigneur, il me semble que y devez pourveoir et que entrecy et la prouchaine assise d'Avranches, qui sera lundi prouchain, ainsi que on dit, on se doit fournir de bon consail pour plaider la matiere dont le mandement a esté pris. par mondit sieur l'arche-diacre, car en telles chose pour y garder vostre bonne droitture riens ne doit estre espargney. Ledit Cornu yra demain au plus matin devers mondit sieur l'archediacre affin qu'il y face ce qu'il est requis y estre fait.

Monseigneur, je vous ay envoyé par le serviteur de Villebaudon la procuracion de Robert et par luy vous ay rescript de toutes nouvelles de par deça et depuis n'est aultre chose sourvenu que ne puissez scavoir. Vous suppliant, mon tres redoubté seigneur, qu'il vous plaise me mander et commander vos bons plaisirs pour tres humblement les acomplir a l'aide de Dieu auquel je pry, mon tres redoubté seigneur, qu'il vous doint bonne vie et longue. Escript en vostre chasteau de Hambye ce mercredi des ferriers de Pasques. Vostre tres humble et tres obeissant serviteur Jaques d'Arg[ennes]. A mon tres redoubté seigneur mons. d'Estouteville.

X. Louise D'ALBRET à Jacques D'ESTOUTEVILLE,son mari.

De : Louise d'Albret, Hambye, 10 novembre [1483 ou 1484]

À : Jacques d'Estouteville

Elle lui donne des nouvelles de sa maison. Orig. papier, neuf lignes d'écriture (plus la suscription et la signature).

Monsieur, Je me recommande tres hunblement a vostre bonne grace, en desirant bien scavoir de vos bonnes nouvelles. Il n'est rien sourvenu de nouveau depuys que partites, si non que je ne dormy de nuyt ugne seulle gouste. Nous effans sont toulx sains et en bon pouainct, et que il vous plaise me mander tousjours de vos bonnes nouvelles et commander vos bons plaisirs pour tres hunblement les acomplir ; priant Dieu, Monsieur, qui vous dont bonne vie et longue. Escript à Hambye, ce lundi xe jour de novembre. Vostre tres hunble et loyalle amye, Loyse de Lebret. A Monsieur.

XI. Jacques D'ESTOUTEVILLE à Geoffroy DAVENEL, son serviteur en Cotentin.

De : Jacques d'Estouteville, Valmont, 23 décembre [1484]

À : Geoffroy Davenel

Il lui mande d'apporter certains objets à Valmont. Orig. papier, quinze lignes d'écriture.

Gieuffray Davenel, apportés quant vous en vendrés toutes les cedulles qui estoient dedans la boette que Costan avoit emblée, et si n'oubliez pas affaire aporter tous les serpeaulx et les hortz et mesmes tous les harnays des chevaulx de feu mon oncle, qui sont de velloux bleu, et si dictez a nostre femme qu'elle n'oublye pas ma vraye croix, et faictez tout bien appoincter par dela avant que de venir, et penssez bien de nostre femme et des effans et qu'ilz ne se mectent pas en chemyn de venir qu'il ne face beau temps. Escript a Vallemont, ce xxiije jour de decembre.

Il a fait le plus terrible tenz depuy que partistez que jamez il feist. Je point esté malade depuiz que vous partistez sy non qu'il m'est chest dez oz de la main sanie, car le maistre dez boiz lez a fais choir. Jaques d'Estouteville. Gieuffray Davenel.

XII. Le sieur DE BRËZÉ à Jacques D'ESTOUTEVILLE.

De : Sieur de Brezé, Anet, 5 décembre [1485-1490]

À : Jacques d'Estouteville

Il lui annonce qu'il a recommandé son affaire à ses officiers. Orig. papier, onze lignes d'écriture.

Monsieur, je me recommande a vous tant fort et de si bon cueur que faire puis. J'ay receu les lettres que vous m'avés escriptes par madamoiselle de Beaumont et pour ceste cause principallement j'envoie Guillaume d'Esquetot, mon maistre d'autel, devers mes officiers pour leur recommander vostre matierre ainsi que je vouldroie les miennes propres.

Monsieur s'il est chose en quoy je vous puisse faire service, en le me faisant savoir je vous asseure que je l'acompliray de tout mon povoir a l'aide de notre seigneur auquel je prie, monsieur, qu'il vous doint l'entier acomplissement de tous voz desirs. Escript a Minet ce ve jour de decembre. Le plus vostre cousin Brézé. Monsieur d'Estouteville.

XIII. Thomas LE FORESTIER, médecin à Rouen, à Jacques D'ESTOUTEVILLE.

De : Thomas le Forestier, Rouen, 1485-1490

À : Jacques d'Estouteville

Il lui indique des remèdes pour guérir sa maladie. Papier, un feuillet, cinquante-trois lignes d'écriture.

Mon tres honnouré seigneur, tres humblement je me recommande a vostre bonne signourie. J'ay repceu les lettres qui vous a pieu me rescrire et acompli vostre desir au mieulx qu'il me a esté possible selon la poureté de mon estude, etc. Monseigneur, je vous envoye deux clisteres pour prendre l'un apres l'autre. Doncques, s'il vous plaist, vous prendrés le premier mercredi matin, et l'autre jeudi, et tousjours a jun. Et a esté fort bien advisé de en demander deux, car, selon nostre faculté, les humeurs qui sont esmeux par la premiere medicine convenientement se peulent en partie mieulx evacuer par la seconde que par la premiere, et medecin ne vous eust sceu mieulx conseiller. Item je vous ordonne ung onguement selon que je congnois vostre cas et est viron selon la description de celuy que avec eu par cy avant ; lequiel, si vous plaist, vous feres mettre sur cuir blanc comme celuy de quoy hom fait les bources. Et gardés que l'emplastre soit plus grand que le lieu de la douleur, etc. Et quant l'amplastre sera mis sur le lieu, il ne soit remué en auchune maniere tant que la moisteur soit consumée ; puis apres renouvellés lay de rechief, etc. Item, usés de vos pillulles, car vecy le temps de mars que nous disons prim temps, lequiel jette hors les vieulles robes, et devient gorrier, car il renouvelle les vieulles danses, comme goutte, pleuresies,flebvres et aultres, etc. ; par quoy il est bon de tenir sobre diette et de soy purger des maulvaises humeurs flegmatiques qui ont esté engendrées en temps de froideur par cy avant. Monseigneur, je remet tout a votre discretion. Monseigneur, il est escript Ecelesiastici c° viij° «Honora medieum propter neccessitatem ». La plus noble creature que Dieu ait jamais créé en ce monde, c'est l'homme.«Ad yntaginem Dei factus est homo » ; laquelle creature est ordonnée a possider le souverain bien «bonum honestum » ; lequel bien jamais nous ne povons acquerir si non par bonnes operations ; lesquelles operations nous ne povons faire sans estre ; par quoy je conclu que pour estre, «sciticet in sanitate », il [est] de necessité de user de medicine ; par laquelle science hom peult souvenir aux accidens qui plusieurs foys font nature chair et trébucher. Mays bien souvent hom tient plus conte des choses qui ne valent riens que de celles qui sont de valeur et de effect. Ung advocat ayra cent livres de pension et vendra la cause de son maistre, ung procureur et asses d'aultres qui vouldroit aleguer. Mais celuy qui doibt avoir cause de prendre garde a l'ame, hom ne tient compte pour le corps en cas semblable «opera enim illorum », etc. Mays, monseigneur, que ne vous desplaise et que ne soys trop longt, et a ma conscience je vous vieulx dire verité. Il me semble que debveriés avoir ung medecin ou deux a pencion, a celle fin telle qu'il fust plus inclin a soubzvenir a vostre neccessité, et aucy de pencer tousjours a vostre cas. Et vous congnoissés que en vous il peut grant poys, c'est autant que vous, madame, vos enfans et terres valent. Et vous donneriés bien a tel qui par aventure ne vous feroit que peu de cervice cen ou plus de quoy vous pourriés entretenir ung ou deux docteurs en vostre faculté, qui seroient tousjours en labeur de vous conforter et entre [te] ; car la joye du medecin, quelque practique qu'il en ait, c'est de voir son pacient en convalescence et prosperité. Les medecins hont grans coustages et despences en estude, livres et aultres, etc. Et il ne peulent pas bien soy entretenir par les goures, qui n'ont riens, mays par les nobles et riches qui hont de quoy. Par quoy, monseigneur, vous etes ung des piliers de noblesse. Faictes tant que les medecins aient causent de tourner les volumes de leurs estudes pour cause de aisder et soubvenir a vos douleurs languissantes et accidens. Mon tres honnouré seigneur, je vous supply qu'il vous plaise me pardonner si tant je me suys enhardi de vous rescrire et de vous faire si longt procés, mays plus ne me adviendra, non obstant que je dy verité et selon que me semble estre vroy ; car le medecin fait auchune foys autant par amour comme pour argent.«Sed omises vivere ». Vous plaise me commander vostre plaisir et je l'acompliroy au plaisir de Nostre seigneur Jesu Christ qui vous vieulle par sa grace guerir et delivrer de vos langueurs. Amen Jesus.

Monseigneur, pour cause que vostre chappelain est embesongné en ceste ville a la raison de vos besongnes, y vous envoye ce messagier pour cause que je dit audit chappelain que le temps ce passe pour recepvoir clisteres ou purgation ses deux jours passés. Item, je rescripré par ledit chappelain a ma tres hormourée dame, vostre espouse, touchant certaines questions qu'elle demande. Doncquez par ledit je luy rendroy responce. Le vostre tres humble clerc et serviteur T. Leforestier. Mon tres honnouré seigneur, mons. d'Estouteville.

XIV. Jacques D'ESTOUTEVILLE à Jacques D'ARGENNES, son serviteur à Hambye.

De : Jacques d'Estouteville, Sans lieu, 12 juillet 1485-1490

À : Jacques d'Argennes

Instructions pour ses affaires da Cotentin. Orig, papier, vingt-sept lignes d'écriture, signature autographe.

Jacques d'Argennes, J'ay receu vos lettres et celles de Madame par Guillaume Dupré. Quant au regard de ce que dictez que ne povez tirer argent de ces recepveurs et prevostz si n'est a grant paine, quelque paine que vous y aiez, si les faictez tirer en avant.

Quant est de Robin Neel, il arriva jeudi devers moy. J'ay envoyé Jacques Lecoq devers monseigneur le chancellier pour avoir le mandement pour Greutel, lequel le vous envoye.

Touchant Beaufilz et Jourdan pour le mariaige de Guillaume Barbin, ledit Guillaume Barbin m'a rescript que madame de Vergye luy a dit que s'il ne se vieult point mesler de mariaige, qu'elle luy fera donner ung bon pot de vin. Dictez audit Guillaume Barbin que je luy mande et conseille qu'il preigne le bien bon pot de vin et que nous trouverons des femmes encores meilleures que celle-là, et luy monstrez cet article affin qu'il vous en croye mielx.

Vous m'avez rescript que vous faictez venir du boys et qu'il y en a plus qu'il n'y eult mais en piece. Je le voyré o l'aide de Dieu de bref, si en avez fait telle diligence que vous dictez, mais pourtant ne cessez point d'en faire amener a puissance.

Dictez a Guillemine que je me recommande a elle et que je ne luy rescrips riens pour ce que je pance la aller veoir ung de ses jours. Escript à Mo... ce xije jour de juillet.

Je rescrips unes lettres au lieutenant et procureur de Roy. Lissés les et les faictez lire a Felice et les reclouez et que ledit Felice les baille au lieutenant et procureur de Roy.

Vous ne m'avez point rescript quant lepvrons lepvrière a euz, comment qu'elle soit. Qu'elle soit bien pancée et qu'elle ait la souppe touts les jours deulx foiz et qu'elle ne soit point sallée, et si elle avoit quelque petit de galle, dictez a Binet qui la guerisse hastivement. Et si dictez audit Binet qu'il me actende a chasser et que je pance estre bien tost par dela et qu'il regarde bien par tout ou il y aura des serfz et qu'il preigne des esperviers branchés et le dictez aussi à Colin Jacques. Escript comme dessus. J. d'Estouteville. Jacques d'Argennes, l'astre bien amé serviteur.

XV. Jean LE MARESCHAL à Jacques D'ESTOUTEVILLE.

De : Jean le Mareschal, Dieppe, 10 avril [1488]

À : Jacques d'Estouteville

Il s'excuse de ne lui avoir point gardé des oeufs d'épervier. Orig. papier, vingt-cinq lignes d'écriture (autographe).

Mon redoubté et tres honoré seigneur humblement me recommande a vostre noble et bonne grace. J'ay presentement receu les lettres qu'il vous a pleu m'escripre pour le fait des oyseaulx qui avoient haire ceste année au bout d'une piece de terre sur la mer tenue d'un petit fief noble a moy appartenant, assis en la parroisse de Belleville, auprès de vostre seigneurie de Berneval, affin que je les feisse garder pour vous.

Mon redoubté et tres honoré seigneur, incontinent vos lettres receues, que m'a baillées vostre sergent ce porteur, j'ay envoyé a toute dilligence querir mon prevost a Belleville affin de mettre gardes sur lesdits oyseaulx.

Lequel mon prevost m'a rapporté, present vostre dit sergent, que des mercredi derrenier vers le soir, que j'estoye encore es assises de Monstiervillier, et aussi je n'avoye jamais oy parler que lesdits oyseaulx eussent aire sur mondit fief, deulx jentilz hommes demourans en la conté d'Eu, lesquelz cedit porteur vous nommera, vindrent acompagnés de grant nombre de compagnons embastonnés, par lesquelz furent prins en ny desdits oyseaulx quatre oeulx et emportés par l'un desdits gentilz hommes, dont il me desplest et me semble que ce a esté trop entrepris, car ilz povaient bien savoir et aussi vous, mon redoubté seigneur, vous povyés tenir sieur que les vous eusse fait garder et porter avant tout autre.

Mon redoubté et tres honoré seigneur, se en ceste matere eusse esté adverti au devant du cas advenu, je y eusse bien mys la provision et suys fort courrouché pour l'onneur de vous que n'y puis donner le remède et que l'entreprinse a esté ainsi oultrageusement faicte audevant qu'il feust heure de les deshairer sans avoir gasté lesdits oeufz. S'il est en sourplus chose que vostre noble plaisir soit me commander ou fere savoir, je suys deliberé de l'acomplir a mon povoir, priant nostre créateur qu'il vous doint bonne vie et longue. Escript a Dieppe ce vendredi xe jour d'avril. Vostre humble serviteur Jehan le Mareschal. Haut et puissant mon redoubté et tres honoré seigneur monseigneur d'Estouteville.

XVI. Jean, vicomte DE ROHAN, à Jacques D'ESTOUTEVILLE.

De : Jean, vicomte de Rohan, Dinan, 26 juin [1488]

À : Jacques d'Estouteville

Dœeuses pour dégâts commis per ses gens. Orig. papier, treize lignes d'écriture (avec la signature autographe en plus).

Monsieur d'Estouteville, mon cousin. Je me recommande a vous tant comme je puis. J'ay receu voz lettres par ce porteur, par lesquelles me escripvez que mes gens ont fait de grans pilleries en vostre terre, dont je suis tres desplaisant, et vous certiffie, si je puis savoir lesquelz se sont, que je leur donneray a congnoistre qu'ilz n'ont pas bien fait.

Mon cousin, je renvoie ce porteur devers vous pour me apporter les oyseaulx que m'avez donné. Et au regard des levriers que me demandez, pour ceste heure ne les vous sauroie envoier, car ce que j'en ay sont en une maison que j'ay en Poictou ; mais si toust que je les pourray recouvrer, il n'y aura point de faulte que n'aiez vostre part. Priant a Dieu, mon cousin, qu'il vous doint ce que desirez. Escript a Dynan, le xxvie jour de juing. Le tout vostre cousin Jehan de Rohan. A mon bon cousin mons. de Touteville.

XVII. Jean SANSON, serviteur de M. D'ESTOUTEVILLE, à Bertrand GUILLOT.

De : Jean Sanson, Hambye, 2 mars [1489]

À : Bertrand Guillot

Nouvelles de Hambye. Papier, vingt-trois lignes d'écriture (autographe).

Mon bon ami Bertran, je me recommande a vous tant et de si bon cueur comme je puys, en vous priant que il vous plaise me recommander tres humblement a la bonne grace de Monseigneur et de Madame et de Messieurs les enfans, a mes damoyselles Marguerite, Ysabeau, Jehenne et Souveraine et a toultes les damoyselles. Plaise vous scavoir que je suys bien esbahy que ne m'avés rescript ou mandé de vos nouvelles les quelles tant desirées et desire tousjours ; mais au fort comme je puys considerer, je croy que il ne vous souvient plus de nous. Monsieur le Receveur se recommande a la bonne grace de Ma dame et de toultes les damoyselles. Je vous prye de rechief que il vous plaise me recommander a monsieur de Sasse-ville, a Pierres Douayssant et a mon parfayt ami Pierres Douessy, a Jennotin. Au reguard des nouvelles de par desa il n'y en a nulles, desquelles ne soyés bien adverty. Il vous plaira me recommander a mon bon ami le barbier et a toulx ceulx de la maison. Et a Dieu soiés, qui vous doint ce que vostre cueur desire. Escript a Hambye, ce lundi ije jour de mars. Le vostre serviteur et amy, Jehan Sanson. A mon bon ami Bertran Guillot. Hetrez, allez ne faillez mye saluer monsieur le maistre Jaquez d'Argenez a Hambie, en aultre lieu ne vous fault nuictée.

XVIII. Jean SANSON, serviteur de M. D'ESTOUTEVILLE, à Jean LE JOLIS, barbier.

De : Jean Sanson, Hambye, 9 avril [1489]

À : Jean le Jolis

Nouvelles de Bretagne et du Cotentin. Orig. papier, vingt-cinq lignes d'écriture (autographe).

Mon bon ami barbier, je me recommande a vous tant et de si bon cueur comme je puys, en vous priant que il vous plaise me recommander tres humblement a la bonne [grâce] de Monseigneur, de Madame et de Messieurs les enffans. Plaise vous scavoir que Jehan Raul arriva jeudi au soir de Saint Malo, il estoit allé pour monsieur le capitaine de Hambye, son maistre, lequel a rapporté pour certain que il est descendu en Basse Bretaigne de sept a huict mille Engloys, lesquieulx se sont mis et alliez ovecquez les Bretons, et que nos gens se sont toulx retirés de Basse Bretaigne, et ce en sont venus a Dignam, ainxi que ledit Jehan Raul a rapporté et ainsi que Basire de Saint Malo a rescript audit cappitaine de Hambye, lequel se recommande bien a vous, et monsieur le receveur Jaques d'Argennes. Desrainement que Colin le Febvre retourna de Vallemont je luy demandé comme vous le faysiés et il me dist que vous estoyés venu par desa voir vostre bonne amye et que a son advins que vendriés a Hambye, de laquelle chosse je estoyet bien joieulx. Mon bon amy, se il est service que pour vous puysse, mandés le moy et je le acompliroy de bon cueur scelon ma puyssance, laquelle est petite, mes la volemté est bonne. Je vous pry que il vous plaise me recommander a Gieffroy Daveney, a Jennotin, a Pierres Douessy et a toulx ceulx de la maison ; priant Dieu, mon parfayt amy, qui vous doint joyee parfecte. Escript a Hambye ce vendredi ixe jour de apvril. Le vostre serviteur et ami Jehan Sanson. Mon bon ami Jehan le Joliz, barbier de mons. d'Estouteville.

XIX. Jean DE SAINT-GERMAIN à Jacques D'ESTOUTEVILLE.

De : Jean de Saint-Germain, Falaise, 17 avril [1489]

À : Jacques d'Estouteville

Il l'entretient de la mise en défense du château de Falaise, de la bénédiction de l'abbé de Hambye et de l'affaire de la cure de Saint-Sénier. Orig. papier, trente-sept lignes d'écriture (autographe).

Mon tres honnouré seigneur tant humblement comme je puis tousjours a vostre bonne grace je me recommande.

Monseigneur, en depuis le partement du barbier j'ay tenu et fait une monstre des gens de ceste ville, et a esté faicte sur les portes, tours et murs de cestedicte ville, et leur ay commandé de par le Roy et vous que ilz soient de dymenche en huit jours toulx en bons et suffisans abillemens de guerre ausdis lieux e l'eure que il leur sera fait scavoir, et l'ay fait pour ce que il sembloit que les dictes gens de cestedicte ville le voulsisent de eulx mesmes entreprendre, et depuis samedi desrain au soir leur ay fait toulx les soirs aporter les clefz de leurs portes. Bertrain vous pourra dire comme tout se porte et ausi vous pourra dire des nouvelles que nous advons ycy du pays de Brethaine.

Monseigneur, j'ay fait mettre deulx cens boysseaulx d'avayne en grenier et y a du vin, du sildre, du boys lequel j'ay fait depecer, et de la paille. Quant il vous plaira venir vous trouverés au mieulx que j'ay peu vostre logys appointé, et ne vous desplaize se plus souvent ne vous escrips, caer le plus et le mieulx il y a des nouvelles qui ne se trouvent pas vrayes.

Du jour d'yer monsieur de la Ferté passa par ycy et venoit de la benedicion de l'abbé de Hambye et m'a dit que l'esvesque de Constances leur a fait pour l'onneur de vous ung bien grant racueil, et a fait cesser toulx ses officiers et fait bailler sans riens paier les asoultes a toulx ceulx qui avoient mis et esté de l'aide a mettre les notaires et tabellions imperiaulx qui estoient audit Hambye pour cuider passer et bailler lectre de l'eslection que avoient entreprinse faire les religieux hors du dorteur de ladicte abbaye. Il m'a dit que il vous pensoit trouver ycy, et monsieur l'archediacre luy avoit rescript que vous y estiés.

Le sieur Derues, pere de celuy a qui l'esvesque d'Avrenches a donné Saint Cellier, et moy advons parlé ensembles de ladicte cure de Saint Cernier, et je luy ay dit comme vous l'avés donnée a vostre bastart, et il m'a respondu que en nulle maniere il ne vouldroit que luy ne aucuns de ses enffans feissent chose qui vous despleust, et croy qu'il fera faire a sondit filz ce que vostre bon plaisir vouldra ordonner.

Monseigneur, je pri a Dieu, nostre createur, qu'il luy plaize vous donner en bref bonne santé et l'acomplissement de voz nobles desirs. Escript au chasteau de Fallese ce jeusdi absolu xvije jour d'apvril. Le tout vostre humble serviteur Johan de Sainct Germain. A mon tres honnouré seigneur, monseigneur d'Estouteville.

XX. Françoise D'ESTOUTEVILLE à Jacques D'ESTOUTEVILLE, son père.

De : Françoise d'Estouteville, Valmont, 10 mai [1489]

À : Jacques d'Estouteville

Elle lui donne des nouvelles de sa mère et de ses frères. Original, Arch. du château de Valmont [publiée par M. DE LA MOBANDIÈRE, Hist. de la maison d'Estouteville, p. 532].

Monsieur mon oste, je me recommande bien fort à vos bonnes graces pour des nouvelles de par deça. Vous plaist savoir Madame, mon frere Jehan, mon frere Loys et mon frere Anthoine sont tretous bien sains et en bon point, et ne faisons que regarder de jour en jour quand reviendrez. Je vous prye, n'oubliez pas a me rapporter du veloux. Faites toujours bonne chere, mon hoste, et nous la ferons bonne, et se vous ne venez bientout, mandez nous vos bons plaisirs pour humblement les accomplir. A Dieu soyez, monsieur mon hoste, qui vous donne bonne vie et bonne santé. Vostre tres humble fille et ostesse Françoise. De Valmont, ce xe jour de may.

XXI. Jacques DU HESTRAY à Jacques D'ESTOUTEVILLE.

De : Jacques du Hestray, Valmont, 8 juin [1489]

À : Jacques d'Estouteville

Il lui rend compte de la prise d'un cerf dans le bois des Loges. Orig. papier, treize lignes d'écriture (autographe).

Mon tres doubté seigneur, je me recommande a vostre bonne grace tant humblement come je puis. Plaise vous scavoir que jeudi derrenier Madame nous envoya aux Loges pour chasser, et trouva Clement ung cerf aux buisson de Pissecat et fut donné aux chiens vendredi et fut prins en vostre forest nous avions tendu, et chasseront vos chiens tres bien, et quant vous vendrés, vous les trouverez bons.

Monseigneur, Madame est bien saine et fait bonne chiere et aussi sont tous messieurs vos enffans.

Mon tres doubté seigneur, il vous plaira me commander vos bons plaisirs, lesquelx je suys prest d'acomplir a mon petit povoir a l'aide du createur qui vous doint santé et bonne vie et longue. Escript en vostre place de Vallemont, ce viije jour de juing. Vostre tres humble serviteur, Jaquez du Hestray. A mon tres doubté seigneur, monseigneur d'Estouteville.

XXII. François DE LAVAL à Louise D'ALBRET, dame D'ESTOUTEVILLE

De : François de Laval, Harfleur, 9 juillet [1489]

À : Louise d'Albret

Il sollicite d'elle une recommandation auprès de son mari. Orig. papier, neuf lignes d'écriture (sans la signature autographe).

Ma tante, je me recommande a vous tant que je puis. J'envoye devers mon oncle ly porter ung regyme de maistre Girard, medecin du Boy, et croy qu'il s'en trouvera mieulx.

Ma tante, Je ly escriptz comme le Boy a prins mon cheval et comme en quelque fasson je n' puis recouvrer, je vous prye astre mon advocat envers lui, et je me oblige corps et biens de l'en recompensser en ce qu'il lui plaira.

Ma tante, ma mye, je prye a Dieu qu'il vous doint tout ce que plus desirez. Escript a Harefleu le ixe jour de juillet. Vostre bon et loyal nepveu Françoys de Laval. A la tante Madame d'Estouteville.

XXIII. Le sieur DE CHOISEUL à Jacques D'ESTOUTEVILLE.

De : Sieur de Choiseul, Lanque Saint-Madeleine, Sans date

À : Jacques d'Estouteville

Envoi d'oiseaux de chasse. Orig. papier, dix-sept lignes d'écriture (autographe).

Monseigneur, je me recommande a vous tant et de sil bon ceur comme je puis.

Monseigneur, je vous amvoye deulx terselexs et ungt aultour, dont ungt des terselexs a perdeul ungt oncle deul pier drect, et sil l'année qui vient vous en voullexs avoir, il vous fault amvoer de melleur a selle fin que je vous en recouvre tout sela qui vous plaira me commander. L'autour est de bonne aiyre. Et seur se feré fin am vous seulplyant que je soye recommander a la bonne grasse de Madame et s'il est servyse am quoy je vous puisse faire et il vous plait le me commander, je le feré d'aulsil bon ceur que pour homme deul monde, am pryant nostre Seneur qui vous doinct se que vostre cour desire. Escript a Lanque Set Madelaine. Le tout vostre servyteur De Choiseul. Mons. de Touteville.

XXIV. Nicolas DE LA QUESNAIE, chanoine de Rouen, à Guyon D'ESTOUTEVILLE.

De : Nicolas de la Quesnaie, Sans lieu, [1484, janvier-mars]

À : Guyon d'Estouteville

Il s'excuse de ne pas pouvoir aller à Tours et demande une procuration. (NDMG) Orig. papier, quinze lignes d'écriture.

Mon tres honoré et redoubté seigneur, il vous plaira faire savoir a monseigneur vostre frere come je suis venu par devers vous et l'empeschement que je ne puis pour le present aller par devers luy a Tours.

Et se vous estes advisé de luy envoier une procuracion, aprez ce que maistre Roger y sera nommé, s'il vous semble bien a faire, on pourra laisser une espace pour en mettre le nom et seurnom d'ung autre, car je ne scay pas se mondit seigneur vostre frere auroit disposé ou deliberé d'y envoier sans aucune dilacion, veu qu'il est a la court et qu'il a opportunité meilleure de faire commander ses lettres par le Roy et faire ses approbacions et verifficacions soubz le seau du Roy que quant il ne seroit pas en court.

Il me semble, se vous n'avez autre opinion au contraire, qu'il n'y a aucun danger d'envoler ladite procuracion par le premier message.

Au sourplus je me recommande tres humblement a vostre noble seigneurie, laquelle Dieu veuille garder de tout mal. Vostre humble chappellain, Nicolas de la Quesnaye, chanoine de Rouen.

XXV. Guyon D'ESTOUTEVILLE à Jacques D'ESTOUTEVILLE, son frère.

De : Guyon d'Estouteville, Rouen, [1485]

À : Jacques d'Estouteville

Il lui demande de l'argent pour libérer son procureur de prison. (NDMG) Orig. papier, dix-huit lignes d'écriture (autographe).

Monsieur mon frere, je me recommande a vous tant comme je puis. Vous scavés la matiere du Mont Saint Michel est conclute et preste a clore et pour faire les [lettres] il fault de l'argent et sollicitude, et sy n'avés homme ycy car vostre procureur est en prison, et me semble que devés renvoier incontinent ce porteur avecquez de l'argent pour paier lesdictes escriptures et advocas et passer ung procureur de la court, et sy fault que envoiés querir Martin le Venart a toute diligence, qui congnoist ladicte matiere, et qu'il soit jeusdi ycy ou vous y airés ung tres grant dommage. De toutes ces choses je vous advertis. Quant est pour Viilebaudon Ledesmandé, vous plus dira comme tout en va. Item, envoiés moy mon chartrier que je vous ay baillié. Et a Dieu soiés, qui vous doint joye. Escript a Rouen, ce dymence matin. Le tout vostre frere, Guyon d'Estouteville. Mons. mon frere.

XXVI. Guyon D'ESTOUTEVILLE à Jacques D'ESTOUTEVILLE, son frère.

De : Guyon d'Estouteville, Sans lieu, 14 janvier [1488]

À : Jacques d'Estouteville

Il l'engage à mettre en défense le château de Falaise et il donne des nouvelles de la guerre de Bretagne. Orig. papier, trente-quatre lignes d'écriture (signature autographe).

Monsieur mon frere, je me recommande a vous tant comme je puis. Je vous envoye ce porteur hastivement affin de vous avertir que a diligence vous pourvoiés et lacés metre a seurté Fallaize, car les nouvelles sont telles que monsieur d'Orléans s'en va en Bretaigne et qu'il y a beaucoup de seigneurs et de princes de sa bende, et vous scavés quel voisin vous y avés ; par quoy me semble que feriés bien de envoyer querir monsieur de la Ferté, lequel est venu, et luy metre ; et si vous avertis que j'ay entendu que monsieur de Saint Germain y a grans intelligences et amytiés ovecquez vostredit voesin, et pour ma descharge je vous en avertis, affin que y pourvoiés sans ce que j'en preisse charge que je ne vous aie conseillé pour le bien du Roy et le vostre et vostre honneur et le mien.

Monsieur mon frere, pour ceste année vous ne devés point plaindre l'argent que vous donneriés a monsieur de la Ferté, ou si non vous avés Loys le bastart, lequel vous y serviroit loyaulment et sans vous fere faulte.

Nous advitaille Verneul et aultres places terriblement, et aussi Monsieur de Dunoys Partenay en Poetou, et a fait mondit sieur d'Orleans trente lieues la nuyt et la moetié de jour et va espouser la fille du duc de Bretaigne, et est le duc sur ses piés, et luy ont promis tous acordablement les seigneurs et barons de bien et loyaulment le servir et a tous leur a pardonnés.

Monsieur d'Angoulesme devoit venir en court, mes y ne vendra point, et ne faisoit que faindre de sa venue.

Nous a tenu les plus mauvais termes du monde a monsieur d'Albret, mes il n'a que fere d'entre nous, car nous le deverion plus tost prier que luy requerir, car il gouverne paisiblement et entierement tout le pays de Navarre.

Et si vous promets que nous ne sommes pas ycy cent hommes pour tous pencionnaires, encor ne sonce que menuz gens, car ne seigneurs ne aultres n'y ont envoyés, et pour ce sont plus esbahis ceulx de par deça que oncquez ilz furent. Je me recommande a Madame ma seur, et vous prie luy dire les nouvelles. A Dieu soiez, qui vous doint santé. Escript bien fort en haste, ce xiiije jour de janvier. Vostre frere, Guyon d'Estouteville. A mons. mon frere. Envoyés moy vite la procuracion pour envoyer a Fleurence, car il est temps, et aussy j'ay fait renouveler les letres du Roy et ceulx de monsieur de Beaujeu.

XXVII. Guyon D'ESTOUTEVILLE à Jacques D'ESTOUTEVILLE, son frère.

De : Guyon d'Estouteville, Hambye, 23 avril [1488]

À : Jacques d'Estouteville

Il le tient au courant des affaires du Cotentin. Orig. papier, soixante-huit lignes d'écriture (en assez mauvais état).

Monsieur mon frere, je me recommande a vous tant comme je puis. J'ay receu les lettres que m'avez rescriptes par le parent de Richart de Beaumont et suis bien aise qu'il vous est bien amendé, ainsi que il m'a dit, et des bonnes nouvelles que [vous] me mandez touchant les vignes et pommiers de par dela, car il est bien mestier que les vignes soient belles, car je vous prometz que la pipe de vin couste ycy vingt livres, sans riens rabbattre et sans le cheriage.

Quant est des fleurs de pommiers de par deça il y a de belles fleurs aux pommiers du jardin de derriere le chasteau, et grant force. Et es aultrez jardins il y en avoit beaucoup, mais ilz sont gastées. A Briquebec et jucquez a Constances ilz sont fort belles.

Quant au regart des deux prestres qui ont ainsy fait mourir les deux levriers, dont m'avez rescript, je vous en asceure que je ne le pardonne pas et que l'archevesque de Rouen et moy besongnerons sy bien a leur cas que quant ilz nous seront eschapez, ilz seront bien ligiers.

J'ay esté adverty que Charles du Parc a esté tué, lui xije des barons de Bretaigne qui sont contre le duc, de quoy je suis bien couroussé, car c'estoit ung homme de bien.

Au regart des oysiaulx en ce boys il n'y en a piece ; mais je vous faisoye garder de ceulx de la Roche-Tesson qui sont bons, lesquelz monsieur de la Roche m'avoit donnez, le jour de Pasquez fleurie les oefz en furent prins, et a Briquebec il n'est encores nouvelles de piece sy non d'une aire qui est en la garde de Collas Ouynsse.

Monsieur de Mareul vint le lundi d'aprez le jour de Pasquez fleuries, et le rencontré auprez de l'ostel a la Couille a Montsourvent. Et quand il me vit, il commença a s'enfuir a travers buissons et haes tant comme je parloye a ung de ses gens et le desadvoua comme saint Pierre fist Dieu. Et s'en alloit aval fossez et haes. Et quant je vy qu'il s'en fuyoit ainsi, Michel et moy piquasmes après, et quant Michel le oult actaint, il se descendit et cuyda fere passer son cheval par dessus ung fossé il demoura et ne sceult passer, et incontinent remonta a cheval et s'en cuyda fuir et son cheval fut restif et commença a guigner, et fut prins. Et lui dis que c' estoit grant honte a lui de fuir ainsi, et estait avecquez moy monsieur de Brully, lequel avait eu grant debat a Saint Martin et a Sillans aux Perques, et y estoit allé pour faire l'apointement du sieur de Pontfarcy avecquez la damoiselle d'Orlonde. Et a pou qu'il n'y oult des pourpoins desembourrez.

Ledit sieur de Mareul n'a point arresté et s'en retourna le lundi de Pasquez, car il ne scairoit durer avecquez ledit Saint Martin, et aussy sa femme l'ayme mieulx loings que prés, et la dame d'Orlonde appelle tousjours ledit Saint Martin son ami.

Je vous envoye le double d'unes lettres que le Roy a rescriptes audit sieur de Brully.

Serchez bien eu chartrier que je vous ay envoyé. Vous trouverez le fief qui est tenu de vous, que les moynes de Fescamp disent estre tenu d'eulx. Et si trouverez le fief que maistre Loys Toustain avait aussi est semblablement tenu de vous, et est en la teneure de Normendie, il commence a Robert Bertran, et regardez bien au longt et vous trouverez touz les fiefz tenans les ungs des autrez et de qui ilz sont tenuz, exceptez les bailliages de Evreulx et de Gisors.

Item, que ne faillez pas a me renvoyer ledit chartrier de demain en huit jours, car j'en ay a besongner aux assises de Coustances pour la matiere de Belleval ; de quoy je pence vous en rescripre de bonnes nouvelles avant qu'il soit quinze jours.

Je m'en pars pour m'en aller aux assises a Avranches contre ladicte damoiselle d'Orlonde et ne vous en soulciez point, car nous avons bonne matiere, et aussi je la pence bien mener. Et a Dieu soiez. Escript a Hambye ce xxiije jour d'avril.

Quant est de ce que m'avez rescript de ce que on parle a la court, il ne m'en chault ; je ne feray point de faulte. Vostre frere Guyon d'Estouteville. Monsieur mon frere.

XXVIII. Guyon D'ESTOUTEVILLE à Jacques D'ESTOUTEVILLE, son frère.

De : Guyon d'Estouteville, Hambye, 28 avril [1488]

À : Jacques d'Estouteville

Il l'entretient de leur procès avec la demoiselle d'Olonde. Orig. papier, vingt-huit lignes d'écriture.

MonsieurMonsieur mon frere, je me recommande a vous tant comme je puis. Je retourné ersoir de l'assise d' Avranches, j'ay gardé que la damoiselle d'Orlonde n'aye eue la provision et garnissement des arrerages qu'elle demande depuis l'offre que lui avons faicte des livres de rente. J'ay accepté l'obaissance qu'elle a faicte par son relevement de papier les despens du procès qu'elle a demené depuis le deffault que eusmes sur son mary et elle, lesquelz je ay baillez par desclaracion au juge et a ses procureurs pour les veoir, se faire le veullent, affin qu'ilz nous soient tauxez. Et tant sur ladicte desclaracion de despens pour iceulx tauxer par le juge que sur le principal de nostre procès, le tout s'est continué jucques a la prouchaine assise. Et a esté dit par le juge que aux prouchaines assises de Coustances Michel Benoist, commis par justice a recevoir le fief de Villebaudon, sera fait venir et veira l'en ce qu'il a receu, pour y estre baillé par le juge telle desclaracion qu'il verra bon estre touchant ladicte provision. Nosdictz conseulx sont d'oppinion que on face offre du fief de Guele, a en jouir par maniere de ladicte provision et le procés pendant et sans prejudice de nostredict procés, de tant qu'il sera trouvé valloir, affin que ne soyons point en inconvenient des arrerages le procés pendant. Je vous certiffie que la desclaracion de noz despens touchant ledict deffault se monte a de grans deniers, et sy le juge ne nous en fait la raison, suis bien delibéré en prendre dolléance, car nous les estrillerons bien a l'eschiquier.

Je leur ay baillé par escript et se monte bien iiijo 1 livres, maiz je ne scay se on rabatra. Et a Dieu soyés. Escript a Hambye, ce x-x-viije jour de apvril. Vostre frere, Guyon d'Estouteville. Monsieur mon frere.

XXIX. Guyon D'ESTOUTEVILLE à Jacques D'ESTOUTEVILLE, son frère.

De : Guyon d'Estouteville, Bricquebec, 21 septembre [1488]

À : Jacques d'Estouteville

Il lui envoie une boîte contenant les écritures de plusieurs affaires. (NDMG) Orig. papier, douze lignes d'écriture (autographe).

Monsieur mon frere, je me recommande a vous tant [comme] je puys. Je vous envoye par Martin le Ve[nart] la bouyte dont m'avez rescript, a[vecquez] toutes les escriptures que peu recouvrer touchant nostre matiere contre madame nostre [mère] et auxi les acquisicions faictes en pa[is] de Caux par feu monsieur mon oncle. Le [dit] Martin le Venart vous dira plus a p[laie] des nouveles de par deça et ce que je [luy] ay dit pour vous dire. Et a Dieu so[iés] auquel je prie qui vous doint bonne vie et l[ongue]. Escript a Briquebec, ce dymence xxie jour de sep[tembre]. Le tout vostre fr[ere] d'Estoute[ville]. Mons. mon frere.

XXX. Guyon D'ESTOUTEVILLE à Jacques D'ESTOUTEVILLE, son frère.

De : Guyon d'Estouteville, Bricquebec, 3 janvier [1489]

À : Jacques d'Estouteville

Il l'informe de ses affaires avec Monsieur du Faucon. (NDMG) Orig. papier, trente-quatre lignes d'écriture.

Monsieur mon frere, je me recommande a vous tant comme je puys. Richart de Beaumont est allé a la maison de Roussillon pour le trouver, ainssi qu'il nous avoit escript mais il estoit party pour aller conduyre le frere du Truc que le Roy envoye devers le pappe et actaint Roussillon a Lyon.

Il y a ung commissaire de par le Roy qui mene ledit frere du Turc, qui se nomme Monsieur de Faucon, auquel Roussillon et Richart ont parlé et communiqué de nostre matiere touchant monsieur le cardinal, lequel a ung grant vouloir de nous y servir, ainssi qu'il m'a escript et avecquez ce ainssi que je puys entendre il nous y servira bien.

J'ay depesché Richart pour y retourner et escrips a Monsieur de Bourbon et a Monsieur l'amiral pour avoir des lettres ainssi que Monsieur de Faucon m'a escript.

Monsieur mon frere je vous prie que de vostre costé vous y vieullés entendre. J'ay baillé une procuracion plus ample et y fait coucher maistre Roger et me semble que n'y seriés envoyer homme plus propre.

Je vous envoye les lettres que Monsieur de Faucon m'a escrites, emssemble celles de Roussillon. La chose requiert dilligence. J'ay baillé a Richart cincquante livrestournois. Baillés en autant a maistre Roger car si nous fanion ad ce coup de y besoigner il n'y fault plus renvoyer. Monsieur de Faucon m'a mandé qu'il en parlera au pappe et a volumpté de y besoigner pour nous pourveu qu'il ayt cincq cens ducas, desquelx je suys bien content d'en bailler ma part, car Richart et Roussillon les luy ont promis si les choses viennent a bien, et yen ce que j'ay ouy ledit sieur de Faucon y fera telle diligence que nos besoignes se porteront bien au plaisir de Dieu, et pour ce depeschés maistre Roger et Richart le plus tost qu'il vous scera possible. Et adieu Monsieur mon frere qui vous doint ce que desirez. Escript a Bricquebec le troyiesme jour de janvier. Le tout vostre frere Guyon d'Estouteville. A Monsieur mon frere.

XXXI. Guyon D'ESTOUTEVILLE à Jacques D'ESTOUTEVILLE, son frère.

De : Guyon d'Estouteville, Hambye, 22 février [1489]

À : Jacques d'Estouteville

Il lui donne des conseils pour son jardin. (NDMG) Orig. papier, vingt-six lignes d'écriture (autographe).

Monsieur mon frere, je me recommande a vous tant comme je puys. Je vous envoye viij greffes de bon crestyen pour enter par dela, et les faites enter, car il est temps d'enter les periers. Il n'a esté encore point pourveu a la place de Grantville et ne soyt on quil l'ayra, et dit le Barroys qu'il ne entrera home dedens plus fort que luy ne que il ne la baillera pas comme on pensse. Je sayroy bien tost des nouvelles de la court et puis vous en feroy savoir. Faites fort engresser les pommyers, expecyallement ceulx qui viennent a grant payne, ou ilz demouront et ne seront que ragos. Et aussy faites fort engresser vostre jardin a porée, ou jamaiz les lettues ne seront larges ne tendres, ne le pourpié aussy ne aussy les aultres herbes. Item, faites une pipyniere et la faites engresser quant planterés le marc, car c'est le plus grant prouffit qui soyt. Item, il y a tant de periers entour Gacé et entour le Ponteau de mer, se avyet deux chevaulx chargés et les planter en ce costil prés l'ostel Bremare ou il y a beau lieu. Et a Dieu soyés, qu'il vous donne santé. Escript a Hambye ce xxije jour de frevyer. Il me semble que devryets envoyer ung home a la Roche devers nostre mere savoir s'il luy plaisoyt entretenir l'apointement qu'elle fist, et prenés bien garde comme vous luy rescriprés, car les lettres luy serviroyent quant on procederoyt, et me semble que ne luy devriers rescripre que lettres de credence. Vostre frere, Guyon d'Estouteville. Mons. mon frere.

XXXII. Guyon D'ESTOUTEVILLE à Jacques D'ESTOUTEVILLE, son frère.

De : Guyon d'Estouteville, Hambye, 14 mars [1489]

À : Jacques d'Estouteville

Il lui demande les clés du donjon. (NDMG) Orig, pap., quatorze lignes d'écriture (signature autographe).

Monsieur mon frere, je me recommande a vous tant comme je puis. J'ay sy bien beongné a ces derraines assises de Coustances que je croy que en serez bien joyeulx quant en serez bien au long adverty. Oultre plus je vous envoyré bien tost Martin le Venart pour en parler aux conseulx de Rouen et par lui vous rescriproy de toutes nouvelles.

Monsieur de Vauville est lieutenant de Grantville soubz monsieur le mareschal de Goyé pour tout certain.

Envoiez moy les clefz du dangeon incontinent par Gieffroy Davenel, car il huit qu'il soit ycy du plus tart mardi prouchain au soir pour avoir des lettres et enssaignemens qui sont en la chambre des comptes contre la damoiselle d'Orloiade, et j'ay intencion de porter lesdictes lettres a l'assise de Vallongnes, qui sera le lundi ensuivant. Et a Dieu soiez, Monsieur mon frere, qui vous doint ce que desirez. Escript a Hambye., ce mercredi xiiije jour de mars. Vostre frere Guyon d'Estouteville. Mons. mon frere.

XXXIII. Guyon D'ESTOUTEVILLE à Jacques D'ESTOUTEVILLE, son frère.

De : Guyon d'Estouteville, Gacé, 5 juin [1489]

À : Jacques d'Estouteville

Il le tient au courant de ses affaires avec Monsieur du Faucon. (NDMG) Orig. papier, dix-huit lignes d'écriture.

Monsieur mon frere, je me recommande a vous tant comme je puis. Je vous envoye les lectres que monsieur de Faucon nous a rescriptes et Richard a aporté des lectres que ceulx de Fleurences reseripvent au Roy. Ainxi fault qu'ilz les ilz porte, et pour ce envoyés moy troys escus pour lui bailler et je luy en bailleroy autant. Et se vous avés a faire a la court, rescripvés y. Je feroy encore tirer des lectres du Roy et de mons. de Bourbon adrechantes a ceulx de Fleurences, et y fauldra encore mectre ung cent frans a l'aventure, et je essaeroy se je puis avoir lectre de marque sur lesdictz Fleurentins. Je vous prie que m'envoyés de vous graines d'espinars et de bourrages et de bettes pour semer mon jardin, qui est le plus biau que vistes onc. Et a Dieu soyés, monsieur mon frere, qui vous doint ce que vostre ceur desire. Escript a Gascé ce ve jour de juing.

Je vous prie que me donnés ung tercelet ou ung autour de vostre boiz de Hambye, car je n'ay pas ung seul. Le tout vostre frere Guyon d'Estouteville. Monsieur mon frere.

XXXIV. Guyon D'ESTOUTEVILLE à Jacques D'ESTOUTEVILLE, son frère.

De : Guyon d'Estouteville, Gacé, 21 juin [1489]

À : Jacques d'Estouteville

Il le tient au courant de plusieurs décisions de justice. (NDMG) Orig. papier, vingt lignes d'écriture.

Monsieur mon frere, je me recommande a vous tant comme je puis. Maistre Guillaume le Coq m'a rescript unes lectres et dedens les lectres une article qui vous touche laquelle je vous envoye sy desoubz.

« Premierement. Monsieur vostre frere a eu deffault sur monsieur d'Argenton touchant la terre de Dreux, apprés que ledit d'Argenton a eu tous ses delayes et quis toutes ses suytes. Et se ledit deffault, lequel nous obtînmes semadi, n'est rabatu demain ou semadi prochain, mondit sieur vostre frere a totallement guengné sa cause. Vous lui escriprés, s'il vous plest, car je n'ay point de messagier. Je y layes tous les jours le mieulx que je puis.»

Item, que Desfreches de Paris il les fait tousjours atacher es portes, et fault bailler dix escus et moy dix pour envoyer a Romme pour avoir juge par deça, sy comme l'abbé de Lessé et l'asediacre et ledit maistre Guillaume le Coq fera nostre besongne et envoyra audit lieu de Romme Donnés de l'argent a ce porteur car y ne va devers vous que pour ceste matere, comme vous voyés par ceste article. Et a Dieu soyés, qui vous doint joye. Escript a Gascé, ce xxie jour de juing. Le tout vostre frere Guyon d'Estouteville. Monsieur mon frere.

XXXV. Guyon D'ESTOUTEVILLE à Louise D'ALBRET, veuve de Jacques D'ESTOUTEVILLE, sa belle-soeur.

De : Guyon d'Estouteville, Bricquebec, 10 octobre [1490,1494]

À : Louise d'Albret

Il la tient au courant de plusieurs affaires judiciaires. (NDMG) Papier, deux feuillets (avec signature autographe).

Madame ma seur, je me recommande a vous tant que je puis. Je vous envoye le double de la production que a faicte Desfriches ; de quoy il y a eu sentence contre entre nous. Et pour ce vous ferez revisiter a vos consulz de par dela lesdictes escriptures, et aussy savoir par vos escriptures qui estoit ce Colart d'Estouteville, ou s'il estoit pere de Jehan d'Estouteville ou oncle. Item, vous verrez qu'il y a prescription de temps quant a meuble, et pour ce appert bien que c'est faulx juger. J'ay trouvé par l'oppinion de tous mes consulz de Paris et aussi par ceulx de par deça que vous et moy en devons lever le procés d'erreur. Je vous prie, escripvez m'en vostre voulenté.

Quant au resgart du sieur de la Marche, je lui rescripray voulentiers et bien affectueusement, et me semble qu'il ne sera pas si terrible mes que j'eusse peu parler a luy. En vous disant a Dieu, Madame ma seur, qui vous doint ce que desirés. Escript en ma place de Bricquebecq, le Xme jour d'octobre. Le tout vostre frere, Guyon d'Estouteville. A Madame ma seur Madame d'Estouteville.

XXXVI. Le protonotaire D'ESTOUTEVILLE au RECEVEUR de CAUDEBEC.

De : Protonotaire d'Estouteville, Valmont, [vers 1515]

À : Receveur de Caudebec

Il l'avertit de l'envoi d'un serviteur. (NDMG) Orig. papier, onze lignes d'écriture (autographe).

Monsieur le Recepveur, je me recommande a vous tant que je puys. J'ay prié monsieur de Hestray aller devers vous et avec luy je envoye ung mien serviteur, auquieulx j'ay donné charge de vous dire quelque chose. Je vous prie que les vueillés croyre et adjouster foy a ce qu'ilz vous diront ; en ce faisant me ferés plaisir, et a monsieur mon frere, monsieur d'Estouteville, et demeurerés son ami. Et a Dieu, monsieur le recepveur, qui vous doint ce que plus desirés. A Vallemont, ce lundi matin de la main de Vostre ami Le Prothonotaire d'Estouteville. A Mons. le recepveur de Caudebec mon ami.

XXXVII. Le protonotaire D'ESTOUTEVILLE au RECEVEUR de CAUDEBEC.

De : Protonotaire d'Estouteville, Saint-Sauveur-de-Dive, 2 novembre [1510-1515]

À : Receveur de Caudebec

Il le tient au courant de plusieurs affaires. (NDMG) Orig. papier, vingt-quatre lignes d'écriture (autographe).

Monsieur le Receveur, je me recommande a vous tant que je puis. J'ay receu voz lettres par vostre serviteur, et quant au regard du premier article touchant quelques parolles que deviés avoir dictes de moy, sans point de faulte il me fut dit de quelques gens d'apparence ; maiz je croy, veu ce que m'escripvés, que ne le daigneriés avoir faict, et avec ce que se seroit pour vengence. Je ne vous ay point monstré semblant que je ne voulsisse que fussiés ami de vostre maison.

Touchant le marché que j'ay voulu fere a Colin Bon Amy, je le tiens pour nul, veu qu'il ne m'a pas tenu ce qu'il m'a promis ; et par ainsi monsieur d'Estouteville a eu dommage, qui ne me veult point advouer ne tenir ledit marché. Et se ledit Bon Amy se sent grevé, il y a justice pour luy et pour moy, et quant se viendra , chacun s'aidera de ce qu'il pourra. Si davanture mondit sieur vouloit vendre ses boys, je luy remonstreray la belle offre que m'avés faicte par voz lettres, emsemble la bonne affection qu'avés en luy. Et croy qu'il aymeroit mieulx que eussiés profit que nul autre pour avoir vostre acointance et amitié. Il me semble bien qu'il ne luy en seroit empirer de l'avoir. Et a Dieu, monsieur le Receveur, qui vous ait en sa garde. A Saint Saulveur Dyye le jour des mors. Le tout vostre ami. Le prothonotaire d'Estouteville. A Monsieur le receveur de Caudebec mon bon ami.

XXXVIII. Le protonotaire D'ESTOUTEVILLE au MAÎTRE des bois de FONGUEUSEMARE.

De : Protonotaire d'Estouteville, Hambye, 10 novembre [vers 1515]

À : Maître des bois de Fougueusemare

Il le tient au courant de plusieurs affaires. (NDMG) Orig. papier, quatorze lignes d'écriture (autographe).

Monsieur le Maistre, je me recommande bien a vous. J'ay esté adverty que avés faict ung petit difficulté de bailler l'argent au Bon Amy et au receveur de Caudebec. Il me semble que ne deviés point fere, veu la sorte que je party de la, et aussi que je dy a l'esleu qu'il le prist s'il le voulloit, car je ne le voulloys point, et aussi que se j'eusse eu envie de le retenir je leur eusse baillé quictance, laquelle je ne voullu pour ce que je n'y trouve pas tout mon argent. Je vous prie que ne leur vueillez plus tenir. En vous remerciant tousjours de la bonne chere que m'avés faicte, et s'il est chose que pour vous je puisse, ne m'espargnés point. Et a Dieu, monsieur le Maistre, qui vous doint ce que desirés. A Hambie, le 1er jour de novembre. Vostre bon ami Le Prothonotaire d'Estouteville. A mons. le maistre de Faugeusemare.

XXXIX. Le protonotaire D'ESTOUTEVILLE au MAÎTRE des bois de FONGUEUSEMARE.

De : Protonotaire d'Estouteville, Hambye, 9 décembre [vers 1515]

À : Maître des bois de Fougueusemare

Il le tient au courant de plusieurs affaires. (NDMG) Orig. papier, vingt-six lignes d'écriture (autographe).

Monsieur le maistre des boys, je me recommande de tres bon tueur a vous. J'ay receu les lettres que m'avez escriptes par lesquelles me faictes savoir qu'il n'a pas tenu a vous que n'ayés delivré les deniers qui furent mis entre voz mains. J'avoye esté adverty par le secrectaire de monsieur d'Estouteville comme Gomerville luy avoit dit a Rouen que les avyés refusées a bailler. A ceste cause vous en avoye escript que ne fissiés nulle difficulté, car je n'y donne aucun empeschement qu'ilz ne soient delivrez a ceulx a qui ilz appartiennent pour en faire leur prouffit, actendu qu'ilz n'ont acomply ce qu'ilz estoient tenus faire. Et quant le receveur de Caudebec fut icy, je luy fis dire que luy ou Bon Amy les recuillist devers vous, si ilz ne l'avoient fait, lequel receveur ne trouva pas scéans monsieur d'Estouteville, mais je luys dis que incontinant qu'il seroit venu, l'en advertiroys de sa venue pour en vuyder le différent qui pourroit estre entre nous.

Au regard de ce que dictes qu'estes bien empesché sur le fait de la garde desdicts deniers, je croy que si les avez encores, ilz sont bien acompaignées d'autres, et que les scaurés bien mectre en lieu ilz seront en asseureté, en ce cas vous advisant de rechief que n'atends point qu'ilz soient nullement detenuz pour moy. Priant Dieu, Monsieur le maistre des boys, qu'il vous doint ce que plus desirez. Escript a Hambye, le ixe jour de decembre. Le bien vostre voysin, Le prothonotaire d'Estouteville. A Mons. le maistre des boys de Fongueusemare.

XL. Le protonotaire D'ESTOUTEVILLE à Jacques du HESTRAY.

De : Protonotaire d'Estouteville, Abbeville, 28 juin [1520]

À : Jacques du Hestray

Il lui annonce l'arrivée du légat du pape à Valmont. Papier, une pièce, seize lignes d'écriture (autographe).

Monsieur de Hestray, je me recommande de bon cueur a vous. Je vous advertis que monsieur le Legat veult aller a Vallemont sans que luy en aye parlé, et y sera vendredi et jusques a dimenche. Je vous prie que facés tendre toute la tapisserie et acoustrer les chambres et fere fourniture de fagos. Il seroit bon que ses chevaulx logassent au chasteau. Faittes achatter du fair et de la paille et de l'avoyne, et je le vous payray, avecques quelque bonne piece de vin. Vous scaurés mieulx mettre ordre que ne le vous scauroys escripre. Je vouldroys bien le power festier si je povés et que ce ne soit aux despens de ma niece. Je vous recommande tout l'affaire. Et advertissés tous les taverniers qu'ilz se fournissent de tout. Priant Dieu, monsieur de Hestray, qui vous doint ce que desirés. Escript a Abeville ce xxviije de juing. Le tout vostre, Le Prothonotaire d'Estouteville. Mons. de Hestray a Valemont.

XLI. Le protonotaire D'ESTOUTEVILLE à Jacqueline D'ESTOUTEVILLE, sa belle-soeur.

De : Protonotaire d'Estouteville, Savigny, 25 avril [vers 1525]

À : Jacqueline d'Estouteville

Fragment de lettre. Orig. papier, un feuillet.

soyt dimynué car je ne vous scaurays bailler assignacion ne fere autre chose comme je vous dis au partyr de Rouen. Au demeurant, quant est du doyer de mademoiselle d'Antreaigues, sy vous pouvez differer d'ycy a quinze jours sans luy donner responce, je vous ferais scavoir entre cy et la de toutes novelles. [Je] vous envoyeray une procuracion pour le vin de Saint Ouen pour l'appoincter ainsy qu'il vous plaira. Au surplus j'ay faict enquere a monsieur de Matignon s'il vouldroyt point prendre l'allience de vostre maison en prenant ma niepse de Myrepoix. Il le veult tres bien et en est bien joyeux et aussy sa mere comme vous pourrez veoyr par les lettres qu'on m'en a escriptes. J'y ay faict responce que vous en escriprays pour luy demander ; par quoy il vous playra m'en mander vostre vouloyr de la responce que je doibs faire car les choses sont en bon train mais qu'il ne soient differees par quoy nous pourrons plus facillement parvenir a ce que vous scavez.

Madame ma soeur je prie le createur vous donner le comble de voz desirs. De Savigny ce xxve d'avril. Vostre meilleur frere et ami : Loys d'Estouteville. Madame ma seur Madame d'Estouteville.

XLII. Jacqueline D'ESTOUTEVILLE au RECEVEUR des tailles de CAUDEBEC.

De : Jacqueline d'Estouteville, Hambye, 24 janvier [1510]

À : Receveur des tailles de Caudebec

Il lui donne des nouvelles de Jean d'Estouteville. Orig, papier, seize lignes d'écriture, signature autographe.

Monsieur le Receveur, je me recommande bien fort a TOUS. Par voz dernieres letres escripviés comme avyés différé de venir pour l'absence de monseigneur qui estoit en court. Je vous advertis que ad ce soir ay eu nouvelles de luy, lequel m'a escript qui sera demain icy sans quelque faulte et que bien tost aprés son retour, il esperoit aller a Briquebec devers monsieur mon pere, et moy aussi. Par quoy je vous prie que tout incontinent ces letres veuz, vous partés a venir par deca et amenés avecquez vous ceulx que verrés a qui l'affaire que savés touche, et nous ferons si bien que tout sera content. Priant Dieu, monsieur le Receveur, qui vous doint ce que plus desirés. Escript a Hambye ce jeudi au soer xxiiije de janvier. La bien vostre Jacqueline d'Estouteville. A Mons. le Receveur des tailles en la viconté de Caudebec.

XLIII. Jean D'ESTOUTEVILLE au RECEVEUR des tailles de CAUDEBEC.

De : Jean d'Estouteville, Hambye, 29 décembre [1510-1515]

À : Receveur des tailles de Caudebec

Il s'excuse d'avoir été absent lors de sa visite et le prie de venir le voir de nouveau. Orig, papier, onze lignes d'écriture, signature autographe.

Monsieur le Receveur, je me recommande a vous. A mon retour de court j'ay sceu que avez esté sceans pour aucun affaire. Il me desplaist que n'y estoye pour lors, car l'on ne vous a pas fait si bonne chere que je vouldroye. Je vous prie, incontinant ces lettres vehues, venés devers moy et faictes venir Colin Bon Ami ou apportés procuracion de luy souffisante, affin que fassons quelque chose ensemble, vous advisant que feray en façon que ne serés point mal content. Sur ce point prie le Redempteur qu'il vous doint ce que desirés. Escript a Hambye le xxixe jour de decembre. Le bien vostre, Touteville. A mons. le Receveur des tailles a Caudebecq.

Jacques DU HESTRAY à Jean NEPVEU, élu de CAUDEBEC.

De : Jacques du Hestray, Sans lieu, [Vers 1515]

À : Jean Nepveu

Il lui demande de ne pas écrire au Receveur. (NDMG) Orig. papier, neuf lignes d'écriture (autographe).

Monsieur l'eslu, je me recommande bien fort a vous. J'ay parlé a mondit sieur le prothonotaire. Il m'a dit qu'il est desplaisant avoir question a monsieur le Recepveur et que si ceulx que scavez estoient contentez de la part de monsieur le Recepveur, que l'on parlasmes vous et moy, l'on trouveroit moyen que le demourant se feroit sans nulle question, vous priant ainsi le faire, et je vous prye que soyez tant apayser ceste rigueur. Escript ce sepmedi avant le jour ; de celuy qui est plus que nul aultre Vostre ami Jaquez du Hestray. A Mons. l'eslu de Caudebec, Monsieur Nepveu.

XLV. Jean D'ESTOUTEVILLE à Pierre HEUZEY, curé de Branville.

De : Jean d'Estouteville, Lisieux, 31 juillet [1510-1517]

À : Pierre Heuzey

Il annonce l'arrivée d'un serviteur pour récupérer des robes. (NDMG) Orig. papier, dix lignes d'écriture et signature autographe.

Monsieur de Branville, J'ay donné charge a monsieur de Cormelles de envoier querir mes robes que je vous lessé. Mais qu'il envoie vers vous, baillés les luy et les faictes bien accoustrer affin qui ne se gastent. Aussy veullés escripre a monsieur de Clercy qui me fasse bien faier mon chien, car je l'envoyré querir en bref ; qui sera fin, vous disant adieu, qui vous doint ce que desirés. De Lisieulx, ce dernier jour de juillet. De par le bien vostre J. d'Estouteville. A Mons. de Branville, a Tallemant en Caux.

XLVI. Jean DE BRÉAUTÉ à Pierre HEUZEY, curé de Branville.

De : Jean de Bréauté, Néville, [21 février 1515]

À : Pierre Heuzey

Il lui demande de transmettre des lettres. (NDMG) Orig. papier, vingt-cinq lignes d'écriture (autographe).

Monsieur de Branville, je me recommande a vous tant comme je puis. J'ay receu les lettres que m'avés envoyés, lesquelles Madame m'escripvoit et dont je luy done responce. Je luy escrips deux paires de lettres touchant mes affaires, car ilz n'eussent sceu estre en une feuille de papier. Il vous plaira les luy envoyer par le premier qui yra devers elle, ou ung nommé Michel Pelletier, lequel est de Valongnes, passera dedens deux ou troys jours par Vallemont ; si n'avés trouvé autre messager, vous les luy pourrés bien bailler, car ses predecesseurs ont esté serviteurs de la maison, ainsy que madicte dame m'a dict. Et si vous en avés la responce, il vous plaira le me fere scavoir ; et aussi je vous prie que me facez fere a vostre clerc une petite inventaire des escriptures que je vous baillay et qu'ilz y soient toutes dabtées, aussi bien ceulx qui ne servent de grant chose que les autres. Pryant Dieu, monsieur de Branville, qu'il vous doint ce que desirez. De Neville ce mercredi de la candre.

Se veullés escripre quelques lettres a Monsieur de Trie vostre frere, je envoye mon solliciteur lundi prochain a Paris. Le plus que vostre J. de Breauté. de. A Mons. de Branville, a Vallemont.

XLVII. Jean DE BRÉAUTÉ à Pierre HEUZEY, curé de Branville.

De : Jean de Bréauté, Néville, 4 mars [1515]

À : Pierre Heuzey

Il lui demande de transmettre des lettres. (NDMG) Orig. papier, onze lignes d'écriture (autographe).

Monsieur de Branville, je me recommande a vous tant comme je puis. Je vous avoye envoyé unes lettres par le frere de monsieur de Myreville, par lesquelles je vous prioye en envoier deulx peres a Madame que je luy escripvoys et lesquelles il vous portoit, et pour ce que je n'ay sceu scavoir se les avés eues, il vous plaira le m'escripre par ce porteur, pour ce qu'il m'y fauldroit envoyer se ledit Myreville avoit failly a les vous bailler. Priant Dieu qu'il vous doint ce que desirez. De Neville ce dimence iiije jour de mars. Le plus que vostre J. de Breauté. A Mons. de Branville au chateau de Vallemont.

XLVIII. Jean DE BRÉAUTÉ à Pierre HEUZEY, curé de Branville.

De : Jean de Bréauté, Néville, 9 mai [1515]

À : Pierre Heuzey

Il l'annonce de l'arrivée de deux sacs d'écriture. (NDMG) Orig. papier, six lignes d'écriture (autographe).

Monsieur de Branville, je me recommande a vous tant comme je puis. Adrian est arrivé ce jourduy de Rouen et a aporté deux sacz d'escriptures, que le cappitaine de Bricquebec luy a baillés pour vous porter, que je vous envoye, vous disant a Dieu, que je prie vous donner ce que desirez. A Neville, ce ixe jour de may. Le plus que vostre J. de Breauté. A Mons. de Branville a Vallemont.

Jean DE BRÉAUTÉ à Pierre HEUZEY, curé de Branville.

De : Jean de Bréauté, Néville, 4 août [1515]

À : Pierre Heuzey

Il se plaint d'une bourgeoise de Paris. (NDMG) Orig. papier, vingt-cinq lignes d'écriture (autographe).

Monsieur de Branville, je me recommande a vous tant comme je puis. Colin est venu icy au soir lequel m'a dict que vous en allés devers Madame. Je y envoye mercredin prochain Adrian, lequel partira de Rouen, car je m'y en voys lundi prochain pour ordonner du cas dudict Adrian et de moy touchant ses nopces. Ledict Colin m'a dict qu'il vous est venu a Vallemont une bourgeoyse de Paris de basse condicion, et a l'appetit d'aulcuns cuide que je luy nourrisse l'un de ses enffants. Elle s'adressera s'elle veult a ceulx qui les luy ont faictz, car s'elle pense gaigner quelque chose contre moy, elle me trouvera toult au long de ceste sepmaine a Rouen. Et pour ce face moy citer, car je feray serment devant tous juges que jamais je ne luy fus riens, et aymeroye mieulx avoir perdu mille escus que de luy avoir donné deulx karolus pour cedict affere, et ne s'en travaille aucunement d'en venir devers moy car elle perdroit sa paye ; et y a plus de vingt deux moys qu'il ne me souvint de femme touchant cedict affere. Priant Dieu, monsieur de Branville, qu'il vous doint bonne vie et longue. De Néville, ce samedi iiije jour d'aoust. Le plus que vostre, J. de Breauté. A Mons. de Branville, a Vallemont.

L. Guillaume HEUZEY à son frère, curé de BRANVILLE.

De : Guillaume Heuzey, Trie, 18 octobre [1515-1525]

À : Pierre Heuzey

Il l'avertit d'un changement de pension avec le curé de Villebaudon. (NDMG) Orig. papier, quinze lignes d'écriture (autographe).

Branville, je me recommande a vous. Le curé de Villebaudon a parmuté son bénéfice avecquez une autre, ainsi que voirés par les procurations. Rescripvés a Madame qu'il lui plaise amettre la permutation car elle cognoist bien celui sur qui on baille le benéfice. Je vouldroys que en eusions la rescompense pour sa pension, afin qu'il ne revenist jamaiz. Se vos lui baillés quelques lettres devant notaires, faites les par consail. Et oultre vos n'avés mestier d'aller a Cormeri si n'y a autre chose que m'avés dit ; se Jullien a riens raporté par escript, envoyés moy la copie. Et a Dieu soyés, qui vos doient se que desirés. Escript a Trie, se xviije jour d'octobre. De par le vostre frere G. Heusey. Mon frere le curé de Branville.

LI. Jacqueline D'ESTOUTEVILLE à GUILLEMINE, sa chambrière.

De : Jacqueline d'Estouteville, Pont-Audemer, 18 octobre [1515-1520]

À : Guillemine

Elle lui demande d'ouvrir un cabinet devant témoins. (NDMG) Orig. papier, huit lignes d'écriture (autographe).

Guillemyne, vous envoyé la clef de mon cabynet plyée cy dedens. Ouvrés le en la presence de Jehan Doyssé et Clouet ou messire Roger et baillés audit Clouet ung coffret couvert de cuyr noir et est fermé a serreure et est ledit coffre au meylleur dudit cabynet. Renvoyés moy ladicte clef ainssy plyé dedens les letres que me renvoyrés. Escript au Pontaudemer, ce xviije jour d'octobre. Jacqueline d'Estouteville. Guillemyne a Hanbye.

LII. Le sieur DE RUÈRE à Jacqueline D'ESTOUTEVILLE.

De : Sieur de Ruère, Rouère, 4 novembre [1515-1520]

À : Jacqueline d'Estouteville

Il la tient au courant de ses affaires. (NDMG) Papier, deux feuillets (autographe).

Madame des le xvie jour du moys derrain passé receu les lettres qu'il vous a pleu m'escripre par Clouet, escriptes du premier jour d'icelluy moys, desquelles tres humblement vous remercie, car depuis mon portement de Hambye n'avoye eu aucunes autres lettres de vous.

Madame, j'ay bien entendu le contenu desdictes lettres, vous advertissant que mon desir et affection est tousjours de mectre poyne d'acomplir vostre bon vouloir, mais je me trouve assés empêché a rompre mesnage, aprés la converssion de ma femme faicte de desloger et laisser le pays. Tout premierement suis contraint de faire faire plusieurs reparacions neccesseres estre faictes sur mes deux lieux, ce que n'ay sceu faire fere aprés ma venue par deça promptement a raison de l'occupacion qui a esté a lever les bledz ; aussi les semailles et vendanges, n'a esté possible de scavoir finer des ouvriers et maneuvres si non depuis la Saint Michel en ça. En oultre force m'est de actendre ceste Sainct Martin, pour ce que c'est le temps que la coustume est par deça de changer ses mestaiers quant ilz ont fait leur temps de la prise des mestairies. Il y a assés d'autres menues affaires en mesnaige, et vous promés, Madame, non obstant toutes choses, si ay je sur tout fort grant regret que ne suis desja party, affin de subvenir a voz affaires, lesquelz je pence souvant estre retardées pour ma longue demeure. Aussi est bien a considerer que nous summes a l'iver et petis jours, qui est chose assés contraire a mener femme et enffant, mais je n'ay sceu plustost y remedier, de quoy me desplaist. Toutesfoys mon intencion est, Madame, au plaisir de Dieu, que partirons bien tost aprés ladicte Saint Martin. Je vous avoye escript, actendu la fortune de mon enffant, qu'il ne failloit point de lictiére, mais en la saisson nous summes, si en eusse peu recouvrer une par deça, l'eusse voulentiers prise affin que madicte femme et fille, quelque temps qu'il eust fait, eussent esté tousjours a couvert. La maniere de porter madicte fille est dedans ung penyer et quelque chose a l'autre penyer pour contrepoys. Je ne crainctz sinon que les neiges ou gellée grande nous assigent en chemin.

Madame, depuis troys jours en ça, c'est d'aventure trouvé ung charretier allant a Paris, auquel a esté baillé deux coffres qui mene jusques audict Paris, ainsi que j'ay escript par ledict charretier a Monsieur de Sorthoville ; et pour mener le demeurant de noz besongnes, j'ay ung sommyer ; car, actendu que ne m'en avez peu envoyer, j'ay consideré que de renvoyer par devers vous pour avoir des vostres, ainsi qu'il vous avoit pieu de vostre bonne grace m'escripre, j'ay pencé que ce seroit grans fraiz et bien tard avant qu'ilz fussent venus, aussi que vosdictz somyers vous eussent fait grant faulte, si faictes le voyaige de la court. Dieu par sa saincte grace veueille que ledict voyaige soit fait selon vostre desir et intencion d'acomplir vostre bonne voulenté. De ma part il me tarde beaucopt a ce que je vous puisse veoir soullagée et hors de la poyne en quoy passé long temps vous estes.

Madame, je vous supplie tres humblement non estre mal contente de ce que ne vous ay renvoyé ledict Clouet, car je l'ay detenu pour ce qu'il fault ung homme de pied aller continuellement prés de madicte fille pour guider la beste qui la menera. Je ne puis trouver par deça qui veullent aller si loing. Par ledict Clouet, en quelque lieu que vous soyés vous feray savoir ma venue par dela. Je seray tres aise a ce qu'il vous plaise, de ce que seray retourné en Caulx, que y faictes ung voyaige pour donner ordre a plusieurs affaires que povez entendre que vostre presence est bien requise ; et quant a moy je n'ay point d'autre vouloir ny intencion si non de m'employer a vous faire tout le service que je pourray a l'aide du benoist createur.

Madame, la sepmaine passée, moy estant a Molins, cependant passa par icy le Moyne de Sainct Pourçain, lequel m'a apourté autres lettres de vous ; avesques luy estoit Anthoine Meschin, de quoy je me trouve esbay de son retour. Je ne l'ay encores point veu, mais il dit a ma femme qui craignoit bien me rencontrer de peur d'estre blasmé, quelle chose ne luy fauldray pas. Bien est vray que sadicte femme est preste de acoucher et dit que tout incontinent qu'elle seroit delivrée, qu'il pourroit avoir veu ce qu'il plaira a Dieu luy envoyer, s'en retourneroit ; de cest affaire pence bien le haster.

Madame, avant que faire fin, me recommande le plus tres humblement que faire puis a vostre bonne grace. Aussi fait madicte femme et prie le benoist Redempteur qui vous joint, Madame, tres bonne vie et longue. A vostre maison de Ruere, le iiije jour de novembre.

Madame, si ne vous eusse envoyé messaige exprés ne vous eusse sceu escripre plus tost. D'aventure il est venu ung mien cousin present porteur maistre Jehan Chabvenon, procureur en la court de Parlement, lequel s'en retourne a Paris. Il m'a promis de vous faire tenir ses lettres ou les bailler audict sieur de Sorthoville. Vostre tres humble et tres obeissant serviteur De Ruere.

LIII. Jacqueline D'ESTOUTEVILLE au sieur DE RUÈRE, son secrétaire.

De : Jacqueline d'Estouteville, Sans lieu, 19 décembre [1515-1525]

À : Sieur de Ruère

Elle lui donne des instructions pour ses affaires. (NDMG) Orig. papier, trente et une lignes d'écriture.

Secrectaire, incontinent que serés a Vallemont, passés le contract d'entre Barbin et moy touchant le petit pré qu'il me laisse, qu'il avoit autreffoys acquis, affin que je fasse clorre toute ma prarie emsemble qui est audessus l'estang. Le marché que avons faict emsemble est qu'il doit avoir le boys de la caste Varin et le boys de dessus la maladerie par huit frans l'acre, par ce qu'il me laisse son petit pré par le marché. Et cella faict, que Gasquerel marchande a le faire fossier il se pourra planter de haunes et de saulx. J'envoie tout plain de petis memoires a vostre femme pour mon mesnage. Faictes moy fermer le jeu de paulme de belle clef et qu'il soyt baillé afferme et sera baillé a cent solz ou plus, et que on ne baille point la maison car on ne feroit que desrober le boys. J'ay accordé ung prolonguement au fermier de Tremauville, tel que vous pourrés veoir par ung mémoire que luy ay laissé. Parquoy dictes a Gasquerel qu'il fasse une mynute de bail en ensuivant icellui et qu'il le m'envoye par le premier qui viendra, et si je voy qu'il soit bien je le passeré devant les tabellions. Au demeurant, faictes y le myeulx que vous pourrés et faictes dilligence que soiés a Gacey de lundi en huit jours. Je meyne le millet a Rouen pour rapporter une casse d'un lit de can que j'ay leissé a Vallemont. Il fault faire acoustrer le grenier qui est au dessus ma chambre affin que Gasquerel il puisse mectre ung cent de myrtes d'avoyne, s'il est possible, et y faire faire une serreure. Et a Dieu soyés, secrectaire, qui vous ayt en sa saincte garde. Escript le xixe jour de decembre. Vous ferés bien d'estre present au conpte de Barbin et du receveur Gasquerel, affin qu'ilz n'aient cause de ce plaindre l'un de l'autre. Quant a l'appreciacion de la recette de Hotot, je vous envoye une appreciacion, maiz je ne veux point qu'on mecte l'avoyne a moins de xxv s. et l'orge xx s. et le froment a xxxv s., et les autres espesses je les ay emplyes ; et si le curé d'Offranville et le receveur ne la trouvoit raisonnable, je vouldroes que m'en escripvissiés par Georges demain avant que l'emplir. Et au regard de la brez qui n'est que a vj s., je veux que la mectés a huit solz. La bien vostre Jacqueline d'Estouteville. Bertran vous dira quelque chose et aussi pour avoir de l'argent. Mon secrectaire a Offranville.

LIV. Jacqueline D'ESTOUTEVILLE au sieur DE RUÈRE, son secrétaire.

De : Jacqueline d'Estouteville, Sans lieu, 1515-1527

À : Sieur de Ruère

Elle lui donne des instructions pour ses affaires. (NDMG) Orig. papier, trente-cinq lignes d'écriture.

Secrectaire, tout presentement ay eu lettres de mon frere monsieur de Savigny, par lesquelles desire sur toutes chozes de me veoir et de faire ce que je vouldré. A ceste cause m'en pars pour l'aller veoir. Je vous prie, besongnés tousjours aux comptes de Naudin Symon, de quoy j'ay parlé plus au long a Bertrand, pour vous dire emsemble que vous besongnés vandredi avecques Jehan le Normand et le frere de Gasquerel touchant Aubel pour les rentes qu'il doit au Bec de Mortaigne, et faut bien que le receveur de Vallemont y soit. remis Faultrel pour ce que je scay bien qu'il est faulx garson. A mon retour, selon ce que aurés faict aux Loges il fauldra ce gouverner ; c'est que si vous avez vendu et passé le marché il n'y fauldra point retourner ; et si vous n'avés vendu, si je ne suys de retour dans huit jours, retournés y et mectés la meilleur poyne que pourrés a fere venir les gens au point, et fauldra bien que le faictes scavoir samedi a Fescamp et dymanche a tout plain de parroesses les bons et les coustés des pieces, affin que les marchans les allent veoir ; et faictes cryer que ce soyt a poyer a mon tresorier et ne faillés pas amener Barbin et dictes a Hauchecorne qu'il ne reçoyve riens de ceste année que je ne soes de retour. Au surplus je suis plus en mal aise des goures religieux de Vallemont que de choze qui soit. Dites au bally qu'il me mande ce qu'il vouldra que je fasse et que je leur aideray de tout ce que je pourray, maiz dictes bien au bally qu'il ne me fasse fere choze qui ne soyt bien raisonnable et isoubstenable en justice . Aussi moyennent ses deux poinctz, je n'esparneray riens pour luy ny pour les autres, leur recommandant en leurs bonnes prieres la prospérité et santé de mon frere et l'affaire aussi, lequel j'espere qu'il se portera bien, veu les lettres que j'ay presentement receuez de Monsieur de Toulouze et de mon frere, maiz il ne fault dire mot. Escripvés a messire Jehan Corbel pour les quictances de Retout, Boulanche, Laplace, Bauquemare et le Cavelier et m'escripvés demain par quelcun ce que aurés faict aux Loges. Et a Dieu soyés qui vous ayt en sa garde. Escript... La bien vostre Jacqueline d'Estouteville.

LV. Jacques DU HESTRAY au sieur DE RUÈRE.

De : Jacques du Hestray, Le Hestray, [1517-1520]

À : Sieur de Ruère

Il demande l'envoi d'appointement et de reconnaissances pour son cousin. (NDMG) Orig. papier, quinze lignes d'écriture (autographe).

Monsieur de Ruere, a vostre bonne grace humblement prye estre recommandé, vous pryant me vouloir faire ung plaisir envers monsieur de Branville, c'est que je luy prye qu'il m'envoye l'appointement et les recongnoyssauces qu'il a touchant mon cousin de Longueuil car j'en ay bien affaire a ceste prochaine assisse de Monstiervilliers et il me fera bien grant plaisir : oncques puys ne le vis que je les lessay sur la table de sa chambre ; qui sera la fin, après vous avoir prié ne vous desplaize sy je vous charge fere mes recommandations audit sieur de Branville, pryant le createur vous donner bonne vye et longue. Du Hestray, ce jour Nostre Dame bien tard. Celluy qui veult demeurer vostre serviteur et a jamaitz ami J. du Hestray. Monsieur de Ruere.

LVI. Guillaume Le Roux à Pierre HEUZEY, curé de BRANVILLE.

De : Guillaume le Roux, Grez, 8 août [1517-1520]

À : Pierre Heuzey

Il lui demande des nouvelles de sa parente. (NDMG) Orig, papier, dix lignes d'écriture (autographe).

Monsieur de Branville. Dernierement a Vallemont me dictes que aviez lettres de Madame, lesquelles, ne m'avez envoyeez, et si ne m'avez faict certain de la responce de ce que scavez, dont je suys fort esbahy. Parquoy je vous envoye ce porteur pour scavoir de tout par voz lettres ou si vous povez eschaper quelque jour, que le me dyés de bouche, car je suys pressé de rendre responce. Et a Dieu soyez. De Graez ce viije jour d'aoust. L'entierement vostre, Guillaume Le Roux. A Mons. de Branville.

LVII. Jacqueline D'ESTOUTEVILLE à Pierre HEUZEY, curé de BRANVILLE.

De : Jacqueline d'Estouteville, Hambye, 20 juin [1520-1530]

À : Pierre Heuzey

Elle lui donne de ses nouvelles. (NDMG) Papier, une pièce, treize lignes d'écriture (signature auto¬graphe).

Branville, ce porteur m'a digit que Jullien debvoit venir icy m'aporter de vos nouvelles. Je ne l'ay point encor veu. Parquoy ne vous seroys encor escripre rien de nouvyau. J'ay donné charge à ce porteur Collin de faire porter de la veneson, qui se doibt trouver vendredi matin a Honnefleu, a Barbin pour les nopces de sa fille et me recommander a luy, et que je serois bien marrye s'elle n'y venoit a temps. Au demeurant ce present porteur a quelque peu de biens ; faictes luy serrer au chateau en quelque lieu, car on m'a dict que on le veult mettre en la taille. Et a Dieu soyés, qui vous ayt en sa garde. A Hambye, ce xxvie de juing. La bien vostre, Jacqueline d'Estouteville. A Branville, a Vallemont.

LVIII. Le sieur DE LA BOISSIÈRE à Pierre HEUZEY, curé de BRANVILLE.

De : Sieur de la Boissière, Rouen, 27 décembre [1520-1530]

À : Pierre Heuzey

Il demande de l'argent pour ses frais médicaux. (NDMG) Orig. papier, douze lignes d'écriture (autographe).

Monsieur de Branville, je me recommande de bon coeur a vous. Il y a ung moys que suys en ceste ville de Rouen mallade et suys pour le present entre les mains des medecins et cirurgiens, il me courte beacoup d'argent. A ceste cause je vous prye que me veuillés envoyer six escus solleil que j'ay desbourssés pour l'expedicion de voz indulgencez, et en ce faisant me ferez plaisir. Et si vous puis faire quelque service commandez et je le feray de tres bon coeur, priant Dieu, Monsieur de Branville, qu'il vous doint ce que vostre coeur desire. A Rouen, ce xxvie jour de decembre. Le tout vostre ami a jamais, La Boessiere.

Je suys audit Rouen chez ma mere a Sainct Candre le Viel, prez la maison de mons. de Lysieux.

A Mons. le recepveur Branville, au chasteau de Vallemont.

LIX. Le sieur DAUVERGNAS à Pierre HEUZEY, curé de BRANVILLE.

De : Sieur Dauvergans, Offranville, 28 août [1520-1530]

À : Pierre Heuzey

Il lui donne des nouvelles de ses affaires. (NDMG) Orig. papier en mauvais état, cinquante-neuf lignes d'écriture (autographe).

Monsieur de Branville, mon bon sieur et amy, Je me recommande a vostre bonne grace. J'ay receu les lettres de Madame et les vostres depuis dimanche au seoir ; mais pour ce que summes tant empesché, comme vous dira ce porteur, a la reparation du pont d'Appeville, dont les officiers du Roy font grosses informacions contre Madame, ne peuslz des yer despecher ledit porteur. Nous nous deffendons tant que pouvons et avons baillé articles bons et raisonnables a la deffence de madicte dame. Lesdits officiers ont grosse affection de bailler le choc sur madicte dame. Au demeurant par vosdictes lettres m'escripvés touchant le receveur du mescontentement que monsieur le lieutenant general a envers luy, je me suis enquis et n'y a pas tant de la faulte dudit receveur comme puist dire ledit lieutenant, combien qu'il est assés arrogant et legier de parler arrogamment a chacun ; de quoy plusieurs foys l'en ay blasmé. Il s'en chastiera pour l'advenir. Je vous prye de apaiser ledit lieutenant au mieulx que pourrés. Il n'est ja besoing qu'il en escripve a Madame, et vous sçavés que receveurs ont la peyne et soussi de garder les droitz et prehemynances de leurs charges, à l'occasion de quoy ne peuvent avoir le gré d'ung chacun.

Monsieur de Branville je ne cuydoye pas estre icy si longuement, mais a cause du moys d'aoust l'en ne puist finer des gens, et n'eust esté ce que me suis occuppé a recouvrer tousjours quelques xiijes m'en fusse retourné. J'en trouve de bons et largement par les registres des tabellions, et en ay receu de present de bon argent. Je m'en voye demain à Berneval pence y faire quelque bonne recepte ; possible n'a esté de savoir [si] [l'][en] [a] besongner sur le fait de la verifficacion [des] [aveux] a cause de ce que cela ne ce puist vuyder sans gens, et maintenant l'aoust ce passe, l'en y vacquera et du plus tôt que pourray me retireray a Vallemont, affin de m'en aller a madicte dame et a ma maison. Madicte dame m'a escript entre autres choses qu'elle envoyera plus tôt homme expiés devers ma femme a faire mes excuses, mais lesdictes excuses ne serviront jamais si bien que ma personne. Le jour Saint Berthellemy, eust ung an, je partis de madicte maison. J'ay fait vos recommandations a Monsieur d'Offranville et audit receveur, qui se recommandent a vostre bonne grace. Priant sur ce le benoist createur qui vous doint, Monsieur de Branville, bonne vie. Escript audit Offranville, le xxviije jour d'aoust.

Madame m'a escript que l'on la face payer de Houllevigne et de Faulteret. Je vous prie que ne les espargnés et que les faictes contraindre ainsi qu'il appartiendra. J'escriptz de plusieurs choses a madicte dame et vous prie luy envoyer le plus tot que pourrés mes lettres, car il fault qu'elle me face incontinant responce d'aucunes choses. Si vous avyés loisir de venir jusques icy veoir comme nous besongnons, ce me seroit grant plaisir, et sur ce point je vous recommande voz affaires.

Je me recommande a Julien et au vicaire, si vous plaist luy dites que si il ne diligente de achever les reparacions du Becq, que je luy meneré une merveilleuse guerre. Vostre bon serviteur et ami a jamais, Dauvergnas.

LX. Le sieur DE PRESTREVAL au TRÉSORIER de Jacqueline D'ESTOUTEVILLE.

De : Sieur de Prestreval, Prestreval, 8 janvier [1523 ?]

À : Trésorier de Jacqueline d'Estouteville

Il lui réclame une arbalète enlevée à son serviteur. Orig, papier, quinze lignes d'écriture (signature et lettre autographes).

Monsieur le tresorier, je me recommande bien fort a vous. Je esté adverti que lundi matin ung nommé Pierres Pepin, mon serviteur, passoit par le Bec aux Cauchoys, qui portoit une arbalestre, laquelle m'apartient, et m'a dict luy avoir esté ottée par vous serviteurs, et se c'estoit vostre plaisir de la me renvoyer, me feriés plaisir, qui seroit recongneu par moy sy je puis, et s'il estoit ainsi que ledit Pepin oult faict quelque traict qui peult desplaire a Madame, je vous promés que le vouidrois amender. Je envoye mon page avecquez ledict Pepin pour ce qu'il est plus congnoissable, en vous disant a Dieu, auquel supplie vous avoir en sa garde. De vostre maison de Prestreval, ce jeudi soir vije de janvier. De par le tout vostre :

Prestreval. A Mons. le tresorier de madame d'Estouteville, à Vallemont.

LXI. Conventions arrêtées entre René DE SAVOIE, comte DE VILLARS et DE TENDE, et Jacqueline D'ESTOUTEVILLE en vue du mariage d'Adrienne, fille de Jacqueline, avec Claude de Savoie, fils de René.

De : René de Savoie, Sans lieu, Juillet 1523

À : Jacqueline d'Estouteville

Conventions arrêtées entre René de Savoie, comte de Villars et de Tende, et Jacqueline d'Estouteville en vue du mariage d'Adrienne, fille de Jacqueline, avec Claude de Savoie, fils de René. Orig. papier, deux feuillets.

Ce sont les articles accordés par monsieur le grand maistre a madame d'Estouteville si le mariage se fait de son filz a sa fille ainsi qu'il ensuyt.

Premieremen,, que mondit sieur le grand maistre et madame la grand maistresse saisiront leur liz de la somme de seze mille livres de rente dont les huit mille seront en Normandye, en ce comprins la terre de Pressigny pour autant qu'elle vault franches et quictes de toutes charges, retenu a enlx l'usuffruict leurs vies durant, durant lesquelles vies ilz seront tenus donner estat honneste a leurdit filz et a ladite fille.

Item. Ledit sieur en faveur dudit mariage fera prandre a sondit filz le nom et plaines armes d'Estouteville pour les tenir par luy et par les siens et en ce faisant laissera les siennes et en seront passés contractz et obligacions telz qu'il sera trouvé par conseil pour l'asseureté d'iceulx soit par les Parlemens ou autres lieux ; pour la peyne de y faillir ilz seront obligés lesdites seze mille livres tournois de rente et davantaige tout ce qui ce pourra obliger des biens du cousté de ladite fille soit en meubles ou heritaiges pour et au prouffit du prochain lignager portant le nom et armes d'Estouteville et autres panas qui seront nommés de ladite maison d'Estouteville.

Item. Pour obvier a toutes questions et débatz et rendre lesdites seze mille livres de rente sans aulcun trouble ou difficulté pour le temps advenir ledit sieur grand maistre et ladite dame sa femme seront tenuz bailler a monsieur Honorat de Savoye leur second filz leur conté de Villars, terres et seigneuries de Gardain, Aspremont, la Bastie d'Arbanois, de Superce pour son droict de partaige qu'il eust peu ou pouroit demander aux successeurs desdits...