VIDÉO. Les conseils d'un médecin normand, spécialiste du sommeil, pour mieux dormir

Au CHU de Caen, un service est spécialisé dans le suivi des patients atteints de troubles du sommeil. Son responsable prodigue des conseils pour tomber dans les bras de Morphée.

Hervé Normand et Françoise Bertran, ici dans l’une des trois chambres dédiées à l’accueil des patients souffrant de troubles du sommeil.
Hervé Normand et Françoise Bertran, ici dans l’une des trois chambres dédiées à l’accueil des patients souffrant de troubles du sommeil. (©La Presse de la Manche)
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Vendredi 19 mars, c’était la journée mondiale du sommeil. Au CHU de Caen (Normandie), le service de l’unité d’exploration fonctionnelle accueille des patients atteints de troubles du sommeil.

Le Dr Hervé Normand, responsable du service, aide des personnes qui souffrent d’apnée du sommeil, de narcolepsie, de somnambulisme

Demain, Hervé Normand interviendra lors d’une conférence.
Le Dr Hervé Normand, spécialiste du sommeil. (©La Presse de la Manche)

Actu : Les troubles du sommeil concernent-ils beaucoup de personnes ?

Hervé Normand : À tous les âges, on observe des troubles du sommeil. Les difficultés ne sont pas les mêmes chez l’enfant ou la personne âgée, mais il y a un certain nombre de pathologies qui nécessitent que l’on s’intéresse au sommeil. Généralement, les problèmes de sommeil peuvent être la conséquence d’une pathologie ou à l’inverse, les problèmes liés au sommeil peuvent avoir des conséquences sur la santé.

Est-ce que dormir plus nous permettra d’être moins fatigués ?

H. N. : Ce qui est primordial, c’est déjà de bien connaître son rythme. Il y a des personnes qui sont de gros dormeurs, qui ont besoin de neuf heures par nuit. Pour d’autres, cinq sont nécessaires. Certains sont du soir, d’autres du matin. C’est important de le prendre en compte pour adapter son rythme de vie.
Si on dort plus que nos besoins, on peut se réveiller pendant la nuit. On pense avoir des troubles du sommeil, alors qu’en réalité, cela peut signifier que l’on dort trop. Pour évaluer ses besoins, on peut, après plusieurs jours de vacances, se coucher et se lever sans réveil, en suivant ses besoins. On connaît ainsi son chronotype et le temps de sommeil moyen par nuit.

Quelles sont les choses à éviter avant de se coucher ?

H. N. : La lumière bleue, avant de se coucher, est très mauvaise. Lorsqu’on regarde une tablette, un écran de téléphone par exemple, cette lumière qui se dégage empêche la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil. On dit donc à son cerveau de rester éveillé, et forcément l’endormissement sera plus compliqué.
Parfois, le stress ou l’anxiété empêche de trouver le sommeil. Lorsqu’on s’inquiète d’une réunion que l’on va avoir le lendemain, l’idéal est de la préparer la veille, pour éviter de cogiter le soir. Arriver apaisé à l’endormissement, c’est important.

Que peut-on faire pour améliorer son sommeil ?

H. N. : Une bonne literie, un environnement sans lumière et sans bruit et pas trop chaud, restent la base. Les éléments primordiaux, c’est de se lever et de se coucher à un rythme régulier, même le week-end. Quand on dort peu la semaine, et qu’on rattrape le temps perdu le week-end, on ne se rend pas service. On ne décide pas de l’heure à laquelle on s’endort, par contre, on peut décider de celle à laquelle on se lève. Ensuite, si on a une journée avec de l’activité physique, des interactions sociales et de la stimulation intellectuelle, on dormira mieux que si l’on reste dans son canapé.
Pendant le confinement, passer la journée en pyjama ou ne pas prendre de douche a des effets sur sa nuit. On doit garder sa routine, même si on ne sort pas chez soi.

La sieste est-elle recommandée ?

H. N. : Si on en ressent le besoin, oui, mais il faut vraiment qu’elle soit de courte durée. En 5 ou 10 minutes, on peut déjà recharger les batteries. Il est préférable qu’elle n’excède pas vingt minutes.

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La prise de somnifères est-elle bénéfique ?

H. N. : Dans le suivi que nous opérons, le but est d’éviter au maximum le recours aux hypnotiques. Si une prise est nécessaire, elle doit être limitée, car au-delà de trois semaines, un effet de dépendance s’installe. De façon épisodique, lorsqu’on a une nuit difficile qui s’annonce oui, mais cela ne doit pas être un réflexe.

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