D’où viennent les milliers d’abonnés du Stade Malherbe Caen ? C’est notamment sur la base de cette interrogation, et à la demande de l’Atlas social de Caen, que deux universitaires spécialisés dans le sport ont mené l’enquête. Les résultats de Boris Helleu et Loïc Ravenel révèlent un phénomène assez clair. « Le club n’usurpe pas son nom, normand et conquérant, mais son public reste tout de même local », résume Boris Helleu, maître de conférences à l’université de Caen.
Atlas social de Caen ?
L'Atlas social de Caen est un projet des géographes de l'université de Caen, désireux de jeter un oeil géographique sur la ville par ses permanences et mutations. Diverses planches ont été réalisées pour explorer les différents aspects du territoire caennais. Boris Helleu, qui enseigne à Caen, et Loïc Ravenel, qui gère désormais l'Observatoire du football au Centre international d'études du sport (CIES), ont été sollicités pour cette étude intitulée "un stade de football pour rénover la ville et son image".
65 % des abonnés résident dans le Calvados
La logique est simple : plus on se rapproche du stade d’Ornano, plus les abonnés sont nombreux. Cela se vérifie aussi bien à l’échelle de la Normandie qu’à celle, plus fine, de la ville de Caen. Quasiment la moitié des 11 000 abonnés de la saison 2018-2019, sur laquelle se base l’étude, habitent à moins de 10 kilomètres du stade. 65 % des abonnés – qui sont par ailleurs des hommes à 86 % – résident dans le Calvados.
Je ne suis pas du tout surpris par la provenance des gens. J'avais réalisé un travail similaire avant les années 2000 quand j'étais jeune étudiant et je constate que l'ère d'attractivité du stade n'a pas foncièrement évolué en vingt ou trente ans.
La répartition géographique a peu évolué
En 1997, 80 % des abonnés étaient issus d’un rayon de 30 kilomètres. Aujourd’hui, on est plutôt de l’ordre des deux tiers. Les montées et les descentes qui ont émaillé la vie du club dans l’intervalle n’ont finalement que peu d’incidence sur l’aspect géographique. « Le bassin d’attractivité reste l’agglomération caennaise. »
Mais chaque année, des abonnés sont recensés aux quatre coins de l’ex-territoire bas-normand, que ce soit à Saint-Lô, Cherbourg, Lisieux, Flers ou Falaise. 20 % des abonnés parcourent plus de 50 kilomètres pour soutenir leur équipe favorite. Quelques Parisiens et Haut-Normands figurent aussi dans le registre transmis par le club aux auteurs de l’enquête. Un habitant du Havre a même révélé sa présence sur Twitter.
Une réserve d’abonnés à Caen
Est-ce auprès de ces Normands, sans véritable concurrence sportive (Malherbe est le seul club de Ligue 2 sur l’ex-Basse-Normandie), que le Stade Malherbe peut aller chercher de nouveaux abonnés ? « Non, estime Boris Helleu. Je pense que la réserve de personnes à convaincre reste sur Caen et son territoire. » Pas besoin de mener de grandes études pour imaginer que la meilleure manière de conquérir les futurs fidèles du stade d’Ornano, c’est de gagner des matchs…
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