La psychanalyse des enfants : épisode • 2/4 du podcast Les grands concepts de Melanie Klein

La psychanalyse par le jeu avec les enfants ©Getty - aquaArts studio
La psychanalyse par le jeu avec les enfants ©Getty - aquaArts studio
La psychanalyse par le jeu avec les enfants ©Getty - aquaArts studio
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La psychanalyste austro-britannique Melanie Klein a révolutionné la psychanalyse par le jeu avec les enfants en bas âge. En quoi la psychanalyse des enfants diffère-t-elle de celle des adultes ? Et quelle était la nature de son conflit avec sa grande rivale, Anna Freud ?

Avec
  • Bernard Golse Pédopsychiatre-psychanalyste (membre de l’Association Psychanalytique de France) et Professeur émérite de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université René Descartes
  • Didier Houzel Professeur honoraire de Pédopsychiatrie à l’université de Caen, membre titulaire de l’Association Psychanalytique de France et rédacteur du Journal de la Psychanalyse de l’Enfant

La réflexion de  Melanie Klein (1882-1960) conteste certains points essentiels de la pensée de Freud. En effet, pour Melanie Klein, il est possible d'accéder à l'archaïque, c'est-à-dire au lien à la mère, dès la tétée du bébé, et à la complexité de ce lien, alors que, pour Freud, cette période est largement perdue. Selon lui, c'est le complexe d'Œdipe, développé entre trois et cinq ans, qui structure la libido et qu'on retrouve dans la structure psychanalytique. Cette tension que Klein introduit à l'égard du freudisme compte beaucoup dans son conflit à propos des enfants et des analyses d'enfants avec Anna Freud, la dernière fille du père de la psychanalyse.

Dans le deuxième épisode de cette série, Géraldine Muhlmann, avec  Bernard Golse et Didier Houzel, précisent les grands concepts développés par Melanie Klein à propos des bébés, de leurs souffrances et de la manière dont ils parviennent dès la première année, quand les chose se passent bien, à trouver une position psychique susceptible de calmer leur angoisse à l'égard du sein maternel ou de ce qui en tient lieu.

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L'enfant s'exprime à travers le jeu

Comme le précise Didier Houzel"la grande originalité de Melanie Klein est d'avoir appliqué à l'enfant la question du transfert dans toutes ces formes, tant positives que négatives. Cette possibilité n'avait auparavant pas été dégagée de ce que Melanie Klein appelle un "transfert infantile", qui n'est pas tout à fait le même que celui décrit par Freud. Le transfert infantile kleinien se situe à un niveau beaucoup plus primitif et archaïque." C'est pourquoi Melanie Klein analyse des enfants en bas âge qui peuvent jouer. La plus jeune de ses patientes avait deux ans et neuf mois au début de l'analyse et "n'était donc pas en mesure de raconter des fantasmes compliqués autour de la castration, de l'Œdipe, de la différence des sexes etc..." Néanmoins, "elle était en mesure de jouer et de s'exprimer à travers le jeu. Le génie de Melanie Klein est d'avoir conçu le jeu comme l'expression de son monde interne, qui s'exprimait dans le transfert avec ses composantes positives et négatives."

L'observation du comportement des nourrissons

Si Melanie Klein est souvent présentée comme une théoricienne, c'est surtout "une très grande clinicienne", comme le remarque Bernard Golse. Elle a écrit un article rarement cité : "En observant le comportement des nourrissons". Selon elle, observer les nourrissons était "une tâche très importante pour les psychanalystes car on pouvait voir dans leur berceau des moments d'angoisse, de bien-être, de quiétude... En se penchant vraiment sur l'enfant, disait-elle, on pourrait prévenir largement la névrose infantile dans notre monde." Melanie Klein avait "une véritable confiance dans la clinique précoce".

L'émission est à écouter dans son entièreté en cliquant sur le haut de la page.

Pour en parler

Bernard Golse, pédopsychiatre-psychanalyste (membre de l’Association Psychanalytique de France), ancien Chef du service de Pédopsychiatrie de l’Hôpital Necker-Enfants Malades (Paris), professeur émérite de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université René Descartes (Paris 5), fondateur de l’Institut Contemporain de l’Enfance, président de l’Association Pikler Lóczy-France, président de l’Association Européenne de Psychopathologie de l’Enfant et de l’Adolescent (AEPEA).

Il a notamment publié :

Didier Houzel, professeur honoraire de Pédopsychiatrie à l’université de Caen, membre titulaire de l’Association Psychanalytique de France et rédacteur du Journal de la Psychanalyse de l’Enfant.

Il a notamment publié :

Références sonores

  • Extrait du documentaire Françoise Dolto, Au nom de l'enfant, réalisé par Virginie Linhart en 2018.
  • Lecture par Jules Barbier d'un extrait de Melanie Klein, "Les fondements psychologiques de l’analyse des enfants", dans  L a psychanalyse des enfants (1932), éditions PUF, 1959 (4ème édition collection Quadrige en 2013), p.20.
  • Lecture par Jules Barbier d'un extrait de de Phyliss Grosskuth, Melanie Klein, son monde, son œuvre, (1986), traduction française par Cédric Anthony, éditions PUF, 1990, p. 158-159.
  • Chanson de fin d'émission : "Wolf In The Breast" (1990) de Cocteau Twins.

Le Pourquoi du comment : philosophie

Toutes les chroniques de Frédéric Worms sont à écouter ici.

Le Pourquoi du comment : philo
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