Cerveau: 3 réflexes à adopter au quotidien pour doper notre mémoire

Publié le 20/09/2022 à 19h30 par  - Lecture en 4 min Ajouter à votre selection
5 façons étonnantes de protéger le cerveau
Aujourd'hui, nos smartphones et nos ordinateurs sont une aide précieuse au quotidien. Itinéraires, listes de courses, recherches Internet... nous avons pris l'habitude d'oublier de mémoriser! Voici comment réapprendre à utiliser notre mémoire.

Les mémoires "externes" que sont les téléphones portables, tablettes et GPS sont des alliés indispensables de notre quotidien. Mais nous avons tout intérêt à ne pas nous en remettre totalement à elles et à continuer de cultiver notre mémoire "interne". Mémoriser un numéro de téléphone, trouver son chemin avec une carte routière ou approfondir sa culture générale mobilise efficacement notre cerveau. Le Pr Francis Eustache, neuropsychologue, nous donne les bons réflexes à adopter pour redécouvrir le plaisir de mémoriser.

 

Oublier la numérotation automatique… et réapprendre à mémoriser des numéros de téléphone

La pente naturelle du cerveau humain étant la paresse, nous nous imposons rarement d'apprendre par cœur des informations auxquelles nous avons facilement accès via les outils numériques. Nous pensons avoir mieux à faire de notre mémoire que gaspiller ses ressources dans des efforts inutiles! Et si nous nous trompions? "Le jour où notre téléphone portable tombe en panne, que nous nous retrouvons totalement démunis, dans l'incapacité de joindre nos proches, faute d'avoir mémorisé leurs numéros de téléphone, se pose à nous la question de notre liberté humaine. Avons-nous réellement envie de vivre ce rapport de soumission et de dépendance aux machines?" interroge Francis Eustache, neuropsychologue, président du Conseil scientifique de l'Observatoire B2V des Mémoires. Probablement pas…

- On essaie… de retenir dès aujourd'hui trois numéros de téléphone que nous allons faire l'effort de mémoriser!

Pour cela, à nous d'inventer les associations qui nous aideront à les ancrer solidement dans notre mémoire (par exemple: 45, comme la fin de la guerre; 69, comme mon département de naissance; 90, comme le double du premier nombre; etc.). "Donner du sens à ce qui se présente à nous et a priori n'en a pas - comme un numéro de téléphone - constitue une des clés du fonctionnement de la mémoire. Il est donc intéressant de saisir toutes les occasions de l'entraîner. Et pour cela, les objets numériques sont très adaptés" poursuit-il.

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Oublier le GPS… et redécouvrir plans et cartes routières

Tous ceux qui n'ont pas le sens de l'orientation ont vécu la généralisation du GPS comme une délivrance! Cependant cet outil numérique finit par appauvrir notre mémoire spatiale: à quoi bon élaborer une représentation mentale d'un trajet puisque le GPS se charge de nous conduire? Mais si cet exercice de mémorisation nous posait déjà problème auparavant, ce sera pire encore si nous ne le pratiquons plus…

Plus ennuyeux encore: l'usage systématique du GPS hypothèque aussi notre mémoire épisodique. "Dans la journée, chaque fois que nous nous déplaçons, des neurones de "lieu" s'activent dans notre hippocampe. La nuit venue, ces cellules se réactivent et rejouent les trajets de la journée, ainsi que tous les événements qui leur sont liés – c'est le phénomène de "replay hippocampique" - alimentant ainsi notre mémoire épisodique. À force d'utiliser le GPS pour le moindre trajet, ces neurones de "lieu" ont tendance à moins s'activer car notre cerveau ne se donne plus la peine de prendre des repères visuels", décrit Fabien Olicard, mentaliste.

- On essaie… de ressortir nos plans de ville et cartes routières (au moins de temps en temps)!

"Alors que le GPS ne nous indique qu'un trajet d'un point A à un point B, la carte révèle le nom des villages que nous allons traverser, celui des rivières, des forêts, etc. Nous en reconnaîtrons peut-être certains croisés lors de lectures, de reportages ou de conversations. Nous rangerons ces informations en lien avec d'autres et enrichirons nos connaissances", observe Francis Eustache.

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Oublier (un peu ) Wikipédia… et retenir de nouvelles connaissances

Enrichir sa culture générale en s'astreignant à apprendre sans cesse de nouveaux savoirs peut sembler absurde à l'heure de Wikipédia. Et pourtant non, loin de là même! "Aller chercher sur Internet une réponse à une question que l'on se pose est un bon réflexe en soi. Mais que va-t-on en faire ensuite? Peut-être la lire rapidement, suivre un lien qui nous est suggéré, puis un autre encore. En d'autres termes, nous allons surfer sur le Net! De cette démarche superficielle, notre mémoire ne retiendra rien. En revanche, si nous lisons et relisons la réponse avec attention, si nous nous interrogeons sur ce que cela évoque en nous, quels autres savoirs proches nous avons déjà sur ce sujet, si nous nous demandons comment nous pourrions expliquer cela à quelqu'un d'autre, avec quels mots, il existe alors une forte probabilité pour que nous retenions cette information.

- On essaie… d'approfondir un sujet

"Ici, l'individu ne se contente pas de suivre des liens: il décide d'approfondir et de chercher les informations pertinentes selon son libre arbitre. Il ne se laisse pas dominer par les mémoires externes" souligne Francis Eustache. Pour mener à bien cette démarche qui demande investissement et rigueur, il est judicieux de se trouver une motivation: par exemple, engranger des connaissances sur les plantes, leurs noms, leurs besoins, parce qu'on a l'intention de se mettre à jardiner!

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