Axe 7. Esthétique
Formalisme et subjectivité
Responsable : Maud Pouradier
Dans la Critique de la faculté de juger, le lien entre la forme de la représentation et la subjectivité inaugure le territoire de l’esthétique. En ce sens, le formalisme apparaît comme une conséquence du kantisme. Le formalisme peut avoir trois significations. Le formalisme artistique désigne la recherche de la pureté du medium, détachée de toute finalité extérieure, voire de toute représentation. Le formalisme critique est l’idée selon laquelle l’art doit être évalué et interprété en fonction des aspects formels. Le seul contenu pertinent est la recherche par l’art de sa propre définition et de son propre procès. Le formalisme philosophique enfin définit l’œuvre comme d’essence formelle. Si le formalisme artistique conserve le lien entre forme et subjectivité géniale avec l’idée d’originalité, le formalisme critique et philosophique apparaît au contraire comme le rejeton problématique du kantisme. Alors que dans la troisième Critique, il n’y a de forme que pour un sujet, le formalisme critique devient une sorte de positivisme, s’intéressant uniquement à l’objet artistique. Il s’oppose alors à toute esthétique affective, voire à toute idée de sentiment esthétique. Ce qui est évacué, c’est la question de savoir pour qui il y a forme, ou si la forme est constituée par celui qui la perçoit. En outre, les interrogations sur l'identité de types formels dans l'histoire des arts participent de cet oubli de la subjectivité et cet axe de recherche, par un retour vers une esthétique des œuvres, le rapport vivant de l’homme et de l’œuvre. Par-delà le formalisme, l’esthétique comme théorie de la sensibilité et théorie de l’art donne à comprendre que l’œuvre d’art prescrit ses propres formes immanentes à une subjectivité exposée. Au-delà du formalisme, c’est la nécessité d’une philosophie du sujet comme fondement de toute esthétique qui est alors reposée.