

Date : 23/09/2015 Lieu : CCIC Cerisy Durée : 39:06 | ![]() |
Cette communication a été donnée dans le cadre du colloque intitulé "Imaginaire, industrie et innovation" qui s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy, du 21 au 28 septembre 2015, sous la direction de Pierre MUSSO.
Actes du colloque
Imaginaire, industrie et innovation
Pierre Musso (dir.)
Éditions Manucius — 2016
ISBN : 978-2-84578-462-8
Présentation du colloque
La question industrielle est au centre de nombreux débats publics et l’innovation semble être devenue, en Europe notamment, le Sésame pour sortir de la "crise". Industrialisation et innovation sont des emblèmes, voire des injonctions, que se donne l’Occident pour retrouver sa "marche au Progrès". Ces problématiques sont dominées et traitées prioritairement par des économistes, des technologues et des "experts".
C’est pourquoi ce colloque international — qui s'adresse aux chercheurs, aux enseignants, aux étudiants, aux acteurs industriels, ainsi qu'à tous ceux qu'intéresse ce problème majeur — veut aborder les questions difficiles à formuler de l’industrie et de l’innovation, sous un autre angle, celui d'une approche critique et interdisciplinaire — anthropologique, voire philosophique, sans exclure des questions techniques et industrielles précises. Il propose de partir des imaginaires des acteurs et des "techno-imaginaires", pour questionner notre imaginaire occidental de l’industrie et de l’innovation technologique.
Présentation de l'intervenant
Cynthia Fleury enseigne la philosophie politique, en qualité de research fellow et associate professor, à l'American University of Paris, chercheur associé au Muséum national d’histoire naturelle, maître de conférences (vacataire) à l'Institut d'études politiques de Paris, psychanalyste et enseignante à l'École polytechnique.
Résumé de la communication
De quoi l’innovation est-elle le nom ? Est-elle instrumentable ? Peut-elle servir précisément l’inverse de ce que sa définition suppose, à savoir l’émergence de nouveaux possibles ? En repensant à la phrase de Gramsci — "Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres" — on peut penser que la crise, c’est précisément quand la capacité et la dynamique d’émergence sont atteintes, lorsque le nouveau n’arrive pas à surgir. Il y a crise parce que l’innovation tarde. Mais l’on pourrait aussi définir la crise comme ce moment de perversion continue qui travestit jusqu’à la notion d’innovation si bien qu’elle ne produit jamais du nouveau, mais la simple continuation de l’ancien sous des dehors de rupture.