Laboratoire junior
Présentation
Le projet développé par le laboratoire junior ERLIS aspire à favoriser la découverte et l'apprentissage du métier de chercheur auprès des étudiants en master et des doctorants, à encourager la prise de parole en public et à promouvoir le travail d'équipe.
Animées par et pour les doctorants et les jeunes chercheurs, les activités que le laboratoire junior propose aujourd’hui peuvent être détaillées ainsi :
- Des réunions régulières, permettant de rompre avec l’isolement qui peut se produire au travail de recherche en SH. Le projet Parlons peu, parlons thèse, par exemple, se base sur le partage d’expériences. Ces rencontres, mensuelles, sont un lieu d’échange sur des questions méthodologiques, techniques ou plus strictement liées aux thématiques étudiées. Elles sont aussi un lieu où les doctorants ont l’opportunité de présenter et valoriser leur travail de recherche.
- L’organisation d’événements de nature différente.
a. D’une part des ateliers de méthodologie (avec le concours de chercheurs confirmés de l’équipe et extérieurs) servant à préparer les jeunes chercheurs à la prise de parole et à la présentation de communications. Entre autres : partenariats avec les intervenants du monde du spectacle pour des ateliers sur la prise de parole en public ; Projet Silence ! On thèse ! série de séances de rédaction collaborative pour des productions individuelles (chapitres de thèse, articles, communications…) dans un cadre coordonné et rythmé.
b. D’autre part, organisation par les membres du labo junior de tables rondes, journées d’études et cycles de séminaires où sont invités des chercheurs sur des thématiques de leur choix. Le séminaire Ecriture et Pouvoir a été inauguré en 2019.
- Des contributions et des participations scientifiques à différents événements externes à l’ERLIS.
- En réflexion : la création d’un Carnet en ligne, qui puisse faire état des travaux et des actions menées au sein de la structure. Le Laboratoire junior nourrit, avec ses actualités, l’une des rubriques de Collections du Carnet de la MRSH : https://mrsh.hypotheses.org/category/erlis-junior ainsi que sur les réseaux sociaux :
https://www.facebook.com/laboratoire.erlisjunior.9
https://twitter.com/erlisjunior?s=21
L’axe de réflexion : Écriture et pouvoir
Dans cette structure, l’interdisciplinarité et la transversalité, qui se situent au cœur du projet de recherche de l’équipe ERLIS, trouvent pleine concrétisation. En parfaite harmonie avec les membres seniors de l’équipe et dans le souhait de collaborer également avec d’autres laboratoires junior de l'Ecole doctorale de rattachement (HMPL ED 558), les membres actifs de notre labo font leurs premiers pas autour d’une problématique qui n’est certainement pas nouvelle (nous renvoyons par exemple aux travaux de Roger Chartier, Augustin Redondo, Pierre Civil pour ne citer que quelques noms), mais qui leur permet de maintenir une certaine cohérence de perspective au sein de projets de recherche très différents. En effet, l’éventail de sujets embrassés par les participants est très large, dans l’espace comme dans le temps (du IVe au XXIe siècle, de la péninsule ibérique à la Russie, des Pays Scandinaves aux Amériques).
Le choix de la problématique se base sur une observation simple : le rôle de l’écriture n’est pas circonscrit à sa fonction d’outil de communication et d’information.
Que l’on examine l’exercice esthétique ou que l’on analyse sa dimension sociale, l’écriture est un dispositif d’expression tout à la fois intime et collectif. Pendant des siècles, elle a été la gardienne de la mémoire menacée par l’oubli : écrire est vaincre l’espace et vaincre le temps [Hugon, 2019]. Mais encore, l’écriture est une arme, qu’elle soit mode d’expression nécessaire des pouvoirs en place ou instrument de résistance et d’opposition aux élites dominantes. Elle encense, célèbre, justifie ; elle dénonce, critique, ridiculise. Ces usages politiques de l’écriture sont ceux qui ont retenu l’attention des membres de l’équipe. La réflexion portera, dès lors, sur :
- Le pouvoir de l’écriture.
Ce pouvoir appartient à qui possède la capacité d’écrire et l’exerce, en pleine et consciente liberté ou pas [Petrucci, p. 823].Comment un producteur-écrivain déploie-t-il ses armes ? Quelles formes (documents diplomatiques, instructions, missives, récits de voyage, chroniques, ouvrages littéraires en prose ou en vers…) décide-t-il d’utiliser et pourquoi ?
- Le pouvoir sur l’écriture.
L’action menée par l’autorité en place peut aller de l’incitation à la manipulation et à la contrainte, jusqu’à la suppression de la liberté d’expression et à l’adoption de la censure dans les régimes totalitaires [Petrucci, p. 823] ; l’écriture, elle-même sujette à contrôle, devient alors un des instruments de maintien de l’emprise sur les membres de la société. Il sera question d’analyser de quelle manière un écrivain se dresse en tant que fléau des princes grâce à l’art de sa plume [L’Arétin, poète et polémiste du XVIe siècle, est défini ainsi par le célèbre L. Arioste ndr] ou choisit (librement ou pas) de devenir simple prolongement de la voix d’un régime.
La réflexion embrassera les questions inhérentes au rôle des producteurs de textes au sein des sociétés dans lesquels ils opèrent, celles liées à la nature publique ou privée des témoignages, ainsi qu’aux macro et micro circuits de diffusion de ceux-ci. Une place sera également consacrée à l’étude de la littérature au second degré (ou théorie de la transtextualité) et aux paratextes, tels qu’ils sont définis par Genette dans Palimpsestes [1982] : prologues ou dédicaces, avertissements ou avant- propos, qui ne font pas partie strictu sensu de l’ouvrage, modifications apportées à une nouvelle édition, brouillons ou mots griffonnés en marge…
Les membres du projet :
Responsable scientifique : Valeria Caldarella Allaire
Sa recherche se concentre sur les relations entre les États de la péninsule italienne et les grandes puissances européennes (le Royaume de France, la péninsule ibérique, l’empire…), à l’époque moderne, en particulier pendant les guerres d’Italie. Pour son doctorat, elle s’est intéressée au portrait du roi François Ier tel qu’il est brossé par les diplomates et les écrivains italiens de l’époque. Le titre de sa thèse, menée sous la direction de Juan Carlos D'Amico et soutenue en novembre 2018, est Les images italiennes de François Ier entre 1515 et 1530. L’attente, la crainte, la célébration et la déception chez les hommes de culture italiens de la péninsule. Valeria Caldarella Allaire a participé à différents séminaires, conférences de vulgarisation et colloques internationaux, donnant lieu à des publications, parmi lesquelles : « L’image de François Ier chez certains hommes de culture italiens de la Renaissance », dans le cadre du colloque international, François Ier et la vie littéraire de son temps (1515-1547), Queen’s University, Kingston, Canada, septembre 2015 ; « Décembre 1515, les entrevues de Bologne : François Ier et le regard des diplomates italiens lors de sa rencontre avec Léon X », dans le cadre du colloque international François Ier et l’espace politique italien : territoires, États, domaines, Unicaen, Paris VIII, Roma III, Ecole Française de Rome, Institut Universitaire de France, Rome, mars 2016, qu’elle a contribué à organiser.
http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/pagePerso/3169281?id=publications
1. Gemma Cataldi
Son projet de thèse, sous la direction de Juan Carlos D'Amico et Viviana Agostini-Ouafi, s'intitule Traduction et réception de la Calandria en France de 1500 à nos jours. Sa recherche vise à étudier en premier lieu la réception de cette comédie en France, notamment lors de sa première représentation, à Lyon (en 1548). En outre, elle souhaite examiner les traductions françaises de l’œuvre à partir de 1835. Gemma Cataldi a fait sa première inscription en thèse en 2018.
2. Alexandre Chollet
Son projet de thèse, mené sous la codirection de Harri Veivo et Rea Peltola (CRISCO – EA 4255), s’intitule provisoirement Influences kvènes et sames dans les dialectes norvégiens du Nord : entre perceptions des non-linguistes et réalité linguistique. Son travail de recherche se concentre en particulier sur la part d’influences phonologiques et prosodiques d’origines finno-ougriennes que les non-linguistes norvégiens perçoivent dans les dialectes norvégiens du Nord en Troms og Finnmark. Ces recherches s’inscrivent dans une démarche sociolinguistique telle qu’abordée par le domaine de la « dialectologie perceptuelle » où sont explorées les perspectives des gens ordinaires quant à la variation géolinguistique des langues, en relation avec l’imaginaire linguistique et les comportements langagiers. Alexandre Chollet a fait sa première inscription en thèse en 2020.
http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/pagePerso/4154369?id=publications
3. Marion Duchesne
Débutée en 2017 sous la direction d’Alexandra Merle, la thèse de Marion Duchesne s’intitule « Le frère du roi dans la réflexion politique en Espagne : le cas des infants Charles et Ferdinand de Habsbourg (1607-1634) ». Il s’agit de comprendre comment ces frères de roi sont intégrés – et s’intègrent – dans un système politique qui considère leur existence à la fois comme une sécurité et comme un danger.
http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/pagePerso/3886081?id=communications
4. Tatévik Kharatyan
Le titre de sa thèse, sous la direction de Boris Czerny, est Les voyages et les voyageurs soviétiques en France de la fondation de l’URSS jusqu’à sa dislocation (Lieux communs et représentations originales dans les récits de voyages rédigés par les écrivains soviétiques suite à un voyage réel en France). Ses études portent sur les récits de voyages rédigés au XXe siècle, principalement en langue russe. Au centre de sa recherche, l’étude de la figure de l’écrivain soviétique et de ses représentations de la France, ainsi que les relations franco-soviétiques entre propagande et diplomatie. Sa première publication date de 2017. Il s’agit de la traduction du récit « Une enfance sous l’occupation allemande », publié dans Sous la glace et les débris du temps. Front de l’Est et bombardements en Europe (dirigé par Caroline Bérenger et Viviana Agostini-Ouafi, Paris, INDIGO & Côté-femmes éditions). En février 2019, elle a co-organisé une journée de présentation de sujets de recherche en sciences humaines et sociales au grand public.
5. Lana Kupiec
Le sujet de sa thèse, sous la direction de Boris Czerny, concerne les shtetls, c’est-à-dire les bourgades où vivaient les Juifs en Europe centrale, orientale et en Russie. Son travail de doctorat se concentre sur la révolution russe et la guerre civile dans la littérature juive russophone entre 1917 et la Seconde guerre mondiale. Lana Kupiec a fait sa première inscription en thèse en 2018.
6. Gilles Mary
Enseignant agrégé de Lettres Classiques au collège de Flamanville (50), Gilles Mary est doctorant au CIREVE, sous la direction de Philippe Fleury. Le titre (provisoire) de sa thèse est Les aqueducs de la ville de Rome. Leur impact sur la vie quotidienne. L'étude se propose de faire une synthèse historique et archéologique sur le tracé et le rôle des aqueducs qui alimentaient la ville de Rome au début du IVe siècle après Jésus-Christ, et d'envisager les différents impacts que ces ouvrages ont pu générer sur l'urbanisme de la ville et sur la vie quotidienne de ses habitants ; ces impacts seront mis en évidence par une reconstitution virtuelle de certains éléments significatifs de ces ouvrages.
7. Julien Neuville
Sa recherche se construit dans le cadre conceptuel de l’histoire croisée (transferts culturels et approche réflexive), ainsi que dans celui de l’imagologie et de l’étude de l’imaginaire et des représentations. Elle s'intéresse à la construction de l'image de la Finlande en relation aux périodes-clés de son histoire ainsi qu’à sa perception en France. Le titre provisoire de sa thèse, commencée en 2019, sous la direction de Harri Veivo, est L'image de la Finlande en France et sa réception (1917-1952).
http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/pagePerso/4094977?id=publications
8. Anne-Lise Richard
Sa recherche porte sur l’historiographie espagnole de l’empereur Charles Quint et tout particulièrement sur la manière dont sont traités les conflits concernant l’Islam. Elle se propose de mettre en regard des textes historiographiques composés entre le XVIe et le XIXe siècle par des chroniqueurs officiels ou des auteurs ayant entrepris cette narration de leur propre initiative. Le titre de sa thèse, dirigée par Alexandra Merle, est Charles Quint et l’islam dans l’historiographie espagnole de l’époque moderne au XIXe siècle. Anne-Lise Richard a organisé une journée des doctorants à l’Université de Caen –Normandie en 2015, co-organisé une journée d’études en 2016 intitulée « Minorías, resistencias y conflictividad social en la Monarquía Hispánica del siglo XVI ». Parmi ses publications : « Charles Quint et le sac de Tunis dans quelques chroniques européennes du xvie siècle », http://dire.hypotheses.org/52, 2015 ; « Entre interprétations et omissions : les Germanías de Valence dans quelques textes historiographiques espagnols de l’époque moderne au xixe siècle », A.Merle, S. Jettot, M. Herrero Sanchez (éds.), La Mémoire des révoltes en Europe, Classiques Garnier, Paris, 2018, p. 41-64.
9. Vasiliki Sakellariou
Sa recherche se concentre sur la figure d'Hugo Bettauer, journaliste et romancier autrichien qui fut tué par le parti nazi. Son travail s’articule sur l’analyse de textes variés comme les romans et les feuilletons. Le titre de sa thèse, sous la direction d’Éric Leroy Du Cardonnoy, est L'émergence du feuilleton policier comme nouvelle modalité d'expression littéraire dans l’œuvre d'Hugo Bettauer.
10. Louise Sampagnay
Germaniste, ses recherches portent sur le plurilinguisme en littérature dans une perspective comparatiste, non pas tant du point de vue de l'hétérolinguisme que de celui de la conscience métalinguistique déployée dans les écrits autobiographiques d'auteurs multilingues. Le titre provisoire de sa thèse, commencée en 2019 sous la direction d'Éric Leroy du Cardonnoy, est Conscience métalinguistique et plurilinguisme en littérature : l'exemple de la langue allemande comme objet littéraire chez Elias Canetti, Hugo Hamilton et Denis Lachaud.
11. Lise Vigier
Sa thèse intitulée Constructions de finlandité dans le heavy metal finlandais de 1990 à nos jours est préparée sous la direction d’Harri Veivo. Ses recherches portent sur la manière dont la finlandité est construite du point de vue textuel, visuel et sonore par les groupes et les artistes heavy metal finlandais. Son premier article, « Les sirènes du Nord: analyse des constructions de la féminité dans les œuvres de metal nordique », a été publié en 2019 dans la revue Deshima. Elle a participé à plusieurs colloques et journées d’études en France à l’Université de Caen Normandie et à la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg, au Royaume-Uni au University College de Londres et en Finlande à l’Université Aalto et à l’Université d’Helsinki. Elle publie depuis 2016 des billets sur le blog Vue du Nord, dont chaque billet est rédigé, relu et approuvé par des étudiants en master 2, des doctorants et des enseignants du département d’études nordiques de l’université de Caen Normandie. Le blog est disponible à l’adresse suivantehttp://vuedunord.blogspot.com/
Membres associés :
Giulio Merlani
Ses études se concentrent sur les relations diplomatiques entre la curie romaine et la cour impériale durant la seconde moitié du XVIIe siècle. Sa thèse, sous la direction, en cotutelle, de Juan Carlos D'Amico et de Gaetano Platania (Université de Viterbo, Italie), soutenue en février 2020, porte le titre Francesco Buonvisi, un nonce apostolique à la cour de Léopold 1er. Il a publié un article dans le volume Les Habsbourg en Europe. Circulations, échanges, regards croisés, É. Leroy du Cardonnoy, A. Merle (éds.), Éditions et presses universitaires de Reims, Reims, 2018, p. 141-160.
Notre structure est ouverte à tout jeune chercheur du laboratoire ERLIS ou mastérant intéressé par le projet.
Pour intégrer l’équipe et participer activement à ses actions, contactez-nous par mail.
Contact : valeria.allaire@unicaen.fr
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Séminaire « Ecriture et Pouvoir »
Ce séminaire est organisé par l’équipe junior. Il s’articule en trois parties, sur les années 2019-2020/ 2020-2021/ 2021-2022.
En raison de la variété des sujets de recherche qui occupent les différents membres de la cellule, le séminaire regroupe des enseignants-chercheurs, des doctorants et des étudiants de Master qui travaillent sur des espaces et des périodes très écartés : l’Europe, la Russie, les Amériques, de la Rome ancienne au XXe siècle.
Nous souhaitons apporter avec ce séminaire quelques pierres à un édifice qui, nous le savons bien, est déjà bien bâti : la réflexion sur l’usage politique de l’écriture (documents diplomatiques, instructions, missives, récits de voyage, chroniques, romans, poèmes, feuilletons...).
Le séminaire s'articulera autour des axes suivants :
· 2019-2020 : De l’obéissance politique : Ecrire le pouvoir, écrire pour le pouvoir. Comment l’adhésion, voire l’obéissance d’écrivains, de poètes, de journalistes transforme leur œuvre en instrument dans les mains de l’autorité en place ?
· 2020-2021 : Ecriture en lutte. De quelle manière les textes participent au combat contre le pouvoir, se faisant un instrument de résistance et d’opposition aux élites dominantes ?
· 2021-2022 : Textes et paratextes. Selon la définition de Gérard Genette : seront étudiés prologues ou dédicaces, avertissements ou avant- propos, modifications, brouillons ou mots griffonnés en marge ; on poussera la réflexion, peut-être, jusqu’à la relation entre écriture et image dans la production écrite.
Responsable : Valeria Caldarella Allaire
N. B. Le cycle de séminaires pour le prochain quadriennat est déjà en cours de préparation.
Séminaire 2019-2020 De l'obéissance politique. Ecrire le pouvoir, écrire pour le pouvoir |
Séminaire 2020-2021 Ecritures en lutte |
7 novembre 2019 | 22 octobre 2020 |
6 février 2020 | 25 février 2021 |
9 avril 2020 | 29 avril 2021 |
Jeunes chercheurs face aux sources : servitude et rébellion dans les témoignages écrits
Séminaire du 7 novembre 2019