Citer cette page

Écrits sur les titres et les dignités

Introduction, établissement, présentation et annotation du texte par Carole Dornier

§ 1

Le Projet pour rendre les titres honorables plus utiles à l’État est publié pour la première fois dans le deuxième tome des Ouvrages de politique, en 1733. L’abbé de Saint-Pierre avait rédigé avant 1718 un Discours sur les dignités personnelles (Polysynodie, § 279). Dans le prolongement de cet écrit fantôme, l’auteur a composé un Projet pour perfectionner la distribution des honneurs publics, qui se présente comme destiné à améliorer l’attribution des titres et dignités dans le royaume d’Espagne1. Que le destinataire espagnol de ce projet soit un masque pour s’adresser à la monarchie française est rendu évident par la reprise d’une partie de ce texte dans le Projet pour rendre les titres honorables plus utiles à l’État, nouvelle version de la réflexion, rédigée en octobre 1731, revue pour l’impression quelques mois plus tard. Les mesures proposées concernant les titres de ducs, que Saint-Pierre envisage d’accorder à tous les maréchaux, seront complétées par les Observations sur la promotion prochaine des maréchaux de France, parues d’abord en 1734, puis rééditées dans une version plus ample l’année suivante2.

La mainmise de la haute noblesse sur les dignités

§ 2

Le mérite est sous l’Ancien Régime une notion ambiguë, entre valeur personnelle reconnue par « l’œil du roi » et adaptation aux besoins d’une monarchie organisée rationnellement3. Il est encore largement associé à la fonction militaire de la noblesse. Loin de s’opposer à la naissance, le mérite a été revendiqué par le second ordre contre le rôle de l’argent qui permettait l’accès aux dignités à des roturiers mais décourageait de cultiver les qualités liées à sa lignée. Dans les faits, l’aristocratie titrée, dont la fortune permettait l’achat de régiments, pouvait accéder plus rapidement aux grades de généraux et jouissait de la faveur du monarque, autant de voies vers les premières dignités4. Pouvoir, fortune et distinctions étaient concentrés sur quelques maisons de la haute aristocratie. Sous Louis XIV, comme l’a montré André Corvisier, une majorité de lieutenants généraux et de maréchaux de France appartenait à la noblesse titrée5.

§ 3

Saint-Pierre écrit dans une période précédée par des années de paix qui ont renforcé la mainmise sur la dignité du maréchalat par quelques familles, illustrée par la promotion de 1724. Le titre se transmet dans la parentèle au sein de la haute noblesse (Montmorency, Luxembourg, Broglie, Duras, Noailles). Si la fermeture n’est pas totale, on assiste à un recrutement « curial et endogamique »6. En outre, la multiplication de certains grades augmentait le nombre de recalés à la promotion au grade supérieur, comme les lieutenants généraux des armées du roi au maréchalat, et donc les mécontents. Le Traité de la guerre en campagne (1723), attribué à tort à Villars, dénonce, avant l’abbé, l’avancement des courtisans aux dépens du mérite et propose la refonte du système d’avancement7.

Les propositions en faveur du service

§ 4

Le règne personnel de Louis XIV a été marqué par une série de mesures destinées à renforcer l’engagement des sujets. La réorganisation de la hiérarchie militaire, donnant accès à des grades gratuits, l’avancement à l’ancienneté par l’ordre du tableau, qui supposait l’égalité des chances mais coexistait de fait avec les promotions exceptionnelles, avait fait espérer à la petite noblesse et aux roturiers des possibilités de promotion. La création de nouvelles institutions pour la formation des jeunes nobles à la carrière des armes, l’octroi de pensions aux roturiers sur l’ordre de Saint-Lazare, surtout la création de l’ordre de Saint-Louis en 1693, récompensant les officiers ayant bien servi, y compris des roturiers, mais sans les anoblir, soulignaient la volonté de favoriser le dévouement8. Même si la plupart des officiers étaient issus de la noblesse et que la vénalité des charges militaires accordait à l’argent un rôle important dans l’accès aux grades9, la valorisation du mérite personnel, particulièrement en temps de guerre, était nécessaire. Vauban, imaginant comment encourager au service militaire, s’était efforcé de définir ce qui constituait les « services considérables rendus à l’État » justifiant un anoblissement10. À la fin du règne de Louis XIV, dans l’accès au maréchalat, le roi s’était efforcé de concilier l’engagement des jeunes généraux et la récompense des services des vétérans. Le Traité de la guerre en campagne, déjà mentionné, propose d’améliorer le recrutement des maréchaux11. En juillet 1731, un « Mémoire sur la manière de faire les promotions de chevaliers de St. Louis » envisage que le secrétaire d’État de la guerre nomme seulement ceux qui pouvaient fournir des certificats de présence à des sièges, batailles, combats, et de blessures12.

§ 5

Si Castel de Saint-Pierre, contrairement à l’auteur de ce mémoire, n’est pas très précis dans la définition du mérite et des services rendus qu’on peut prendre en compte pour distribuer les dignités, il se prononce sans ambiguïté, dans son Projet pour rendre les titres plus honorables, contre l’hérédité du titre de duc, et pour son attribution à tous les maréchaux (§ 36). Il adapte ensuite son système du scrutin perfectionné, emprunté au modèle académique, au recrutement des officiers généraux pour associer une sélection par les pairs au choix du roi (§ 40). Le mérite doit être le premier critère, la naissance et l’ancienneté permettant de départager des postulants à mérite égal. Sans revenir sur les titres héréditaires existants, il se propose de donner la supériorité à des ducs héréditaires qui ont des services à faire valoir, sur ceux qui ont une plus grande ancienneté dans le titre (§ 43). Il se prononce même pour la suppression de l’ordre du Saint-Esprit, réservé à la noblesse de trois générations paternelles. Quant au système d’accès au maréchalat, il a été élaboré pour inspirer la promotion prévue en 1733, au début de la guerre de succession de Pologne, et qui eut lieu en 1734. Le taux de promotion était très faible puisque l’abbé parle d’une promotion de douze maréchaux sur une centaine de lieutenants généraux, dont l’abbé rappelle les enjeux : sélectionner le plus grand mérite et éviter les mécontents. La méthode préconisée, une fois de plus, est fondée sur celle du scrutin perfectionné : diviser les promouvables en plusieurs compagnies de même nombre qui voteront plusieurs fois pour proposer au roi leur choix, dans lequel il sélectionnera les douze promus. Sept postulants seulement accédèrent au grade. Le prolongement de la paix avait réduit le nombre de ceux qui étaient en âge de servir. Saint-Pierre critique le résultat de cette promotion en s’en rapportant au public, mais surtout parce qu’on n’a pas retenu sa méthode, qui dispose de l’autorité des pairs, les « seuls bons connaisseurs », selon lui, du mérite, façon peu équivoque d’ôter au monarque la faculté de discerner la valeur des officiers, mais conforme à sa conception d’une monarchie qui peut fonctionner indépendamment des capacités de la personne du roi 13.

§ 6

Les deux écrits, sur les titres et sur les maréchaux, s’inscrivent dans un ensemble de réflexions politiques dénonçant les inconvénients de la vénalité des offices, de la survivance, de la patrimonialisation des emplois publics ; les modalités de distribution des récompenses royales envisagées rejoignent les propositions concernant le recrutement des élites par scrutin. Ils entrent aussi dans le cadre d’une pensée morale redéfinissant la grandeur et la gloire, prônant l’utilisation du plaisir de la distinction, de l’émulation, dans l’intérêt général14. Le sublime de la politique consiste à discipliner l’élan naturel de la recherche de la gloire et des récompenses par le point de vue collectif et l’amour du bien public, « dans l’ordre de Dieu et de la Providence bienfaisante ». Le règlement imaginé pour distribuer les titres est précédé par des considérations aux accents leibniziens, conciliant félicité particulière, bien public et volonté divine (Titres, § 4). Mais le plus grand intérêt de ces propositions de règlements est peut-être davantage dans la critique qui les inspire que dans l’adaptation de la méthode universelle que constituerait le scrutin perfectionné adapté au recrutement de toutes les élites.

Une diatribe contre l’aristocratie de cour

§ 7

Pour justifier cette méthode, l’abbé s’en prend à l’inutilité, à la fainéantise, au luxe et à la frivolité des titulaires de dignités héréditaires. Les stéréotypes concernant la noblesse d’Espagne, – paresse et vanité –, la mention de titres, amirante et connétable de Castille, devenus honorifiques et patrimoniaux15, sont ici utilisés pour viser les premières dignités du royaume, alors que l’accès au trône de Philippe V avait conduit à considérer comme équivalents la grandesse espagnole et les ducs français16 ; la pauvreté d’une petite noblesse castillane très nombreuse et non titrée, opposée aux revenus immenses de la haute noblesse titrée, fournissait aussi un parallèle avec la hiérarchie des fortunes en France qui déterminait l’accès aux emplois militaires, la relative fermeture et le difficile accès aux plus hautes dignités pour des grands serviteurs de l’État, dont Saint-Pierre donne des exemples : Gassion, Fabert, Catinat et Vauban. L’abbé participe ainsi à l’élaboration du mythe du maréchal roturier, qui s’appuyait sur ces quatre noms et connaîtra un essor certain à la fin du siècle17.

§ 8

Au-delà des impératifs d’efficacité militaire et de cohésion sociale, le recrutement et la promotion des officiers généraux avaient de fortes implications politiques : l’hérédité des dignités et emplois qui semblait favoriser l’indépendance de la haute noblesse, opposait les partisans d’un pouvoir royal sans partage aux tenants de la thèse nobiliaire, débat qui s’exprimait dans des querelles érudites. Le Père Gabriel Daniel, jésuite, historiographe du roi, dans son Histoire de la Milice française (1721), montrait que dans l’histoire de la monarchie la charge de maréchal n’avait pas été héréditaire. Montesquieu voyait dans l’hérédité des grands offices, historiquement attribuée à Charles le Chauve, un facteur d’indépendance de la noblesse et un moyen d’affaiblir le pouvoir royal18. Or, sans qu’il s’inscrive dans ces débats, qui prolongeaient ceux opposant germanistes et romanistes19, c’est bien le renforcement du pouvoir de l’État monarchique que vise l’abbé de Saint-Pierre en proposant de nouveaux règlements. Louis XIV, en réorganisant les rapports du roi avec la noblesse, s’était efforcé d’être seul juge et dispensateur des grâces et honneurs20. L’abbé espère les progrès d’une monarchie impersonnelle, rationalisée, fonctionnant comme une machine : « l’œil du roi », qui distingue l’homme de mérite, est remplacé par le choix des pairs par scrutin, contrôlé lui-même « par le procès verbal des trois commissaires de sa majesté » (Titres, § 15). La dignité ne doit pas aller à une maison, à une lignée, mais à une personne titulaire d’un emploi honorable. S’affirment l’importance des compétences, de l’activité et de l’utilité individuelles, les revendications d’une noblesse peu fortunée et de catégories sociales jugées socialement utiles. Le rapport particulier et personnel qui lie les hommes de naissance au monarque s’estompe au profit du regard du public amené à contrôler et à juger des critères d’attribution des dignités. Ce qui est présenté ici comme un renforcement rationnel de la monarchie semble paradoxalement en affaiblir les fondements en effaçant le lien personnel, incarné, qui unit le roi à la noblesse.

Note sur l’établissement des textes

Projet pour rendre les titres honorables plus utiles à l’État

Manuscrits

Projet pour perfectionner la distribution des honneurs publics, BM Rouen, ms. 948 (I. 12), t. I, p. 359-371 (A).
Certains passages de ce texte ont été réutilisés dans le Projet pour rendre les titres honorables. Contenu dans le recueil manuscrit de Rouen, cet écrit est antérieur à 1730.

Projet pour rendre les titres honorables plus utiles au service du roi et de l’État, archives départementales du Calvados, 38 F 43 (ancienne liasse 4), p. 1-18-[19-20].
Première version du texte, avec corrections autographes. P. 1, autographe : « original octobre 1731 ». L’Objection II et sa réponse ont été ajoutées de la main de l’auteur (B).

Projet pour rendre les titres honorables plus utiles au service du roi et de l’État, archives départementales du Calvados, 38 F 43 (ancienne liasse 4), p. 1-19.
Version intégrant les corrections de la version précédente, comportant des corrections autographes, et identique au texte de l’imprimé. P. 1, autographe : « février 1732 ».

Imprimé

Projet pour rendre les titres honorables plus utiles à l’État, in OPM, Rotterdam / Paris, J. D. Beman / Briasson, 1733, t. II, in-12, p. 121-149 (C).
Dernière version connue du texte (février 1732).

Choix du texte de base

§ 13

Le texte proposé est celui de l’imprimé (C), avec les variantes de la première version (B) et le signalement de la reprise de passages du Projet pour perfectionner la distribution des honneurs publics (A).

Observations sur la promotion prochaine des maréchaux de France

Manuscrits

Sur la promotion prochaine des maréchaux de France, BPU Neuchâtel, ms. R255, p. [1-4] (A).
Mise au net, avec mention autographe, p. [1] : « original » et « juil[let] 1733 ». Le texte est identique à celui de l’imprimé mais il manque l’avertissement rajouté en 1734. P. [4], addition autographe : « On peut voir les éclaircissements et les divers grands avantages de cette méthode dans le traité imprimé » ; ce traité désigne la méthode du scrutin développée dans le troisième tome des Ouvrages de politique (OPM, Rotterdam / Paris, J. D. Beman / Briasson, 1733, t. III, Projet pour perfectionner le gouvernement des États, Seconde partie, p. 131-138, repris dans Gouvernement, § 338 et suiv.).

Sur la promotion prochaine des maréchaux de France, BNF, N. A. Fr. 11231. Papiers de Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre, t. I. Mélanges d’histoire, de droit et de philosophie. f. 17r-18v.
En haut à gauche du f. 17r, la mention : « original » et à la fin du f. 18v : « Avertissement » autographes. Texte identique à celui de Neuchâtel.

Observation 19 sur la promotion prochaine des maréchaux de France juillet 1733, archives départementales du Calvados, 38 F 45 (ancienne liasse 7), p. 91-94.
Texte identique au manuscrit conservé à Neuchâtel. Manque l’avertissement rajouté en 1734. P. [4], correction autographe à la fin du texte, probablement postérieure à celle de Neuchâtel, après publication du troisième tome des OPM : « On peut voir les Éclaircissements et les divers grands avantages de cette méthode dans le traité imprimé troisième tome».

Observations sur la promotion prochaine des maréchaux de France, archives départementales du Calvados, 38 F 44 (ancienne liasse 6), p. [1-4].
P. [1], autographe : « 9e ouvrage du tome X ». Texte corrigé et augmenté (modifications autographes), identique à l’imprimé.

Imprimés

Sur le ministère de la Guerre avec les étrangers, in OPM, Rotterdam, J. D. Beman, 1734, t. VIII, « Observation XIV, Sur la promotion des maréchaux de France », p. 248-252.
Version brève intégrée dans les Observations du tome VIII des Ouvrages politiques (voir Minist. Aff. étr., § 381-393). Il y est fait mention du marquis de Bombelles comme premier maréchal de camp. Cette nomination avait eu lieu le 1er août 173421.

Observations sur la promotion prochaine des maréchaux de France, in OPM, Rotterdam, J. D. Beman, 1735, t. X, p. 270-277 (B).
Texte plus complet que l’original de juillet 1733, augmenté en 1734 (Avertissement) après la promotion de sept maréchaux de France.

Choix du texte de base

§ 20

Le texte proposé est celui de l’imprimé (B), le plus complet, avec les variantes du manuscrit de Neuchâtel (A) qui correspond au texte original.


1.Projet pour perfectionner la distribution des honneurs publics, BM Rouen, t. I, ms. 948 (I. 12), p. 359-371.
3.Voir Jay M. Smith, The Culture of Merit. Nobility, Royal Service and the Making of Absolute Monarchy in France, 1600-1789, Ann Arbor, University of Michigan Press, 1996 ; plus particulièrement p. 111-121.
4.André Corvisier, « La noblesse militaire. Aspects militaires de la noblesse française du XVe et XVIIIe siècles », Histoire sociale / Social History, vol. 11, no 22, 1978, p. 348.
5.André Corvisier, « Les généraux de Louis XIV et leur origine sociale », XVIIe siècle, no 42, janvier 1959, p. 41-43.
6.Voir Fadi el Hage, Histoire des maréchaux de France à l’époque moderne, Paris, Nouveau Monde éditions, Ministère de la défense, 2012, p. 182-185.
7.Voir Fadi El Hage, « Qui est l’auteur du "Traité de la guerre de campagne" conservé à la Bibliothèque nationale de France ? », Annuaire-Bulletin de la Société de l’Histoire de France, 2012, p. 201–212.
8.André Corvisier, « La noblesse militaire…», p. 348-349 ; Jay M. Smith, The Culture of Merit…, p. 166-167.
9.André Corvisier, « Les généraux de Louis XIV…», p. 23-53 ; Jean Chagniot et Hervé Drévillon, « La vénalité des charges militaires sous l’Ancien Régime », Revue historique de droit français et étranger, vol. 86, no 4, 2008, p. 483-522.
10.Voir Vauban, « Idée d’une excellente noblesse et des moyens de la distinguer par les générations », in Oisivetés de Monsieur de Vauban, Michèle Virol (éd.), Seyssel, Champ Vallon, 2007 ; texte disponible en ligne, Institut Coppet.
11.Voir Fadi El Hage, Histoire des maréchaux…, p. 206-210, p. 219.
12.Jay M. Smith, The Culture of Merit…, p. 212.
13. Voir Maréchaux, § 5-11 et § 21, et la présentation de cette méthode sous forme de tableau dans Fadi El Hage, Histoire des maréchaux…, p. 545. Sur les motifs de la promotion de 1734, voir ibid., p. 212-213.
14.Voir Gouvernement, Troisième Discours, Sur la méthode du scrutin ; « Un projet pour mieux mettre en œuvre le désir de la distinction entre pareils », in Œuvres diverses de monsieur l’abbé de Saint-Pierre, Paris, Briasson, 1730, t. II, p. 195-295.
15.Voir Titres, § 20-25 et § 52. La critique stéréotypée de L’Espagne se nourrissait des relations de Mme d’Aulnoy (Relation du voyage d’Espagne, Paris, C. Barbin, 1691), de l’abbé de Vayrac (État présent de l’Espagne, Paris, Chez A. Cailleau, 1718) et de la satire de Montesquieu (Lettres Persanes, Lettre 75).
16.Voir Michel Nassiet, « Chapitre II. Les noblesses en Angleterre, en Espagne et en France », in Les sociétés au XVIIe siècle : Angleterre, Espagne, France, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2006, § 17, et § 27-32, en ligne ; DOI : 10.4000/books.pur.7380.
17.Comme le souligne Fadi El Hage, c’est parce qu’ils débutèrent comme simples soldats ou cadets et qu’ils étaient de noblesse récente, qu’on présenta ces quatre maréchaux comme des « bourgeois » : voir son Histoire des Maréchaux…, p. 159-160.
18.Gabriel Daniel, Histoire de la milice française, Paris, Coignard, 1721, t. II, p. 6-7. Par son point de vue historique opposé aux prétentions nobiliaires, le Père Daniel est considéré par Boulainvilliers comme un historien partial et flatteur : voir son Histoire de l’ancien gouvernement de la France (La Haye et Amsterdam, aux dépens de la Compagnie, 1727, t. I, p. 200 et suiv) ; voir Montesquieu, Pensées, no 1302, « De la seconde race », Montedite, édition critique des Pensées de Montesquieu, Carole Dornier (éd.), Caen, Presses universitaires de Caen, 2013 ; L’Esprit des lois, XXXI, 7 [in fine] ; 28.
19.Sur cette opposition entre Boulainvilliers et l’abbé Dubos, reprise par Montesquieu, concernant les origines de la monarchie et les pouvoirs respectifs de la noblesse et du roi, voir Claude Nicolet, La fabrique d’une nation. La France entre Rome et les Germains, Paris, Perrin, 2003, p. 67-96.
20.Jay M. Smith, The Culture of Merit…, p. 128-132.
21.Voir Second abrégé de la carte générale du militaire de France, Paris, Didot et al., 1735, p. 98.