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MAISONS DE CORRECTION

§ 1

Il n’y a point assez de maisons de correction en France. Il devrait y en avoir une dans chaque ville d’intendance, et une espèce de prison des garçons, qui devrait être gouvernée par des religieux habiles ; et celle des filles, par des veuves spirituelles. On les punirait par l’ennui, et cet ennui leur ferait désirer, ou de converser avec les religieux habiles, ou de lire des livres de morale.

§ 2

Le plus grand bien de ces prisons n’est pas tant le profit des prisonniers que la crainte salutaire qu’elles inspireront à la jeunesse : car les hommes se contiennent et font moins de fautes et moins grandes, quand ils voient le châtiment presque présent de la mauvaise conduite ; ils deviennent assez sages pour préférer un petit mal à un plus grand. Or l’habitude à la règle et l’exemple viennent au secours de la raison naissante.

§ 3

On mettrait le garçon dans cette prison sur l’ordre de l’intendant qui le donnerait sur la demande du père et de la mère.